La crise monte depuis des semaines. Les vacances d’hiver se sont passées sans que soient remis en cause les matchs, les déplacements à l’étranger, ou si peu. Si le dernier jour du salon de l’agriculture a été annulé, si certains matchs étaient suspendus, la vie quotidienne semblait assez peu impactée par des mesures de santé publique il y a quelques jours à peine. A Bordeaux, dernière zone en vacances cette année, les cours ont repris il y a une semaine, sans précaution particulière, il y a trois jours, il n’était absolument pas question de fermer les écoles pour le ministre de l’Éducation Nationale.
La bascule apparaît comme violente : l’annonce de la fermeture des crèches, écoles, universités dans un premier temps… puis, du jour au lendemain, « tous les lieux recevant du public, non indispensables à la vie du pays » doivent fermer. Ainsi, le premier ministre nous invite à rester chez nous, limiter les réunions familiales, amicales et utiliser les transports en communs uniquement si la présence au travail est indispensable…
Si certains produits ne sont pas périssables, ils n’en semblent pas moins indispensables. La bibliothèque municipale était hier assiégée de consommateurs culturels, les rayons de livres, BD et DVD vidés comme rarement. Les lecteurs ont fait leurs provisions pour les semaines à venir…
Mais que fait-on des produits périssables ? Que font les restaurateurs de leurs stocks ? N’y a t-il pas moyen de conserver un genre de service minimum pour «fluidifier l’indispensable » et permettre au moins l’écoulement des stocks en cours ? Les soignants, les banquiers et autres personnes « indispensables à la vie du pays » ne vont-ils plus manger ? Doivent-ils se préparer leur gamelle en plus de maintenir l’indispensable ? N’est-il pas essentiel de prendre soin de nos soignants, déjà bien éprouvés, en allégeant au maximum leur quotidien ? Qui va faire leurs courses en médicaments et alimentaires aux personnes âgées ?
La vie des citoyens malades est-elle modifiable ? Ceux qui doivent se déplacer pour se soigner tous les jours : pour des dialyses, chimiothérapies, radiothérapies et autres soins indispensables ? Ils ne seront pas seuls dans les transports, doivent-ils cesser de se soigner ?
Est-il humainement possible de cesser les visites auprès de nos proches isolés, nos malades, les personnes en soins palliatifs ?
Si notre quotidien est vraiment modifié, la vie continue avec beaucoup d’interrogations sur son organisation pour nos besoins élémentaires… et ses priorités…
Gardons notre bon sens social, civique et hygiénique ! Évitons les contacts physiques mais informons-nous les uns des autres afin que personne ne reste isolé. Il doit être possible de respecter les consignes sanitaires sans délaisser les plus fragiles, ni, dans l'incertitude des jours à venir, risquer de les fragiliser encore plus...
15. III.20
*Soutien moral, affectif aux soignants, courage à eux. Que faire pour les soulager davantage ?
**En soutien aux intermitents et autres acteurs de la culture, il est possible de ne pas demander le remboursement des spectacles que nous avions prévu de voir...
***Pour les sorties nécessaires et en l'absence de masques, emballons nos museaux dans des écharpes ou foulards...
****Les espagnols ont applaudis depuis leurs fenêtres leurs soignants à 18h hier. Touchant hommage.
modifié (*) le 16.III.20 dans nos isolements nécessaires d'animaux sociables, Soyons créatifs pour soutenir les persoones indispensables...