Macron se fout totalement du FN. Ça ne le concerne pas outre mesure.
"Au pire", pour lui, il doit se les coller deux ans en cohabitation - ce n'est pas grave de son point de vue, il trouvera bien quelque chose à en faire (pense-t-il). Peut-être apprécie-t-il mal la situation : son idée ne repose que sur le fait que le RN va jouer le jeu institutionnel jusque 2027. Mais qu'il vienne aux fascistes les mêmes idées que celles qui sont venues à Mussolini et ses squadristes dans les années 20 en Italie et sa pyramide s'effondre.
En attendant, le RN ne lui sert cyniquement que de boute-en-train pour aiguillonner son camp. Mais surtout pour achever de fracturer une gauche déjà très mal en point, et donc (même si cette gauche est totalement imparfaite et insupportable à bien des égards, où que nos regards se posent - elle reste incarnation du camp des fragiles, des précaires, des prolétaires, des exploité·es...) et donc, pour liquider les dernières résistances politiques au Capital.
Là est son objectif premier, évidemment. Nous pendre ("nous la gauche") à un croc de boucher, comme aurait dit Sarkozy.
Parce que bien sûr, tout ceci risque de mal se terminer à brève ou moyenne échéance. Soit la gauche fait union sur un programme bancal derrière un PS et Glucksmann pas au niveau sur le plan lutte contre le Capital et plutôt très libéral /autoritaire, et il faudra que les vrais héritiers du communisme et du socialisme avalent ces couleuvres-là. Donc c'est une sorte de baiser de la mort pour 2027. Soit la frange radicale de la gauche refuse de se ranger, se radicalise encore, et donc dans ce contexte, s'isole davantage, mais risque de le payer en 2027 aussi, car les partis qui font échouer l'union dans une telle situation sont toujours sanctionnés. Ceci sans compter que LFI est totalement fracturé en interne actuellement entre (résumons) les pro et les anti-Mélenchon...
La seule solution serait que le PS adopte une partie conséquente du programme de la NUPES et que la NUPES accepte de laisser la conduite des élections au PS. Autant dire qu'on n'est pas sortis de l'auberge. La gauche française sera-t-elle encore une fois "la plus bête du monde"?
De ce point de vue de capitaliste, Macron a donc fait le seul choix qui s'imposait à lui, le choix du Capital, d'une manière ou d'une autre, pour tuer le camp des exploité·es.
Il nous rappelle ainsi, pour qui l'aurait oublié, de quoi il est le nom.