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Billet de blog 16 avril 2020

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POMPONS L'AIR CHOUBIDOU BIDOU OUAH

Les Shadoks à la rescousse pour comprendre l'Histoire. Essayer de lire avec la voix de Claude Pieplu

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POMPONS L’AIR choubidou bidou ouah 12 avril 2020 n°27

Illustrer si possible de dessins des Shadoks

Comme Monsieur Jourdain, essayons la prose. C’est dommage je vous aurais bien envoyé des roses. Mais là c’est plutôt des épines. Je vais vous raconter l’histoire des sapiensses. A ma manière très imparfaite !

Il y en avait deux sortes, certains avaient du poil au menton, d’autres avaient des petits moyens gros tétons. On appela les premiers des hommes, et les seconds des femmes. Ils découvrirent qu’en s’emboîtant, ils produisaient des sapiensses tout petits qu’ils appelèrent enfants. Ca leur plaisait tant que bientôt leur planète fut très peuplée. Leur planète était ronde, mais ils prétendirent longtemps qu’elle était plate.

C’était un peuple très curieux, très entreprenant. Très vite, les hommes coururent partout, pour découvrir leur planète dans tous les coins suivis par les femmes et les enfants qu’ils appelèrent « famille ». Ils étaient aussi très bagarreurs, et se tapèrent dessus dès qu’ils purent.

Dès qu’ils eurent découvert comment faire le feu et faire pousser les légumes et le blé, ils inventèrent la barrière, le mur, la frontière, les morceaux entourés devinrent les « pays », ils dessinèrent des trucs sur des grands bouts de tissu. Le drapeau était né. Les hommes le brandissaient en se tapant sur la poitrine, « c’est à moi », les femmes avaient trop de travail pour s’occuper de ça.

Dès qu’ils arrivaient quelque part, les hommes commençaient par tuer tous ceux qui étaient là avant leur arrivée. Puis ils s’installaient en criant et en chantant des paroles menaçantes.

Puis ils découvrirent qu’ils étaient de plusieurs couleurs, blancs, gris, jaunes, marron, noirs. Le blanc leur parut plus joli, même si c’était salissant, ils décidèrent que le noir était une mauvaise couleur, et persécutèrent pour commencer tous ceux qui la portaient, et interdirent les mélanges pour ne pas que les couleurs déteignent.

Comme ils ne comprenaient pas tout de leur planète, ils se dirent que sûrement quelqu’un avait œuvré dans l’ombre pour fabriquer la nuit le jour le soleil le tonnerre les volcans. Alors ils inventèrent des personnages très puissants et immortels qu’ils appelèrent dieux, un pour chaque chose, l’eau, le feu, la justice, la sagesse. Il y avait même un chef des dieux. Un jour quelqu’un décida que c’était un foutoir, et que dorénavant il y aurait un seul dieu. Bon il y eut quand même plusieurs sortes de « un seul dieu », et les partisans de chaque « un seul dieu » s’entretuèrent à qui mieux mieux, sans arriver à décider lequel était le meilleur.

Je vous passe la longue suite de bagarres, qui devinrent de plus en plus méchantes jusqu’à devenir « guerres », le plus sûr moyen de contrôler le nombre des naissances, puisque les femmes n’avaient pas le droit de se servir de contraception ni d’avortement. Je vous passe la longue liste des plus malins, des rois qui s’assirent sur des trônes, puis des présidents sur des constitutions.

La moitié des habitants de la planète, les femmes, après avoir compris au moins 2000 ans après qu’elles se faisaient avoir depuis le début en élevant des garçons qui maltraitaient les filles, et des filles qui acceptaient de se laisser faire, commencèrent à renâcler devant les tâches répétitives du ménage, du lavage et de la cuisine. Les hommes après avoir interdit aux femmes de faire autre chose expliquaient doctement que le cerveau des femmes était plus petit et les empêchait de devenir médecin, musicien, peintre ou juge.

Elles voulurent être les égales des hommes et certaines se mirent à être aussi bêtes, brutales et sans pitié que leurs maris, pères et frères qui l’étaient déjà. Mais la majorité apprit à lire, à écrire, à penser, ce qui changea beaucoup de choses dans leur vie. Mais encore aujourd’hui beaucoup d’hommes pensent qu’ils ont le droit de les violer et de les tuer.

 Une catégorie d’hommes plus calme et plus intelligente prospérait pendant ce temps, les savants, les scientifiques de tous ordres  inventaient sans compter les choses du progrès qui allaient donner le meilleur comme le pire, l’imprimerie et internet, le train, les voitures automobiles, les avions, la pasteurisation, la médecine moderne, les vaccins et la mort à la chaîne, l’accouchement sans douleur et la bombe atomique, le cinéma et l’agriculture industrielle, la guitare et la chaise électrique. Tout ça les hommes et les femmes ça les a grisés, saoulés, ils se sont crus arrivés au sommet de la puissance.

La grande invention, qui a submergé toutes les autres, c’est venu du commerce, l’économie. Après avoir troqué on a vendu, acheté, puis comme tout ce qui est rare est cher, on a spéculé, parié sur le virtuel, rendu tout très compliqué, on a inventé la bourse, la pompe à phynances, affaire de spécialistes, d’experts. Plus d’argent sonnant et trébuchant  mais des chiffres sur un écran. L’argent n’a plus servi à payer JUSTEMENT le travail des gens, mais à enrichir les hommes les plus gros.

ALORS ILS ONT EXAGERE. Et on est arrivés tout doucement à la date du 16 mars 2020, le jour où le monde s’est arrêté, le jour du GRAND CONFINEMENT.

Partout dans le monde, les uns après les autres, les sapiensses se sont à mis à mourir étouffés à cause d’une très petite chose invisible, un virus. Et toutes leurs inventions, leur argent, leurs lois, leurs dieux, leurs grands immeubles et leurs belles voitures ne servaient à rien. Pas d’endroit où fuir, la terre était devenue trop petite. Leur planète se vengeait, reprenait ses droits. Les sapiensses l’avaient tellement visitée, conquise, ils avaient tellement pris l’avion, la voiture, ils s’étaient tellement servi dans le grand supermarché naturel en gavant les uns, affamant les autres, que la terre les refusait.

Alors tout s’arrêta, les usines, les voitures, les avions, les commerces, les bars, les restaurants, les spectacles, les théâtres, les concerts, les stations de ski. Et j’en passe. Les grands chefs des sapiensses en ordre dispersé ordonnèrent aux sapiensses de rester chez eux. Ils avaient juste le droit de manger, de boire, de s’envoyer en l’air, de s’occuper de leurs petits et de regarder des images sur leurs écrans, de lire aussi mais beaucoup ne savaient plus le faire. Il fallait attendre que le petit truc disparaisse. Et c’est tout. Pendant ce temps, la nature revivait, et les sapiensses comprenaient qu’elle n’avait pas besoin d’eux, et que la plus grande partie de leurs activités étaient absurdes et meurtrières.

A voir court métrage de Thierry DEJEAN  Les SHADOKS et la maladie mystérieuse

Savez vous quelle est cette maladie ? la liberté d’expression….

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