Copenhague, Danemark : Alors que la présidente de la COP vient de démissionner, le WWF fait part de sa grande inquiétude au constat que le texte qui entre dans la phase de négociation ministérielle et qui sera bientôt dans les mains des chefs d’Etats à Copenhague comprend bien peu de substance.
« Les textes concernant presque tous les points essentiels des négociations (telles que la coopération technologique, l’adaptation et la protection des forêts) n’ont rien donné de sérieux ces 24 dernières heures » regrette Jean Stéphane Devisse, Directeur des Programmes du WWF France.Pour Elise Buckle, responsable Climat au WWF France, « Copenhague sonne l’heure de vérité pour ceux qui se disent les leaders de la lutte contre le changement climatique. Nous sommes au pied du mur. Merkel, Brown et Sarkozy doivent d’urgence revoir les ambitions de l’Europe à la hausse : 40% ou au moins 38% de réduction d’émissions d’ici 2030 ; et un engagement ferme de contribuer à l’aide de financements principalement publics aux besoins des pays en développement estimés à au moins 110 milliards d’euros par an.
« Sur de nombreux points cruciaux, la cession finale des deux groupes de travail a créé davantage de désaccords qu’elle n’en a résolue » explique Kim Carstensen, chef du « WWF’s global deal ». Alors que l’arbitrage au plus haut niveau de ces décisions complexes approche, il est à craindre, en l’état actuel, que les négociations ne se concluent que sur des principes généraux et bien peu de détails sur les objectifs et les moyens de faire face au changement climatique.
L’intransigeance des grandes puissances est largement responsable de ces difficultés.Selon Carstensen, « un trop grand nombre d’arguties juridiques plombent les négociations, de manière à conforter des intérêts particuliers,au détriment d’un règlement global et efficace ».Au vu des faibles engagements mis sur la table, le monde est actuellement sur la pente d’un réchauffement qui pourrait bien atteindre 4 °C par rapport aux niveaux préindustriels - la voie directe vers un désastre.
Ces dernières heures, toutes les cessions nocturnes ont échoué à produire un cadre financier pour aider les nations en développement a s’adapter au changement climatique et à réduire leurs émissions.Le débat sur le renforcement des objectifs de réduction d’émission pour les plus gros émetteurs historiques n’a pas permis d’aller au-delà des propositions bien insuffisantes faites par le monde développé avant Copenhague.
Elise Buckle, Energy & Climate manager, WWF France
Jean Stéphane Devisse, Directeur des Programmes, WWF France