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Billet de blog 9 juillet 2010

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Papergirl

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les Etats-Unissont célèbres pour leurs paperboys – ceux qui distribuent desjournaux à vive allure sur leurs vélos. A Berlin, on a lespapergirls, elles balancent de l'art à la tête des passants, etc'est même pas des filles.

Le concept : desartistes de tous bords envoient des dessins, peintures, collages, àl'équipe de Papergirl, qui les expose un temps, puis en fait desrouleaux, pour finalement les distribuer à tout hasard dans la rue.En bicyclette, bien sûr.

J'ai parlé auchèfe.

Aisha Ronniger, pourquoi ton projets'appelle-t'il „Papergirl“ et pas „Paper for free“ ou encoreautrement?

On m'a souventdemandé si le projet tentait en douce de thématiser la relationfemme-homme. Ben non, en fait. Pour moi, il s'agissait là d'uneassociation logique qui fait qu'on sait tout de suite de quoi ils'agit : on reprend l'idée des paperboys américains sauf que nousne balançons pas des journaux mais de l'art. D'ailleurs, lespaperboys ne sont pas tous des garçons, comme nous ne sommes pastoutes des filles. Du coup, c'est intéressant de s'apercevoir queles termes généraux sont effectivement presque toujours masculins, que çane pose de questions à personne et que dès qu'on emploie un termeféminin pour décrire une chose, une idée, un projet, tout le mondepense tout de suite que celles-ci sont conçues par ou pour desfemmes.

Etincelleinitiale : Aisha Ronniger

Pourquoi donnez-vous de l'art aulieu de le transformer en dollars?

Commeartiste, j'ai commencé au sein de la scène Street-Art et j'aitoujours cherché de nouvelles voies pour montrer mes travaux aupublic. Et puis il m'est arrivé d'en donner et la réaction des gensm'a plu : ils sont surpris quand on leur offre un truc, surtoutquand ils ne doivent rien faire en échange. Ce n'est pas vraimentusuel aujourd'hui de donner.

Et les gens sautent de joie?

Laplupart sont d'abord étonnés, parfois un peu méfiants. Certainssont aussi trop cool pour ramasser le rouleau. Mais au derniermoment, ils sont quand même tellement curieux qu'ils attrapent leur cadeau.Sinon, comme nous ne sommes pas toujours très doués, il arrive quecertains se prennent le rouleau en pleine figure, et là, çachauffe. Mais à la fin, oui, tout le monde est très content.

Si je reste ici devant la portedurant les 15 jours d'expo, ai-je plus de chance de recevoir unrouleau?

Peineperdue! Nous enfourchons nos vélos et disparaissons dans d'autresquartiers de Berlin. Le but c'est quand même d'atteindre despersonnes qui ne nous connaissent pas.

Atelier-vélo, ça promet.

Infimepartie de l'expo

L'expoPapergirl #5 se trouve dans la Neurotitan Galerie jusqu'au 23juillet.

Plusd'infos en allemand: http://papergirl-berlin.de/

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