Des enjeux de santé publique, de justice sociale et de justice climatique
Symbole de la modernité des années 1970, le Boulevard Périphérique est devenu un axe de circulation sursaturé, source majeure de pollution atmosphérique et sonore, symbole désormais d’un héritage du passé, obsolète et d’une réelle fracture sociale et écologique.
Chaque jour, ce sont 1,2 million de véhicules qui empruntent cette voie, dont 80 % avec un conducteur seul à bord. En tant qu’élu.e.s écologistes de Paris et d’Île-de-France, en tant que citoyennes et citoyens, en tant qu’experts de la pollution, de la santé, nous affirmons que transformer le périphérique en boulevard urbain, avec comme première étape la réduction de la vitesse à 50 km/h, est une mesure indispensable et urgente pour répondre aux enjeux de santé publique, de sécurité routière et de fluidité du trafic.
Protéger la santé des habitant.e.s : une urgence
Les premières victimes du boulevard périphérique sont les classes populaires. En effet, les riverain.e.s du périphérique, dont 40 % habitent dans des logements sociaux, sont parmi les plus exposé.e.s à la pollution atmosphérique et sonore. La pollution de l’air liée au trafic routier provoque chaque année 7 900 décès prématurés en Île-de-France. Les conséquences sont graves : maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancers, sans parler des effets sur les enfants, particulièrement vulnérables. Les nuisances sonores ne sont pas en reste : selon Bruitparif, une réduction de la vitesse à 50 km/h permettrait de diminuer de 2,8 décibels le bruit subi par les riverain.e.s, un gain non négligeable qui améliorerait leur qualité de e.
Sécurité routière : des vies en jeu
Abaisser la vitesse à 50 km/h n’est pas seulement une question de pollution, c’est aussi une question de sécurité. Lorsque la vitesse a été réduite de 80 à 70 km/h en 2013, les accidents corporels ont chuté de 19 %, et de 25 % pour les deux-roues motorisés. En abaissant la vitesse à 50 km/h, la distance de freinage passe de 47 à 28 mètres, une différence qui peut sauver des es. La droite régionale, en s’opposant à cette mesure, ignore délibérément ces chiffres et fait le choix de la pollution et du risque d'accidents.
Fluidifier le trafic et penser à long terme
Contrairement à ce que certains pensent, réduire la vitesse ne ralentit pas le trafic, bien au contraire. Depuis la réduction de la vitesse à 70 km/h, la vitesse moyenne a augmenté de 18 % le matin et de 12 % le soir aux heures de pointe, selon la Préfecture de Police. Un passage à 50 km/h permettrait de rendre la circulation plus régulière, réduisant l’effet "accordéon” et facilitant l’insertion des véhicules.
Mais au-delà de cette première étape, nous portons une vision ambitieuse : la transformation du périphérique en boulevard urbain. Cette "boulevardisation" est une réponse aux enjeux de pollution et de solidarité territoriale. Elle apaiserait la frontière entre Paris et la banlieue, et favoriserait une intégration plus harmonieuse de la métropole. Pour que cette transformation soit réussie, il est impératif d’investir massivement dans les transports en commun et les mobilités douces afin de proposer de véritables alternatives à la voiture.
Une question de justice environnementale
Nous ne pouvons ignorer l’injustice sociale et environnementale que représente le périphérique. Les classes populaires vivent en première ligne face à ce scandale sanitaire et payent le prix fort de notre dépendance à la voiture. L'abaissement de la vitesse et la réduction du trafic doivent être des priorités absolues pour corriger cette situation. Par ailleurs, privilégier l’augmentation de l’offre publique de transports en commun, permettrait de réduire la dépendance des francilien.ne.s à l’automobile et donc le trafic sur le périphérique.
Conclusion : Pour une métropole apaisée
Le temps est venu d’agir pour la santé, la sécurité et la qualité de e des habitants d’Île-de-France. En réduisant la vitesse à 50 km/h sur le périphérique, nous posons les bases d’une métropole plus apaisée et plus juste, où Parisien·nes et Francilien·nes respireront un air plus sain et partageront un espace de vie commun, moins bruyant, moins pollué et plus sécurisé.
L'avenir du territoire passe par une réunification qu'interdit cette frontière qu’est le périphérique. Nous avons un seul et même destin de e et ce n'est qu'en levant cette frontière que nous pourrons donner un second souffle à l'équité territoriale, résoudre la crise du logement et partager la richesse équitablement. Nous invitons la présidente de la région, Valérie Pécresse, à respecter ses engagements du Plan des Mobilités à 2030 et à se rallier à cette voie du bon sens pour l'avenir de notre région.
Signataires :
Koné Fatoumata, Présidente du groupe Les Écologistes à la Ville de Paris
Chibane Kader, Président du pôle écologiste région Île-de-France
Balage El Mariky Léa, Députée de la 3ème circonscription de Paris
Guhl Antoinette, Sénatrice de Paris
Jadot Yannick, Sénateur de Paris
Rousseau Sandrine, Députée de la 9ème circonscription de Paris
Sas Eva, Députée de la 8ème circonscription de Paris
Souyris Anne, Sénatrice de Paris
Lert Dan, Adjoint à la Mairie de Paris chargé de la transition écologique
Boux Anne-Claire, Adjointe à la Mairie de Paris chargée de la santé
Belliard David, Adjoint à la Maire de Paris chargé des transports et de la mobilité
Aarsse Rodéric, Maire adjoint de Malakoff
Atallah Marie, Conseillère déléguée aux droits humains Paris 13ème
Badina-Serpette Frédéric, Conseiller de Paris Les Ecologistes
Breuiller Daniel, Maire Honoraire d'Arcueil
Brobecker Astrid, Conseillère municipale et conseillère départementale
Candelier Catherine, Conseillère municipale EELV de Sèvres -92 et Présidente de la FEVE
Charnoz Sandrine, Maire adjointe de Paris
Crosnier Maxime, Porte-parole EELV Paris
De Rugy Anne, Co-présidente du groupe écologiste social et citoyen de la MGP
Dembak-Dijoux Stéphanie, Adjointe au Maire du 19e arrondissement
Dumesnil Jean-Luc, Conseiller régional Ile-de-France - Conseiller du 17e arrondissement de Paris
Durand-Raucher Nour, Conseiller de Paris
Dussion Marie-France, Conseillère municipale de Saint Mandé
Faugeron Corine, Conseillère de Paris
Félixe Édith, Maire-adjointe à Bagnolet
Freih Bengabou Kheira, Adjointe au maire à la santé à Ivry-sur-Seine
Gabrielli Anne-Francoise, Directrice de projets organisation et systèmes d'information, élue municipale EELV à Saint-Mandé
Gleizes Jérôme, Conseiller de Paris
Gutierez Grégory, Conseiller municipal, Malakoff, Hauts-de-Seine
Ibos Bénédicte, Adjointe à la maire de Malakoff
Lacombe Morgane, Adjointe d'arrondissement
Letissier Florentin, Maire-adjoint de Paris
Marchand Marie-Pierre, Adjointe au Maire du 13eme arrondissement, Conseillère métropolitaine
Martin Alexis, Maire adjoint à la transition écologique de Nanterre
Metairie Christian, Maire d'Arcueil
Meunier Emile, Élu parisien et métropolitain
Messier Maxime, Conseiller municipal de Fontenay-aux-Roses
Nenner Charlotte, Conseillère régionale Ile de France
Oliva Jean-Claude, Vice-président Est Ensemble
Pasteau Cyril, Conseiller municipal à Montrouge
Pegeon Jean-Baptiste, Administrateur d'Île-de-France Mobilités et Conseiller régional
Pelhuche Antoine, Maire adjoint à Arcueil
Raifaud Sylvain, Coprésident du groupe écologiste et citoyen de la métropole du Grand Paris
Rebelle Bruno, Conseiller municipal à Montreuil - Conseiller territorial Est Ensemble
Rémy-Leleu Raphaëlle, Conseillère de Paris - Conseillère métropolitaine
Rouveau Nicolas, Adjoint à la maire du 12e arrondissement de Paris
Emmanuelle Rivier, Conseillère de Paris écologiste
Sagaspe Chloé, Conseillère de Paris
Tabacchi Guy, Maire Adjoint Paris 12
Timsit Alice, Conseillère de Paris, élue du 19e
Tonolli Mélody, Maire adjointe Paris en charge de la politique de la ville
Vasa Léa, Conseillère de Paris déléguée en charge des Canaux
Viscontini Alexandre, Conseiller du 11e arrondissement de Paris
Emmanuelle Pierre-Marie, Maire du 12e arrondissement de Paris