Reprenons ma rengaine pour l’Occident, Daech est Anubis dieu de la mort, et non votre ISIS déesse de l’amour.
Cet homme de 47 ans, décrit comme un mec simple qui aurait apporter secours aux enfants syriens a été décapité par Daech hier matin. Alan Henning père de trois adolescents quittait souvent Manchester sa ville où il faisait le taxi pour se rendre en Syrie. Qualifié par ses proches de ‘gadget’ et de ‘marrant’, il ne cadrait aucunement dans le profil d’un espion à la solde de Sa Majesté la reine d’Angleterre. Alan savait écrire, mais aucun article signé de lui n’a jamais figuré dans aucun média britannique ou arabe. D’où l’on peut déduire qu’il n’était pas journaliste. Sa corpulence, son air nonchalant lui interdisait d’être un membre d’un des nombreux commandos qui doivent sévir actuellement en Syrie, Irak et même au Liban.
La question lancinante reste posée : pourquoi Daech a-t-il choisi de décapiter Alan qui n’était ni espion, ni journaliste, ni membre d’un commando ? Mais, Alan, ce fondateur de l’Association ‘Aide 4 pour la Syrie’ était un Occidental, non-musulman. Serait-ce la seule raison de sa décapitation, notamment en ce moment ? Daech n’a-t-il plus d’autres otages à décapiter qu’Alan ? c’est faux, crieront les mères d’une dizaine de familles occidentales qui s’inquiètent à juste titre du devenir de leur enfant. Cela est faux, confirmeront les chancelleries qui finissent par avouer que des membres de leurs commandos envoyés subrepticement en Syrie ou en Irak manquent à l’appel. Quant aux rédactions, elles nous annoncent constamment que leurs journalistes, photographes, cinéastes partis couvrir cette effroyable guerre sont bel et bien détenus par Daech.
Répondre correctement à la question pourquoi Daech a choisi Alan, c’est connaitre la stratégie immonde suivie par Daech envers l’occident. Daech veut jeter l’effroi auprès de tous les chauffeurs de taxi de l’occident, et par delà d’eux à toute la population. La stratégie de Daech sera gagnante si l’occident s’imagine pouvoir l’exterminer que par ses avions, et ces bombardements depuis ses porte-missiles et avions.
Mais revenons à la stratégie de Daech. Elle est efficace, car effroyable, exactement comme au Moyen-Age, où il suffisait qu’une rumeur annonce l’arrivée prochaine de la peste, pour que toutes les populations se mettent à émigrer, le dévot à prier, le tocsin à sonner. Ici au Liban nous entendons de plus en plus les cloches sonner le tocsin, mais nous sommes tellement habitués à la mort que nous la croyons que c’est une rumeur véhiculée par l’occident. Chez ce dernier, cet autre nous-mêmes, les cloches continuent à carillonner se foutant de notre tocsin.
Quand l’occident sonnera réellement le tocsin pour la mort atroce d’Alan, non pas uniquement le jour de ses funérailles, qui seront certainement nationales, mais tout le temps, comme chez nous, Daech sera en voie d’être défait. Pour que les cloches carillonnent à l’unisson, en orient et en occident, il faut que l’opinion publique occidentale, à l’instar de la nôtre, accepte que ses troupes débarquent au sol de la bataille. Les morts des soldats sur le champ de bataille sont, parait-il, plus glorieuses que la décapitation d’Alan. L’occident doit donc cesser de jeter ses bombes inutiles à partir de ses nombreux avions, ils ne font que détruire des cités millénaires, là où leur civilisation est née.
J’attends que Churchill ressuscite pour annoncer aux Anglais que la bataille qui les attend sera dure, mais pourra être gagnée. En attendant, je pense avec tristesse à la famille d’Alan. Nous leur devons tous des excuses pour avoir laissé Daech décapiter leur enfant.
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