Tribune 1 octobre 2024

Périphérique parisien : au-delà des 50km/heure, l’ambition d’une réelle transformation

Dans le cadre de la décision d'abaissement de la vitesse du périphérique parisien à 50km/h, les élu·es écologistes d'Île de France (Villes, région, métropole, parlementaires...) expliquent pourquoi ils et elles défendent à la fois la mesure mais aussi une proposition plus construite de transformation du périphérique en boulevard urbain.

Des enjeux de santé publique, de justice sociale et de justice climatique

Symbole de la modernité des années 1970, le Boulevard Périphérique est devenu un axe de circulation sursaturé, source majeure de pollution atmosphérique et sonore, symbole désormais d’un héritage du passé, obsolète et d’une réelle fracture sociale et écologique.

Chaque jour, ce sont 1,2 million de véhicules qui empruntent cette voie, dont 80 % avec un conducteur seul à bord. En tant qu’élu.e.s écologistes de Paris et d’Île-de-France, en tant que citoyennes et citoyens, en tant qu’experts de la pollution, de la santé, nous affirmons que transformer le périphérique en boulevard urbain, avec comme première étape la réduction de la vitesse à 50 km/h, est une mesure indispensable et urgente pour répondre aux enjeux de santé publique, de sécurité routière et de fluidité du trafic.

Protéger la santé des habitant.e.s : une urgence

Les premières victimes du boulevard périphérique sont les classes populaires. En effet, les riverain.e.s du périphérique, dont 40 % habitent dans des logements sociaux, sont parmi les plus exposé.e.s à la pollution atmosphérique et sonore. La pollution de l’air liée au trafic routier provoque chaque année 7 900 décès prématurés en Île-de-France. Les conséquences sont graves : maladies respiratoires, cardiovasculaires, cancers, sans parler des effets sur les enfants, particulièrement vulnérables. Les nuisances sonores ne sont pas en reste : selon Bruitparif, une réduction de la vitesse à 50 km/h permettrait de diminuer de 2,8 décibels le bruit subi par les riverain.e.s, un gain non négligeable qui améliorerait leur qualité de e.

Sécurité routière : des vies en jeu

Abaisser la vitesse à 50 km/h n’est pas seulement une question de pollution, c’est aussi une question de sécurité. Lorsque la vitesse a été réduite de 80 à 70 km/h en 2013, les accidents corporels ont chuté de 19 %, et de 25 % pour les deux-roues motorisés. En abaissant la vitesse à 50 km/h, la distance de freinage passe de 47 à 28 mètres, une différence qui peut sauver des es. La droite régionale, en s’opposant à cette mesure, ignore délibérément ces chiffres et fait le choix de la pollution et du risque d'accidents.

Fluidifier le trafic et penser à long terme

Contrairement à ce que certains pensent, réduire la vitesse ne ralentit pas le trafic, bien au contraire. Depuis la réduction de la vitesse à 70 km/h, la vitesse moyenne a augmenté de 18 % le matin et de 12 % le soir aux heures de pointe, selon la Préfecture de Police. Un passage à 50 km/h permettrait de rendre la circulation plus régulière, réduisant l’effet "accordéon” et facilitant l’insertion des véhicules.

Mais au-delà de cette première étape, nous portons une vision ambitieuse : la transformation du périphérique en boulevard urbain. Cette "boulevardisation" est une réponse aux enjeux de pollution et de solidarité territoriale. Elle apaiserait la frontière entre Paris et la banlieue, et favoriserait une intégration plus harmonieuse de la métropole. Pour que cette transformation soit réussie, il est impératif d’investir massivement dans les transports en commun et les mobilités douces afin de proposer de véritables alternatives à la voiture.

Une question de justice environnementale

Nous ne pouvons ignorer l’injustice sociale et environnementale que représente le périphérique. Les classes populaires vivent en première ligne face à ce scandale sanitaire et payent le prix fort de notre dépendance à la voiture. L'abaissement de la vitesse et la réduction du trafic doivent être des priorités absolues pour corriger cette situation. Par ailleurs, privilégier l’augmentation de l’offre publique de transports en commun, permettrait de réduire la dépendance des francilien.ne.s à l’automobile et donc le trafic sur le périphérique.

Conclusion : Pour une métropole apaisée

Le temps est venu d’agir pour la santé, la sécurité et la qualité de e des habitants d’Île-de-France. En réduisant la vitesse à 50 km/h sur le périphérique, nous posons les bases d’une métropole plus apaisée et plus juste, où Parisien·nes et Francilien·nes respireront un air plus sain et partageront un espace de vie commun, moins bruyant, moins pollué et plus sécurisé.

L'avenir du territoire passe par une réunification qu'interdit cette frontière qu’est le périphérique. Nous avons un seul et même destin de e et ce n'est qu'en levant cette frontière que nous pourrons donner un second souffle à l'équité territoriale, résoudre la crise du logement et partager la richesse équitablement. Nous invitons la présidente de la région, Valérie Pécresse, à respecter ses engagements du Plan des Mobilités à 2030 et à se rallier à cette voie du bon sens pour l'avenir de notre région.

Signataires :

Koné Fatoumata, Présidente du groupe Les Écologistes à la Ville de Paris

Chibane Kader, Président du pôle écologiste région Île-de-France 

Balage El Mariky Léa, Députée de la 3ème circonscription de Paris

Guhl Antoinette, Sénatrice de Paris

Jadot Yannick, Sénateur de Paris

Rousseau Sandrine, Députée de la 9ème circonscription de Paris 

Sas Eva, Députée de la 8ème circonscription de Paris

Souyris Anne, Sénatrice de Paris 

Lert Dan, Adjoint à la Mairie de Paris chargé de la transition écologique 

Boux Anne-Claire, Adjointe à la Mairie de Paris chargée de la santé

Belliard David, Adjoint à la Maire de Paris chargé des transports et de la mobilité 

Aarsse Rodéric, Maire adjoint de Malakoff

Atallah Marie, Conseillère déléguée aux droits humains Paris 13ème 

Badina-Serpette Frédéric, Conseiller de Paris Les Ecologistes   

Breuiller Daniel, Maire Honoraire d'Arcueil 

Brobecker Astrid, Conseillère municipale et conseillère départementale 

Candelier Catherine, Conseillère municipale EELV de Sèvres -92 et Présidente de la FEVE 

Charnoz Sandrine, Maire adjointe de Paris 

Crosnier Maxime, Porte-parole EELV Paris 

De Rugy Anne, Co-présidente du groupe écologiste social et citoyen de la MGP 

Dembak-Dijoux Stéphanie, Adjointe au Maire du 19e arrondissement 

Dumesnil Jean-Luc, Conseiller régional Ile-de-France - Conseiller du 17e arrondissement de Paris 

Durand-Raucher Nour, Conseiller de Paris 

Dussion Marie-France, Conseillère municipale de Saint Mandé 

Faugeron Corine, Conseillère de Paris 

Félixe Édith, Maire-adjointe à Bagnolet 

Freih Bengabou Kheira, Adjointe au maire à la santé à Ivry-sur-Seine 

Gabrielli Anne-Francoise, Directrice de projets organisation et systèmes d'information, élue municipale EELV à Saint-Mandé 

Gleizes Jérôme, Conseiller de Paris 

Gutierez Grégory, Conseiller municipal, Malakoff, Hauts-de-Seine 

Ibos Bénédicte, Adjointe à la maire de Malakoff 

Lacombe Morgane, Adjointe d'arrondissement 

Letissier Florentin, Maire-adjoint de Paris 

Marchand Marie-Pierre, Adjointe au Maire du 13eme arrondissement, Conseillère métropolitaine 

Martin Alexis, Maire adjoint à la transition écologique de Nanterre 

Metairie Christian, Maire d'Arcueil 

Meunier Emile, Élu parisien et métropolitain 

Messier Maxime, Conseiller municipal de Fontenay-aux-Roses 

Nenner Charlotte, Conseillère régionale Ile de France 

Oliva Jean-Claude, Vice-président Est Ensemble 

Pasteau Cyril, Conseiller municipal à Montrouge 

Pegeon Jean-Baptiste, Administrateur d'Île-de-France Mobilités et Conseiller régional 

Pelhuche Antoine, Maire adjoint à Arcueil 

Raifaud Sylvain, Coprésident du groupe écologiste et citoyen de la métropole du Grand Paris 

Rebelle Bruno, Conseiller municipal à Montreuil - Conseiller territorial Est Ensemble 

Rémy-Leleu Raphaëlle, Conseillère de Paris - Conseillère métropolitaine 

Rouveau Nicolas, Adjoint à la maire du 12e arrondissement de Paris 

Emmanuelle Rivier, Conseillère de Paris écologiste

Sagaspe Chloé, Conseillère de Paris

Tabacchi Guy, Maire Adjoint Paris 12 

Timsit Alice, Conseillère de Paris, élue du 19e 

Tonolli Mélody, Maire adjointe Paris en charge de la politique de la ville 

Vasa Léa, Conseillère de Paris déléguée en charge des Canaux 

Viscontini Alexandre, Conseiller du 11e arrondissement de Paris 

Emmanuelle Pierre-Marie, Maire du 12e arrondissement de Paris