Juillet, les vacances, ils arrivent chacun dans leur voiture, avec femmes et enfants, des tonnes de plastique, de la bouffe, des ambres solaires, juilletistes, comme flutistes, la petite musique des vacances toujours pour les mêmes depuis toujours, 50% de la population part en vacances, comme 50% sont propriétaires, comme 50% votent à droite. Et puis ce seront les aoutiens, comme martiens, étrangers au lieu, peu importe, ils viennent peut être découvrir ailleurs une semaine, parfois deux, ils grouillent aux heures entendues dans les supermarchés, tomates, salades melons, pêches, grillades, cochonnailles qu'ils avaleront en groupe devant le barbecue, en maillot de bain, mouillés et salés, moment de détente absolu entre deux temps de travail.
Selon leur bourse, il seront dans une villa de vacances ou bien sur un camping, ou encore dans leur camping car, chacun cherche sa part de bonheur, le retour au source, vivre libre et à moitié nu, loin des contraintes physiques et mentales de la société qui les a intercepté à la naissance, leur proposant le deal de vivre ensemble et constuire un monde plus confortable, pour faire la nique à la si précaire condition humaine, ces hommes et ces femmes qui en débarquant n'ont que leur peau pour les protéger du froid, de la chaleur et seulement leur âme pour les distraire par la pensée des affres de la vie sauvage. Le confort pour protéger, pour faire durer la vie plus longtemps.