La cathédrale, la fameuse, la géante. À première vue, c’est à dire la toute première fois que vous vous trouvez à ses pieds, vous vous sentez toisé. Et tout petit.
Vous levez la tête, pensant y voir mieux.
Perdu. On vous toise de très très haut.
Découragé, vous regardez alors ce qui se passe à ses pieds. La foule sur le parvis. On est samedi et il ne pleut pas. Alors, ςa se croise en long, en large et en travers, et même en diagonale. Des cercles se forment.
Celui autour de l’association pour la paix au Moyen-Orient, celui autour du peintre à la craie qui chaque week-end (peut-être aussi en semaine à vrai dire) redessine ses licornes enrobées par la nuit, sur une surface dont on se demande comment il pourra atteindre le milieu si besoin de retouche il y a. Celui des militants Greenpeace qui, déguisés en arbres et brisés par un militant humain, s’écroulent un à un, en poussant un cri de douleur. Celui autour du mîme pharaonique faisant sa révérance. Vous poursuivez votre chemin.
Quand vous y revenez, l’obscurité s’est emparée du ciel et la belle s’est métamorphosée. Le jour, sa noirceur est synonyme de saleté, celle des bâtiments un peu négligés. Elle contraste avec la blancheur de la parisienne Notre-Dame. Mais à la nuit tombée...quelle stature! Ce noir, ces villosités dans la roches ne sont plus qu’ombre et densité. Impression et majesté. Gothique, dites-vous? Oui. Délaissant le style roman de l’architecture allemande, ses constructeurs ont décidé de s’inspirer des cathédrales gothiques de France, modernes (à l'époque).
Une différence cependant, et de taille, car les deux tours de la Cathédrale de Cologne „Kölner Dom“ étaient sans commune mesure avec ce qui se faisait, en terme d’églises, à la moitié du XIIIème siècle. Altius, altius, altius.
Mais pourquoi toute cette agitation?
Parce que... lorsqu’on détient les restes de Rois Mages, on ne rigole pas. On leur fait une belle châsse. Puis une grande cathédrale. Cela va de soi.
Pendant ce temps, mais un autre jour, la nuit s’est effacée, la trentaine de skateurs roule toujours sur le second parvis, celui de profil. De ce côté-ci, impossible de vraiment savoir de quoi le Dom a l’air, mieux vaut admirer les prouesses aériennes de ces rouliplanchistes que de s’en prendre un pendant que vous avez le nez en l’air!
Plus tard. Vous levez la tête, et commencez à observer ces hommes de pierre qui surplombent les différentes portes. Tiens ceux de la porte centrale sont tous clairs! Un coup d’oeil à leurs voisins de palier. Noirs. Cela n’empêche pas d’observer la finesse de leurs expressions à tous (ce n'est pas un peu de poussière qui va vous effrayer!), de se demander quels sont ces livres qu’ils tiennent en main. Et ce coffre? Intriguants personnages auxquels personne ne semble faire attention.
Sûr que vous reviendrez...leur tenir compagnie!
Post-Scriptum: Il y a même des chevaliers parmi les vitraux!