(Ce texte est traduit en 3 langues : anglais, allemand, italien. Dieser Text ist in drei Sprachen übersetzt: Englisch, Deutsch, Italienisch.This text is translated into 3 languages: English, German, Italian. Questo testo è tradotto in 3 lingue: inglese, tedesco, italiano)
Plus jamais de « Plus jamais ça »
Gorée ? « Plus jamais ça ! »
La Commune ? « Plus jamais ça ! »
Verdun ? « Plus jamais ça ! »
Gernika ? « Plus jamais ça ! »
Auschwitz ? « Plus jamais ça ! »
Hiroshima ? « Plus jamais ç a ! »
Vietnam ? « Plus jamais ça ! »
Soweto ? « Plus jamais ça ! »
Rwanda ? « Plus jamais ça ! »
Alep ? « Plus jamais ça ! »
….
Bien-sûr, nous aurons aussi le culot de crier « Gaza ? Plus jamais ça ! ».
C’est sûr. C’est certain.
Combien de fois ce que l’on appelle « l’Occident » se raconte-t-il toujours la même histoire du « plus jamais ça », comme lorsqu’on se redresse de la cuvette des WC après une énième cuite, en se jurant « Demain j’arrête » ? Combien de fois ferons-nous encore semblant d’y croire ? Combien de fois des dirigeant×es aux mains pleines de sang, des exploiteurs aux poches remplies de dollars, viendront-ils larmoyer à des tribunes de l’ONU ou lors de commémorations écœurantes d’un pathos de circonstance, prenant pied sur des tas de cadavres qu’ils auront contribué à créer ? S’appuyant nonchalamment sur des destructions et des désolations qui sont de leur fait ? Combien de fois allons-nous encore entendre – tolérer d’entendre – « plus jamais ça ! » de la bouche même du crocodile qui aura dévoré ses frères et ses sœurs ?
Jusqu’à quand les « religions », les « races » … vont-elles servir de prétexte à accepter qu’on massacre ici, qu’on éradique là-bas, pour couvrir de leurs voiles l’infâme guerre permanente du profit ?
Est-il besoin d’être « pro-ceci » ou « anti-cela » pour être révolté d’horreur et d’indignation devant un génocide, une extermination, un massacre (et encore, je dis « devant », mais le soin quasi-méticuleux que prennent la plupart de nos médias à nous éviter le flot d’images et d’informations que notre barbarie devrait normalement entraîner, suggère que nous ne sommes pas encore « devant »)? Faut-il absolument se ressembler pour avoir droit à la dignité, faut-il prier le même dieu de la même manière pour avoir droit au respect de son intégrité ? Faut-il s’aplatir absolument devant le plus fort pour espérer respirer et ne pas mourir ? Le plus tragique dans cette histoire est que nous savons bien que non. De Gaza aux rue de Washington en passant par les rues de Gênes ou les rizières du Vietnam, tout montre que face à un oppresseur ivre de son pouvoir, de sa force, face à une dictature, se soumettre, se coucher, s’abaisser… ne sert à rien. C’est juste que parfois, entre la mort et ça, on n’a en réalité plus de choix. Mais ce qui est certain, c’est que la reddition n’est jamais une solution pour les opprimés. Ça n’est jamais qu’un tout petit gain de temps (parfois si nécessaire). Mais jamais les oppresseurs ne font crédit à leurs victimes de s’être soumises de guerre lasse, jamais on n’obtient ce qui ressemblerait à la paix en cédant. Nous femmes du monde entier le savons bien, nous contre qui la guerre est permanente, même en temps « de paix ».
Pourquoi sommes-nous condamnés à l’impuissance, condamnés à pleurer sans fin au son de « plus jamais ça » larmoyants et de jérémiades hypocrites ? Parce-que jamais nous n’arrachons le mal à la racine « hinc et nunc » (ici et maintenant). Le mal, pour employer une catégorie morale sujette à bien des débats, c’est l’exploitation, l’argent, le profit et toutes les mécaniques de domination qu’ils drainent et renforcent, qui empêchent notre désir d’humanité et de fraternité de se réaliser.
Pourquoi perpétuons-nous cette impuissance et ces massacres, de génération en génération ? Parce-que nous sommes incapables de dénoncer les choses pour ce qu’elles sont, incapables de dénoncer un nœud essentiel de l’extermination de cette « humanité », qui chaque jour court un peu plus à sa perte. Ce nœud, c’est d’abord celui du commerce de la guerre, de l’institutionnalisation de la violence. On ne colonise personne avec des fleurs. On ne détruit personne avec des échanges cordiaux.
Pour coloniser, opprimer, détruire, accaparer…il faut des armes. Des bateaux, des tanks, des avions, des missiles, des radars, aujourd’hui, des drones, du nucléaire, des satellites, des virus espions et j’en passe. Cela rapporte de l’argent dans tous les sens. Cet argent renforce la domination des groupes qui le possèdent, chaque jour davantage.
En France, notre gouvernement (au sens large) va continuer de nous extorquer le fruit collectif de notre travail (Sécurité sociale, services publics…) pour remplir les poches des industries de l’armement françaises et européennes. On va continuer de détruire tout un système économique au profit d’une poignée de dirigeants et d’intérêts. L’argent est là et il est drainé, littéralement, loin de tout ce qui pourrait être plus prolifique, moins destructeur. Les subventions publiques, le crédit, les financements privés sous la houlette de l’Etat…. Tout est dirigé vers les caisses du complexe militaro-industriel (qui au passage, teste souvent « grandeur nature » ses petites trouvailles dans nos banlieues dites « chaudes » - construire l’autre en ennemi est toujours bien utile).
Notre santé est dans les canons à venir. Nos écoles sont des les blindés à venir. Nos retraites sont dans les satellites à venir. Tout est l’avenant ! Et à quoi, à quoi cela nous sert-il à nous braves gens, petites gens, qui tous les matins essayons de construire ce qu’on appelle « une vie », au prix de difficultés grandissantes ? A rien.
Cela ne sert qu’à détruire des vies de l’autre côté de la Méditerranée. A accaparer des terres, qui elles-mêmes serviront à implanter des usines, qui elles-mêmes utiliseront de l’eau et de l’air pour des giga-serveurs, qui elles-mêmes serviront à fabriquer des puces qui elles-mêmes viendront s’implémenter sur des canons français, des missiles français, des satellites français ! Cocorico ! « Le coq, le seul animal qui chante quand il a les deux pieds dans la merde » disait Coluche.
Nous fabriquons très bien la prochaine guerre « mondiale » (vous savez on n’appelle ainsi que la guerre que l’ « Occident » finit par se livrer à lui-même quand il a dévoré tous « les autres »). Il n’y a qu’un moyen d’arrêter tout cela, que l’on veuille la fin des massacres là-bas ou la prévention des massacres ici ou tout cela en même temps.
Il faut rêver d’un autre monde et mettre ce rêve en action.
--------------------- (english version)
Never again "Never again"
Gorée? "Never again!"
The Commune? "Never again!"
Verdun? "Never again!"
Gernika? "Never again!"
Auschwitz? "Never again!"
Hiroshima? "Never again!"
Vietnam? "Never again!"
Soweto? "Never again!"
Rwanda? "Never again!"
Aleppo? "Never again!"
...
Of course, we will also have the nerve to shout "Gaza? Never again!"
That's for sure. That's certain.
How many times does the so-called "West" tell itself the same story of "never again," like when you get up from the toilet after yet another binge, swearing "Tomorrow I'll quit"? How many times will we pretend to believe it? How many times will leaders× s with blood on their hands, exploiters with pockets full of dollars, come and shed tears at UN podiums or during sickening commemorations full of circumstantial pathos, standing on piles of corpses that they helped create? Casually leaning on the destruction and desolation that they themselves caused? How many more times will we hear—and tolerate hearing—"never again!" from the very mouths of the crocodiles who devoured their brothers and sisters?
How long will "religions" and "races" serve as pretexts for accepting massacres here and eradication there, covering up the infamous permanent war for profit?
Do we have to be "pro-this" or "anti-that" to be revolted by horror and indignation in the face of genocide, extermination, massacre (and again, I say "in the face of," but the almost meticulous care taken by most of our media to spare us the flood of images and information that our barbarity should normally entail suggests that we are not yet "in front of it")? Must we all be alike to be entitled to dignity? Must we pray to the same god in the same way to be entitled to respect for our integrity? Must we bow down before the strongest in order to breathe and not die? The most tragic thing about this story is that we know the answer is no. From Gaza to the streets of Washington, via the streets of Genoa and the rice fields of Vietnam, everything shows that in the face of an oppressor drunk on power and strength, in the face of a dictatorship, submitting, lying down, humiliating oneself... is useless. It's just that sometimes, between death and that, we really have no choice. But what is certain is that surrender is never a solution for the oppressed. It is only a small gain of time (sometimes so necessary). But the oppressors never give their victims credit for submitting out of exhaustion, and we never achieve anything resembling peace by giving in. We women around the world know this well, we who are at war even in times of "peace."
Why are we condemned to powerlessness, condemned to cry endlessly to the sound of tearful "never again" and hypocritical lamentations? Because we never root out evil "hinc et nunc" (here and now). Evil, to use a moral category that is subject to much debate, is exploitation, money, profit, and all the mechanisms of domination that they drain and reinforce, which prevent our desire for humanity and brotherhood from being realized.
Why do we perpetuate this powerlessness and these massacres, generation after generation? Because we are incapable of denouncing things for what they are, incapable of denouncing an essential knot in the extermination of this "humanity," which every day runs a little closer to its own destruction. This knot is first and foremost that of the trade in war, the institutionalization of violence. You don't colonize anyone with flowers. You don't destroy anyone with cordial exchanges.
To colonize, oppress, destroy, and monopolize, you need weapons. Ships, tanks, planes, missiles, radar, and today, drones, nuclear weapons, satellites, spy viruses, and so on. It brings in money in every way. This money strengthens the domination of the groups that possess it, every day more and more.
In France, our government (in the broad sense) will continue to extort the collective fruits of our labor (social security, public services, etc.) to line the pockets of the French and European arms industries. We will continue to destroy an entire economic system for the benefit of a handful of leaders and interests. The money is there, and it is being drained, literally, away from anything that could be more productive or less destructive. Public subsidies, credit, private financing under the aegis of the state... Everything is directed towards the coffers of the military-industrial complex (which, incidentally, often tests its little inventions "in real life" in our so-called "troubled" suburbs—it's always useful to create an enemy).
Our health is in the cannons of the future. Our schools are the armored vehicles of the future. Our pensions are in the satellites of the future. Everything is an addendum! And what good does this do us, the brave, the little people, who every morning try to build what we call "a life" at the cost of increasing difficulties? Nothing.
It only serves to destroy lives on the other side of the Mediterranean. To grab land, which will itself be used to build factories, which will themselves use water and air for gigantic servers, which will themselves be used to manufacture chips that will themselves be installed on French cannons, French missiles, French satellites! Cocorico! "The rooster, the only animal that crows when it has both feet in the shit," said Coluche*.
We are very good at manufacturing the next "world" war (you know, the kind of war that only happens when the "West" has devoured all the "others"). There is only one way to stop all this, whether we want an end to the massacres over there, the prevention of massacres here, or both at the same time.
We must dream of another world and put that dream into action.
*Michel Colucci, known as ‘Coluche’, French comedian and politician, presidential candidate (at one time credited with over 15% of voting intentions), tragically killed in a motorbike accident in 1986.
----- (german version)
Nie wieder „Nie wieder so etwas“
Gorée? „Nie wieder!“
Die Kommune? „Nie wieder!“
Verdun? „Nie wieder!“
Gernika? „Nie wieder!“
Auschwitz? „Nie wieder!“
Hiroshima? „Nie wieder!“
Vietnam? „Nie wieder!“
Soweto? „Nie wieder!“
Ruanda? „Nie wieder!“
Aleppo? „Nie wieder!“
...
Natürlich werden wir auch die Frechheit besitzen, zu rufen: „Gaza? Nie wieder!“
Das ist sicher. Das ist gewiss.
Wie oft erzählt sich der sogenannte „Westen“ schon dieselbe Geschichte vom „Nie wieder“, wie wenn man sich nach dem x-ten Kater aus der Toilettenschüssel erhebt und sich schwört: „Morgen höre ich auf“? Wie oft werden wir noch so tun, als würden wir daran glauben? Wie oft werden noch „× ische“ Führer mit blutigen Händen, Ausbeuter mit Taschen voller Dollars, vor den Tribünen der UNO oder bei widerlichen Gedenkfeiern voller Pathos zu Tränen gerührt auftreten und auf den Leichenbergen stehen, zu deren Entstehung sie beigetragen haben? Und sich dabei nonchalant auf die Zerstörung und Verwüstung stützen, die sie selbst verursacht haben? Wie oft werden wir noch – oder tolerieren zu hören – „Nie wieder!“ aus dem Mund der Krokodile hören, die ihre Brüder und Schwestern verschlungen haben?
Wie lange noch werden „Religionen”, „Rassen” ... als Vorwand dienen, um zu akzeptieren, dass hier gemordet und dort ausgerottet wird, um den schändlichen permanenten Krieg um Profit zu verschleiern?
Muss man „für dies“ oder „gegen das“ sein, um angesichts eines Völkermords, einer Ausrottung, eines Massakers (und ich sage bewusst „angesichts“, aber die fast schon akribische Sorgfalt, mit der die meisten unserer Medien uns die Flut von Bildern und Informationen ersparen, die unsere Barbarei normalerweise mit sich bringen würde, lässt vermuten, dass wir noch nicht „vor” stehen)? Muss man unbedingt gleich sein, um Würde zu verdienen, muss man denselben Gott auf dieselbe Weise anbeten, um das Recht auf Achtung seiner Integrität zu haben? Muss man sich unbedingt vor dem Stärkeren erniedrigen, um atmen zu können und nicht zu sterben? Das Tragischste an dieser Geschichte ist, dass wir genau wissen, dass das nicht so ist. Von Gaza über die Straßen von Genua bis nach Washington und die Reisfelder Vietnams zeigt alles, dass es angesichts eines von seiner Macht und Stärke berauschten Unterdrückers, angesichts einer Diktatur, nichts bringt, sich zu unterwerfen, sich zu ducken, sich zu erniedrigen. Nur dass man manchmal zwischen dem Tod und dem nichts anderes mehr hat. Sicher ist jedoch, dass Kapitulation niemals eine Lösung für die Unterdrückten ist. Sie ist immer nur ein kleiner Zeitgewinn (manchmal so notwendig). Aber die Unterdrücker erkennen ihren Opfern niemals an, dass sie sich aus Kriegsmüdigkeit unterworfen haben, niemals erreicht man etwas, das auch nur annähernd Frieden ähnelt, indem man nachgibt. Wir Frauen auf der ganzen Welt wissen das nur zu gut, wir, gegen die Krieg herrscht, selbst in „Friedenszeiten”.
Warum sind wir zur Ohnmacht verdammt, dazu verdammt, endlos zu weinen, begleitet von tränenreichen „Nie wieder!“-Rufen und heuchlerischem Gejammer? Weil wir das Übel nie an der Wurzel packen, „hinc et nunc“ (hier und jetzt). Das Böse, um eine moralische Kategorie zu verwenden, die Gegenstand vieler Debatten ist, ist Ausbeutung, Geld, Profit und alle Herrschaftsmechanismen, die sie nähren und verstärken und die unser Verlangen nach Menschlichkeit und Brüderlichkeit daran hindern, sich zu verwirklichen.
Warum halten wir diese Ohnmacht und diese Massaker von Generation zu Generation aufrecht? Weil wir unfähig sind, die Dinge beim Namen zu nennen, unfähig, einen wesentlichen Knotenpunkt der Auslöschung dieser „Menschheit“ anzuprangern, die jeden Tag ein Stückchen mehr ihrem Untergang entgegengeht. Dieser Knotenpunkt ist in erster Linie der Kriegshandel, die Institutionalisierung der Gewalt. Mit Blumen kolonisiert man niemanden. Mit freundlichen Gesprächen zerstört man niemanden.
Um zu kolonisieren, zu unterdrücken, zu zerstören, zu rauben, braucht man Waffen. Schiffe, Panzer, Flugzeuge, Raketen, Radargeräte, heute Drohnen, Atomkraft, Satelliten, Spionageviren und vieles mehr. Das bringt Geld in jeder Hinsicht. Dieses Geld stärkt die Herrschaft der Gruppen, die es besitzen, jeden Tag mehr.
In Frankreich wird unsere Regierung (im weitesten Sinne) weiterhin die kollektiven Früchte unserer Arbeit (Sozialversicherung, öffentliche Dienste...) ausbeuten, um die Taschen der französischen und europäischen Rüstungsindustrie zu füllen. Wir werden weiterhin ein ganzes Wirtschaftssystem zugunsten einer Handvoll Führer und Interessen zerstören. Das Geld ist da und wird buchstäblich weggespült, weg von allem, was fruchtbarer und weniger zerstörerisch sein könnte. Öffentliche Subventionen, Kredite, private Finanzierungen unter der Ägide des Staates ... Alles fließt in die Kassen des militärisch-industriellen Komplexes (der übrigens seine kleinen Erfindungen oft „in Originalgröße” in unseren sogenannten „heißen” Vororten testet – den anderen zum Feind zu machen, ist immer sehr nützlich).
Unsere Gesundheit ist in den Kanonen der Zukunft. Unsere Schulen sind die Panzer der Zukunft. Unsere Renten sind in den Satelliten der Zukunft. Alles ist der Zukunft gewidmet! Und wozu, wozu dient das uns, den braven Menschen, den kleinen Leuten, die jeden Morgen versuchen, unter immer größeren Schwierigkeiten das aufzubauen, was man „ein Leben” nennt? Zu nichts.
Es dient nur dazu, Leben auf der anderen Seite des Mittelmeers zu zerstören. Um Land zu monopolisieren, das wiederum dazu dient, Fabriken zu errichten, die wiederum Wasser und Luft für Gigaserver verbrauchen, die wiederum dazu dienen, Chips herzustellen, die wiederum in französischen Kanonen, französischen Raketen und französischen Satelliten verbaut werden! Cocorico! „Der Hahn, das einzige Tier, das singt, wenn es mit beiden Füßen im Mist steht“, sagte Coluche.
Wir bereiten den nächsten „Weltkrieg“ sehr gut vor (Sie wissen ja, dass man nur den Krieg so nennt, den der „Westen“ letztendlich gegen sich selbst führt, wenn er alle „anderen“ verschlungen hat). Es gibt nur einen Weg, all das zu beenden, egal ob man das Ende der Massaker dort oder die Verhinderung von Massakern hier oder beides gleichzeitig will.
Wir müssen von einer anderen Welt träumen und diesen Traum in die Tat umsetzen.
*Michel Colucci, genannt „Coluche“, französischer Komiker und Politiker, Kandidat bei den Präsidentschaftswahlen (mit zeitweise über 15 % der Stimmen), der 1986 bei einem Motorradunfall tragisch ums Leben kam.
---- (italian version)
Mai più «Mai più così»
Gorée? «Mai più!»
La Comune? «Mai più!»
Verdun? «Mai più!»
Gernika? «Mai più!»
Auschwitz? «Mai più!»
Hiroshima? «Mai più!»
Vietnam? «Mai più!»
Soweto? «Mai più!»
Ruanda? «Mai più!»
Aleppo? «Mai più!»
...
Naturalmente avremo anche il coraggio di gridare «Gaza? Mai più!».
È sicuro. È certo.
Quante volte quello che chiamiamo «Occidente» si racconta sempre la stessa storia del «mai più», come quando ci si alza dal water dopo l'ennesima sbornia, giurando «Domani smetto»? Quante volte ancora fingeremo di crederci? Quante volte i dirigenti× i con le mani sporche di sangue, gli sfruttatori con le tasche piene di dollari, verranno a piangere alle tribune dell'ONU o durante commemorazioni nauseanti di un pathos di circostanza, mettendo i piedi sui cadaveri che hanno contribuito a creare? Appoggiandosi con nonchalance sulle distruzioni e sulle devastazioni di cui sono responsabili? Quante volte ancora sentiremo – tollereremo di sentire – «mai più!» dalla bocca dello stesso coccodrillo che ha divorato i suoi fratelli e le sue sorelle?
Fino a quando le «religioni», le «razze»... serviranno da pretesto per accettare che qui si massacri, che là si stermini, per coprire con i loro veli l'infame guerra permanente per il profitto?
È necessario essere «pro questo» o «contro quello» per essere indignati e inorriditi di fronte a un genocidio, uno sterminio, un massacro (e ancora, dico «di fronte», ma la cura quasi meticolosa con cui la maggior parte dei nostri media evita di mostrarci il flusso di immagini e informazioni che la nostra barbarie dovrebbe normalmente comportare, suggerisce che non siamo ancora "di fronte")? Bisogna assolutamente assomigliarsi per avere diritto alla dignità, bisogna pregare lo stesso dio allo stesso modo per avere diritto al rispetto della propria integrità? Bisogna assolutamente prostrarsi davanti al più forte per sperare di respirare e non morire? La cosa più tragica di questa storia è che sappiamo bene che non è così. Da Gaza alle strade di Washington, passando per le strade di Genova o le risaie del Vietnam, tutto dimostra che di fronte a un oppressore ubriaco del proprio potere, della propria forza, di fronte a una dittatura, sottomettersi, piegarsi, abbassarsi... non serve a nulla. È solo che a volte, tra la morte e questo, in realtà non abbiamo più scelta. Ma ciò che è certo è che la resa non è mai una soluzione per gli oppressi. È solo un piccolo guadagno di tempo (a volte così necessario). Ma gli oppressori non danno mai credito alle loro vittime per essersi sottomesse per stanchezza, non si ottiene mai qualcosa che assomigli alla pace cedendo. Noi donne di tutto il mondo lo sappiamo bene, noi contro cui la guerra è permanente, anche in tempo di "pace".
Perché siamo condannate all'impotenza, condannate a piangere senza fine al suono di "mai più" lacrimosi e lamentele ipocrite? Perché non strappiamo mai il male alla radice "hinc e et nunc" (qui e ora). Il male, per usare una categoria morale soggetta a molte discussioni, è lo sfruttamento, il denaro, il profitto e tutti i meccanismi di dominio che essi alimentano e rafforzano, che impediscono al nostro desiderio di umanità e fratellanza di realizzarsi.
Perché perpetuare questa impotenza e questi massacri, di generazione in generazione? Perché siamo incapaci di denunciare le cose per quello che sono, incapaci di denunciare un nodo essenziale dello sterminio di questa «umanità», che ogni giorno corre un po' più verso la sua rovina. Questo nodo è innanzitutto quello del commercio della guerra, dell'istituzionalizzazione della violenza. Non si colonizza nessuno con i fiori. Non si distrugge nessuno con scambi cordiali.
Per colonizzare, opprimere, distruggere, accaparrare... servono armi. Navi, carri armati, aerei, missili, radar, oggi droni, armi nucleari, satelliti, virus spia e chi più ne ha più ne metta. Tutto questo porta soldi in tutti i sensi. Questi soldi rafforzano il dominio dei gruppi che li possiedono, ogni giorno di più.
In Francia, il nostro governo (in senso lato) continuerà a estorcerci il frutto collettivo del nostro lavoro (sicurezza sociale, servizi pubblici...) per riempire le tasche delle industrie belliche francesi ed europee. Continueremo a distruggere un intero sistema economico a vantaggio di una manciata di dirigenti e interessi. Il denaro è lì e viene letteralmente prosciugato, lontano da tutto ciò che potrebbe essere più prolifico, meno distruttivo. I sussidi pubblici, il credito, i finanziamenti privati sotto la guida dello Stato... Tutto è diretto verso le casse del complesso militare-industriale (che, tra l'altro, spesso testa "a grandezza naturale" le sue piccole invenzioni nei nostri quartieri cosiddetti "caldi" - costruire l'altro come nemico è sempre molto utile).
La nostra salute è nei cannoni del futuro. Le nostre scuole sono i blindati del futuro. Le nostre pensioni sono nei satelliti del futuro. Tutto è un'aggiunta! E a cosa serve tutto questo a noi brave persone, gente comune, che ogni mattina cerchiamo di costruire quella che chiamiamo "una vita", al prezzo di difficoltà sempre maggiori? A niente.
Serve solo a distruggere vite dall'altra parte del Mediterraneo. Per accaparrarsi terre che serviranno a costruire fabbriche che useranno acqua e aria per gigaserver che serviranno a fabbricare chip che finiranno su cannoni francesi, missili francesi, satelliti francesi! Cocorico! «Il gallo, l'unico animale che canta quando ha entrambe le zampe nella merda», diceva Coluche.
Stiamo preparando molto bene la prossima guerra «mondiale» (sapete, si chiama così solo la guerra che l'«Occidente» finisce per scatenare contro se stesso quando ha divorato tutti «gli altri»). C'è solo un modo per fermare tutto questo, che si voglia la fine dei massacri laggiù o la prevenzione dei massacri qui o tutto questo insieme.
Bisogna sognare un altro mondo e mettere in atto questo sogno.
*Michel Colucci, detto “Coluche”, comico e politico francese, candidato alle elezioni presidenziali (con oltre il 15% dei consensi alle primarie) tragicamente scomparso in un incidente motociclistico nel 1986.