Remarquez-vous ce phénomène naturel étrange en arrière-plan? Le drapeau allemand du Bundestag et le drapeau français de l'Ambassade située en face de l'Akademie sont mus par des vents contraires.
Ce week-end, il a fait tellement beau que je suis allée m'enfermer en salle de conférence à l'Akademie der Künste / des Arts - le temps d'un débat, intitulé «Transferts littéraires», dans le cadre de l'événement «Rendez-vous littéraire! Ein französisch-deutsches Literaturfest». Sur le podium, des experts en la matière : une journaliste, une chercheuse de têtes, un traducteur, une juriste, un éditeur et une artiste. Bref, le débat revenait en gros à poser la question : Nous intéressons-nous à la littérature de l'autre et réciproquement?
Et la réponse en version télégramme est : non. enfin si quand même. mais les auteurs états-uniens sont plus attendus. Ingo Schulze à la limite. France Culture prononce le prénom de Handke à l'anglaise, ça donne Piteur, c'est piteux. seuls les traducteurs parlent européen. les librairies préservent leurs stockes des magazines bilingues. indifférence bienveillante? la littérature a besoin de temps. elle a surtout besoin de bons auteurs. elle est si seule. l'Allemagne est un grand pays.
En fin de débat, les drapeaux semblent réconciliés.