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Billet de blog 7 septembre 2024

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Procès « de Mazan » : que pouvons-nous en faire ?

D'une Gisèle à l'autre, ce que « l'affaire de Mazan » et sa médiatisation nous invitent à penser, ce que nous pouvons et devons en faire, nous féministes, nous professionnel·les confronté·es chaque jour aux affaires de violences sexuelles, dans le respect des victimes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est toujours extrêmement délicat de s’exprimer sur un procès de viol en cours.

Je ne l'ignore pas.

Le procès est la chose des parties, c’est (aussi) une histoire individuelle, une histoire souvent très douloureuse, de celles qui atomisent les parties et leurs familles, leur environnement, de celles dont peu de victimes se rétablissent un jour complètement. A l’évidence, on ne peut pas déposséder une femme, une victime, de sa parole ni de la volonté de ce qu’elle souhaite faire (ou pas) de « son » procès (ou de l'agression qu'elle a subie). Par ailleurs, la police de l’audience est essentielle pour la sérénité des débats, cette sérénité si importante dans un procès complexe, long et peu habituel, et elle appartient au président ou à la présidente de la cour, qui dans ce type d’affaires la « co-partage » implicitement avec le ministère public.

Mais à l’heure des réseaux sociaux, avec les live-tweets et les retransmissions dans des salles annexes, la médiatisation des débats a changé de nature, d’ampleur mais aussi de fonction, d’une certaine manière.

Au centre de ce procès donc, la victime principale, celle qui porte le même prénom que notre regrettée consœur qui a tant fait pour les femmes, Gisèle.

Dans ce procès dit « Pélicot » ou « de Mazan », l’avocat général souhaitait un huis-clos. Les parties civiles s’y sont opposées (c’est leur droit le plus absolu) avec cet argument entendu de plus en plus chez certaines victimes ou dans certains cercles militants (et avec lequel je ne suis pas fondamentalement en désaccord) : « ce n’est pas à nous victimes d’avoir honte, il faut que tout soit public ». Je partage (si tant est que j’aie quoi que ce soit à  dire sur ce procès particulier où je n’assiste personne). Encore faut-il avoir bien mesuré dans quel contexte, dans quel climat, cela va être public, les effets que cela va avoir (et, à mon humble avis, d’avoir soigneusement organisé au préalable  la publicité de ces débats, autant que possible).

A partir du moment où un tel procès est public et médiatisé - avec l’accord, à la demande même, des plus vulnérables de ce procès c’est-à-dire, les victimes -, à partir du moment où aucune mesure particulière n’est prise « en amont » pour organiser cette publicité et cette médiatisation, il est inévitable à mon avis, qu’en 2024, tout un chacun se sente « autorisé » à s’emparer de cette chose médiatico-judiciaire - et il va bien falloir « faire avec », à moins bien-sûr qu’on revienne sur la décision de ne pas avoir de huis-clos. Inévitable, mais pour autant, cela ne légitime pas tout.

Je ne parlerai pas de l’affaire en soi.

Je ne m’en sens ni le droit ni la légitimité, même si je lis tous les jours les comptes-rendus d’audience, que je me suis plongée dès sa parution dans la presse, dans ce dossier. D’abord, j’ai trop de respect pour les parties civiles, les victimes, notamment pour Gisèle Pélicot (que je n’ai pas l’honneur de connaître -mais elle a voulu que son nom soit connu pour que le nom de son agresseur soit connu). J’ai trop de respect aussi pour certaines de nos règles, à nous avocat-es et je sais trop, personnellement, comme conseil habituel des victimes, ce que de tels procès (même si celui-ci est unique en son genre, il ressemble quand même, en sur-démultiplié, à nombre de dossiers que nous traitons au cabinet depuis plus de quinze ans maintenant) impliquent, pour les victimes, pour la cour, pour les avocat-es - et aussi pour les journalistes.

Mais je suis également une militante féministe, une avocate engagée depuis très longtemps maintenant dans la lutte contre les violences sexuelles et contre la société qui les facilite, les encourage, les engendre, je suis une avocate qui essaie depuis toujours d’avoir une pensée politique sur ce que je produis ou contribue à produire et je suis enfin une chercheuse sur les rapports qu’entretiennent genre et droit, ce qui m’interdit donc, quelque-part, de me taire.

J’ai donc bien réfléchi à la manière dont je souhaitais m’exprimer ici sur ce sujet, et pour dire quoi, compte tenu de tout cela.

D’abord, j’aimerais rappeler une chose fondamentale : oui « la honte doit changer de camp », c’est impératif (et au vu de la défense de certains, j’ai l’impression qu’on en est encore loin, beaucoup sont encore beaucoup trop à l’aise, vraiment, dans leur crapulerie) mais personne n’est jamais obligé de quitter le huis-clos. Le huis-clos, ça n’est pas nécessairement un « signe de honte », il peut aussi (et c’est pour cela qu’il est fait aussi) préserver un peu de la victimisation secondaire (et du traumatisme vicariant) qui dans ces affaires est terrible. Il y a cent manières de faire que l’histoire soit publique et que « la honte change de camp ». Victimes, vous n’êtes pas obligées de vous exposer, d’être exposées – et si vous ne voulez pas, vous resterez « une bonne victime ». Car un des sujets est là aussi, dans la construction implicite d’un autre stéréotype dangereux : « la bonne victime », pour certains, elle se « tiendrait droite », elle voudrait absolument que son procès soit public, elle serait digne, elle serait réflexive, elle serait forte, elle penserait aussi aux autres, pire, elle serait quelque-part « résiliente »… etc.

L’enfer est pavé de bonnes intentions, faisons attention à ce que nous construisons.

Par ailleurs, même si nous savons, nous féministes, que le viol est éminemment politique (tout comme le patriarcat qui l’enfante), que c’est un sujet central de démocratie, de société, que « le privé est public »…n’oublions jamais que toutes les victimes ne sont pas féministes. La plupart de celles que je croise dans mon cabinet ne le sont pas d’ailleurs, et ne le deviendront pas forcément après le procès (même si souvent entre le début et la fin, elles connaissent de profonds changements). N’oublions jamais que ce sont des personnes vulnérables, qui souffrent de syndrome de stress post-traumatique, qu’elles doivent être respectées, qu’un procès est un moment particulièrement éprouvant et que les respecter elles, ça commence par respecter leur parole et ce qu’elles veulent, elles, autant que possible.

Souvent, les victimes de viol qui passent en procès ont peur de la solidarité féministe, parce-qu’elles ont peur que cela les fasse passer elles pour des féministes (et oui, c’est toujours vu plutôt comme une tare que comme une chose banale ou essentielle), et elles ont peur que cela se retourne contre elles, elles qui, même face au procès, ont toujours tellement de honte, de culpabilité et tellement de peur qu’on ne les croie pas ou qu’on les juge, elles.

Finalement, face à une idéologie dominante qui nous hait, nous défendons peut-être tellement peu ou tellement mal le fait d’être féministe, la nécessité pour une femme de l’être, qu’elles se sentent stigmatisées si on les approche et qu’elles en ont peur. Malheureusement, elles sont souvent appuyées dans cette crainte par des avocat-es peut-être compétents voire brillants, mais pas du tout féministes (et pas du tout désireux de « partager la défense » avec ces collectifs d’aide aux victimes). Il faut en tenir compte dans ce type de procès, car nous ne pouvons pas, bien-sûr, nous faire de ces femmes des ennemies, ce sont nos sœurs.

Un jour j’espère, plus tard, j’aimerais discuter avec des femmes comme Gisèle, avec sa fille, ses fils, de tout cela.

Pour autant, cela signifie-t-il que nous féministes, nous professionnel-les, nous militan-tes, nous sommes « condamné-es » à nous taire, à ne rien faire de tels procès ?

Non, évidemment.

Cela signifie que, dans la mesure du possible, dans ce que nous pensons devoir faire de cette affaire « privée » - qui est également une chose publique à différents égards, nous devons penser aussi à elle, et de préférence, essayer toujours d’obtenir son accord préalable. Et si ce n’est pas possible (notamment parce qu’on n’arrive pas à la joindre, ou parce qu’on envisage une action plus large que sa seule histoire), de prendre garde à ce que nous entreprenons. Que cela ne la trouble pas. Que cela ne trouble pas la stratégie qu’elle a choisie.

Ce qui n’empêche pas d’être mobilisé-es, radical-es, énervées, en colère comme nous savons l’être.

En tout cas, il est impensable qu’un tel procès public (public pour tout le monde y compris donc  les masculinistes, les fascistes, les abrutis… qui se sont immédiatement emparés de ce procès, sans même parler des gens qui pensent bien faire mais sont maladroits) ne soit ni analysé, ni soutenu, ni réfléchi AUSSI par les féministes, les collectifs de victimes et les professionnels de la lutte contre les violences sexuelles.

C’est public pour tout le monde, ou pour personne, là est le piège aussi.

On ne peut pas le laisser aux professionnels du populisme pénal 2.0, aux réactionnaires et aux complices du patriarcat.

A la lecture des comptes-rendus, je m’interroge beaucoup sur la manière dont ce procès a été organisé.

Je compare avec V13 (et la comparaison est totalement légitime car je rappelle qu’en France depuis 1958 au moins, il y a plus de femmes victimes de viols et de féminicides que de victimes de terrorisme) et je m’interroge. Enfin, je m’interroge. Non, en réalité. J’y vois à nouveau une énième preuve que le viol est un sujet dramatiquement mal et sous traité par la justice et les institutions françaises, un sujet traité comme un sujet « de fait divers » et je me dis que vraiment, cela, ça n’est plus possible. Je pense que les professionnel-les qui s’occupent régulièrement des victimes de violences sexuelles et de ce type de procès, qui en ont une véritable expertise, devront s’en emparer et y réfléchir ensemble.

Enfin, sur ce que la médiatisation révèle de la parfaite méconnaissance de notre société (« les gens » ET les institutions) sur les viols (et la culture du viol qui va avec).

Bien-sûr, ce procès est en soi « historique » (comme en son temps l’avait déjà été celui de G. Tron, condamné pour viol sur une de ses employées de mairie). A tous points de vue.

Malheureusement, je crains fort qu’il y ait en France nombre d’autres « Gisèle ». Tout ce que ce procès soulève déjà comme questions, nous y sommes, nous, avocates de victimes de violences sexuelles, confrontées tous les jours. Malheureusement, pour nous, c’est d’une banalité …effrayante. Effrayante, car nous savons depuis longtemps que la société ne veut pas voir et pas entendre ce que cela révèle.

1° La soumission chimique est un phénomène extrêmement courant, ancien et totalement sous -estimé. Elle est en fait presque aussi ancienne que le viol et le patriarcat. La plus ancienne des soumissions chimiques étant l’alcool.

La soumission chimique (ou l'opportunité de violer sa femme si elle prend un traitement, qu'elle use de drogue ou qu'elle ait bu, par exemple) est présente dans une écrasante proportion des viols dits conjugaux (ces viols que la plupart du temps les victimes mettent des années à voir et à comprendre). Une étude en pharmacologie datant de 2010, dont je me sers souvent dans ces procès, alerte sur ce point et donne de nombreux exemples de la prévalence de ce type de « soumission ». Au cabinet, le taux de dossiers où il y a à l’évidence soumission chimique, qu’elle soit ou non prouvée in fine (souvent il est trop tôt ou trop tard), est important et recouvre de nombreuses situations.

Cela fait partie des histoires les plus lourdes à porter, avec les viols d’enfants et les affaires de proxénétisme et de traite. Car on est face à une mémoire en miettes, à des vies qui échappent à leurs dépositaires, à une personne qui ne peut pas « se souvenir » car elle n’a simplement jamais su vraiment ce qui lui arrivait, qui n’a eu que des doutes, des questions, sans réponse, et un jour, si on trouve une vidéo, une photo, un témoin… va découvrir ce qu’on a fait à son corps à l’insu de sa conscience. Cela peut-être une amnésie partielle. Cela peut être aussi tout simplement après une plainte pour viol, la découverte qu'en plus, il y a des vidéos, des photos. C’est affreux. Et ce que souffrent (physiologiquement, physiquement, psychologiquement) ces victimes-là, est particulièrement atroce.

Comment se fait-il qu’on doive attendre de tels procès pour en prendre enfin conscience ? Qu’en feront nos pouvoirs publics ?

2° Le dramatique manque de formation du corps médical, non seulement à la soumission chimique, mais aux violences sexuelles, à leur caractère systémique, à leurs multiples visages.

3° La figure du « monstre » et l’ignorance (volontaire) que les violeurs c’est « tout le monde ». Non, il n’y a pas de race, pas de classe, pas de religion, pas de statut social, ni familial, qui en préserve. Ton frère, ton père, ton mari, ton ami, ton copain.

Le refus de voir aussi que oui, s’il y a un crime qui est en réalité un des crimes les plus sériels au monde (j'en suis désormais convaincue depuis longtemps) c’est le viol (tous les violeurs ne sont pas en « récidive » au sens commun, mais une partie importante sont en réitération régulière de violences de genre, notamment sexuelle). Pourtant, aujourd’hui nous devrions quand même commencer à douter : PPDA, Depardieu, l’Abbé Pierre, Scala, Le Scouarnec, Matzneff (condamnés ou présumés innocents à ce jour) et j’en passe…! Ce sont des symptômes d’une réalité criminelle qu’on ne veut pas voir. Et nous continuons à les traiter comme des « exceptions ». Les débats et les textes qui ont présidé il y a quelques années à la création du  « pole cold cases et crimes sériels » de Nanterre montrent que ce phénomène n’a pas été envisagé, ou alors d’une manière extrêmement restrictive sous un angle exclusivement pathologique. Et donc quelque-part, on continue à envisager ces mis en cause, ces accusés, comme des monstres. On continue de confondre la monstruosité de leurs actes avec le fait d’être un monstre. Sans pour autant banaliser, on oublie d’appliquer la phrase d’Hannah Arendt : « l’effroyable banalité du mal ». La France est pourtant conventionnellement tenue de reconnaître ce caractère systémique des violences dites (ailleurs) « de genre ». Mais la France, fille aînée du patriarcat, refuse toujours de faire rentrer cette notion dans son droit et dans ces pratiques, qui nous serait pourtant si utile pour changer les mentalités et le système.

4° L’ignorance des différentes formes que peut prendre le viol aussi, mais dans tout cela, l’ignorance (volontaire) qu’il existe bien toujours une sorte de « stratégie de l’agresseur », qui donnera en général, les mêmes stratégies de défense insupportables (mais légales, légitimes) à l’audience.

5° L’invisibilisation du caractère systémique de ces violences, et l’invisibilisation du patriarcat (ou du fratriarcat) qui les engendre.

6° La méconnaissance de la psychologie des victimes, de ce qu’elles ressentent, de leur honte, de leur puissance de déni, de leur sentiment profond de culpabilité…la souffrance engendrée par le psycho-trauma, la complexité de ce qu’est une vérité dans un tel contexte.

7° Les énormes, terribles erreurs (on sait nous à quoi elles tiennent et on pourra y revenir - notamment: on ne croit pas les plaignantes) si lourdes de conséquences, de certaines enquêtes, de certaines décisions parquetières, qui ont à l'évidence permis à Dominique Pélicot d'agresser et de violer (et peut-être pire) tant de femmes dans sa vie.

8° La méconnaissance aussi enfin, tant du processus judiciaire, de l’œuvre de justice, qui s’inscrit dans la construction d’une démocratie, que de la difficulté à rendre la justice dans les dossiers de violences sexuelles, même pour des magistrats ou des policiers volontaires, bien intentionnés et formés (il y en a). La plaie (je pèse mes mots) que constituent les expertises « psy » menées encore par des psychanalystes (qui vraiment, devraient être totalement écartés de ces dossiers là au moins). Ce qui fait dire que nous avons vraiment une loi et un système à revoir de fond en comble (tout en évitant l’écueil du populisme pénal et l’abaissement des droits de la défense). Et pourtant, je suis critique sur le rôle de la justice dans le traitement de ces violences, mais je continue à penser que souvent, on lui en demande aussi trop et mal (les deux à la fois).

Tout cela, je l’ai à l’esprit en suivant chaque jour les audiences de ce procès et j’espère que nous en ferons collectivement quelque-chose qui ait du sens.

Non pas pour aboyer bêtement au rétablissement de la peine de mort ou à la disparition de la présomption d’innocence, non pas pour faire confiance aveuglément à l’institution judiciaire (patriarcale, trop peu formée, trop peu consciente, elle-même encore trop abreuvée de stéréotypes et de biais de genre), mais pour développer une autre prévention, une autre manière aussi, d’aborder ce sujet sur le plan judiciaire.

J’aimerais enfin que l’on comprenne une fois pour toutes que oui, il existe des professionnel-les dont c’est véritablement le « cœur de métier ». Des professionnel-les qui ont une véritable réflexion sur la domination masculine et qui pour autant sont de (très) bon-nes professionnel-les. Que le militantisme féministe n’exclut pas l’excellence ni l’expérience (au contraire dirais-je. Si les créatrices de l’AVFT ou du CFCV n’avaient pas été féministes, leurs associations si précieuses pour les victimes n’auraient pas existé).

Que la solidarité et la sororité ne sont pas des délits ou des fardeaux, mais bien des richesses, des trésors de ressources (et que oui, cela fait des différences, à tous points de vue). Et que je souhaite à toutes les Gisèle du monde de pouvoir en bénéficier encore longtemps, de cette solidarité, de cette chaleur irremplaçable des femmes qui savent et qui s’entraident, qui se soulagent, qui s’épaulent, qui pleurent ensemble, se battent ensemble et se font rire ou sourire aussi.

Car après tout, c’est bien grâce à cette autre Gisèle, « notre » Gisèle Halimi (et à Anne-Marie Krywin, Marie-Thérèse Cuvelier et Agnès Fichot, les trois autres avocates, et à leurs clientes, les victimes, Anne Tonglet et Araceli Castellano, et à de nombreuses militantes féministes comme Marie-Victoire Louis, Emmannuelle Piet, Marie-France Casalis, Catherine Le Magueresse, Suzy Rojtman, Ernestine Rosnay...et tant d'autres que je ne peux citer) qu’une autre Gisèle peut aujourd’hui « bénéficier » de cette loi et de ce procès-là, même imparfaits, même critiquables, même modifiables <3

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