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Billet de blog 20 octobre 2024

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La Finlande envoûtante d’Akseli Gallen-Kallela

Le musée finlandais L’Ateneum (Helsinki) et le musée du Belvédère (Vienne) se sont associés pour présenter la première exposition consacrée à l'art du peintre Akseli Gallen Kallela en Autriche à Vienne jusqu'en février 2025.

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« Celui qui travaille longtemps et qui travaille en plein air, dans la nature, finit par développer une relation personnalisée à son environnement qu'il se surprendra peut-être à parler presqu'aux arbres de la forêt...  » Akseli Gallen-Kallela. 

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Le lac Keitele/Gallen-Kallela © National Gallery London

Le lac Keitele/Gallen-Kallela/National Gallery London

Des archipels éparpillés dans la Baltique, des lacs apaisants, la taïga à perte de vue surplombée d’aurores boréales… La Finlande regorge d’une nature sublime et silencieuse, elle compte plus de 187 000 lacs et 179 000 îles, un panorama qui saisit les voyageurs en quête d’horizons suspendus, loin des villes bouillonnantes. 

C’est de cette nature unique qu’Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) est tombé amoureux au XIXe siècle. Ce peintre contemplatif et graveur suédophone dépeint ses lumières et fait de ce pays qu’il affectionne l'œuvre de toute une vie. 

Désireux d’être toujours plus proche de cette nature prépondérante, il est allé jusqu’à ériger sa maison atelier en bordure d’un lac et à l'orée des forêts, en vue de faire corps à corps avec l’environnement pour l’authenticité de sa peinture. Fasciné par le Kalevala, une célèbre épopée, composée de nombreuses poésies et légendes populaires racontées par le médecin Elias Lönnrot au XIXè siècle - Akseli Gallen-Kallela en a fait son principal chef-d'œuvre. Il décora le pavillon finlandais de l’exposition universelle de 1900 avec des fresques représentant cette épopée finnoise.

Akseli Gallen-Kallela est célébré aujourd’hui comme le peintre de l’identité finnoise. Également très engagé dans l'indépendance de son pays de l’URSS, en 1917, il sera en outre chargé de dessiner les emblèmes de la Finlande.

Le musée finlandais L’Ateneum (Helsinki) et le musée du Belvédère (Vienne) se sont associés pour présenter la première exposition consacrée à son art en Autriche. L'exposition présentera une soixantaine d'œuvres. Elle se tiendra à Vienne de septembre 2024 à février 2025. L’occasion de revenir sur le parcours du peintre. 

Un corps à corps avec la nature avec la Kalela

L’artiste a fait construire en 1894-1895, non loin du lac de Ruovesi, la Kalela. Cette demeure a été baptisée ainsi par le peintre qui désirait s’immerger toujours davantage dans la nature pour méditer et créer. Source d’inspiration et lieu de vie, son atelier a largement influencé sa peinture. « Celui qui travaille longtemps et qui travaille en plein air, dans la nature, finit par développer une relation personnalisée à son environnement qu'il se surprendra peut-être à parler presqu'aux arbres de la forêt...  », défendait Gallen-Kallela. Il est essentiel de rappeler le rapport de celui-ci à la nature, à ses effets de lumière, pour saisir son oeuvre. 

Sur les traces du Kalevala

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EP/Ateneum/Helsinki

Akseli Gallen-Kallela était un fervent admirateur du Kalevala. Cette célèbre épopée, composée de légendes populaires racontées par le médecin Elias Lönnrot au XIXè siècle, est très connue en Finlande. Elle se trame entre autres en Laponie. Aux yeux des 5,5 millions d’habitants, la région du peuple Saami renferme l'âme finnoise. Charmé, le peintre Akseli Gallen-Kallela a gravé et peint le Kalevala à partir des années 1890, influencé par le symbolisme. Parmi ses œuvres envoûtantes les plus magistrales : la légende d’Aïno

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EP/Ateneum/Helsinki


La légende d’Aïno/ Gallen-Kallela/EP 

Avec les artistes de la sécession viennoise

En 1901, Akseli Gallen-Kallela fait ses débuts à Vienne lors de la Sécession, un courant artistique rattaché à l'Art nouveau, en participant à une exposition consacrée aux artistes nordiques. La Moderne Galerie, devenue aujourd’hui musée du Belvédère (où se tient l’exposition) a alors acquis le tableau Printemps de Gallen-Kallela, une étude hantée par le deuil. L'artiste fut de nouveau invité à une exposition consacrée à l'art « monumental » organisée par la Sécession en 1904. A cette occasion, l'artiste intégrera le cercle de Gustav Klimt, une phase clé de son parcours.

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EP/Ateneum/Helsinki

Paris/ Gallen Kallela