On connait les critères de Umberto Eco pour reconnaitre le fascisme, notamment celui du rejet de l' abstraction et de l' intellectualisme. dernièrement, aux USA, le dorénavant vice président JD Vance a énoncé : "the professors are the ennemy".
Politiquement, plus la méritocratie échoue, plus ça devient un bon calcul. Des légions de gens quittent l' école fâchés car elle n' a pas su reconnaitre leurs mérites. Or eux ont souffert et souffrent, et c'est bien la preuve qu' ils ont du mérite.
Le fascisme, s'il ne touchera jamais aux intérêts les plus dominants de la société qui sont nécessairement ses alliés, est prêt à redistribuer les cartes et les postes quand il s' agit des sbires et des sous chefs. Adieu les fonctionnaires et autres laborieux méritocrates. Le discours fasciste produit des éléments de langage et désigne des boucs émissaires - certains aigris s' en font les porte voix (ou s' inscrivent sur les listes de candidats RN) - et le fascisme promet de les écouter, de ne pas les oublier et de se souvenir d' eux quand ils auront accédé au pouvoir. Il promet donc - et de façon très fiable - une révolution du bas,un renouvellement du personnel des sous chefs. ( pas question de toucher en haut par contre).
Pour un ordre nouveau ( du moins en bas), rien de tel que ces gens très motivés qui feront d' impeccables nouveaux exécutants fiables et brutaux si nécessaire. C'est ici l' occasion de carrières et de fortes promotions sociales pour des profils qui n' auraient jamais réussi avec les anciennes règles.( ça fait partie des choses troublantes et qui sautent aux yeux quand on regarde "Lacombe Lucien" de Louis Malle et Modiano.
Une façon aussi de s' assurer de leur fidélité si leur réussite doit tout au nouveau régime.
J' insiste : ça n' a rien de nouveau, mais c'est douloureusement actuel : le renoncement à la méritocratie à l' ancienne fait le lit du fascisme. Le fascisme à sa façon, réécrit les règles de la méritocratie en changeant ses critères - être un bon français qui se lève tôt et travaille, préférer sa famille à ses voisins et ses voisins aux étrangers.