8 août 2014
Cette fois, j’adresse cet appel à l’aide à tous mes lecteurs sans exception, ceux qui apprécient ou haïssent mes écrits. Ce qui m’arrive est troublant : pour la seconde fois en moins d’un trimestre, le géant américain Microsoft s’intéresse à moi. Pas lui directement, mais ses ordinateurs évidemment. Il ou ils, (mais je choisirais le singulier), me demande gentiment la permission de l’aider à améliorer, à enrichir tous ses moteurs de recherches. Et cela rien qu’en lui permettant de le laisser emprunter certaines phrases, titres ou locutions de l’ensemble de mes écrits, que je ne pouvais écrire qu’à partir de mon clavier sur mon ordinateur. Car, comme vous probablement, j’ai abandonné depuis belle lurette les lents services de la Poste, les vols incertains de nos pigeons voyageurs, et mis en vitrines mes plumes et les encriers qui vont avec.
Que me demande si gentiment Microsoft ? Il avoue en premier que ses ordinateurs et lui continuent à éplucher depuis la première fois, il y a à peine un trimestre, tous les écrits, emails, confessions, remontrances, lettres d’amour que j’ai pu écrire. Peut-importe que cela soit en Word 7, en Outlook, car je n’utilise ni le PowerPoint ni les autre nombreuses applications. Que cette-fois-ci ses logarithmes, binaires, de bases ou naturels ou même d’autres procédés si vous préférez ont, à l’inverse de la première fois où ils n’avaient découvert que 30 phrases, ont déniché le double. Et Microsoft de continuer demandant la permission de les emprunter pour améliorer ses moteurs de recherches, son vocabulaire, sa syntaxe, le pragmatisme de ses documents, leurs styles, la sémantique de l’ensemble. Que son lexique parait pauvre comparé au mien, qu’aucune logique ne se dégage de tout cela. Oui, trois fois oui, c’est ce que me demande le géant américain Microsoft.
Vous savez, avant moi, que je ne suis pas un linguiste, ni un philologue, encore moins un écrivain et surtout pas un grammairien. Vous avez lu mon slogan sur mon blog. Ce n’est pas une boutade : même mes silences comportent des fautes d’orthographe. Alors que me veut Microsoft et ses ordinateurs, et leurs logarithmes ?
Avez-vous déjà eu cette traumatisante expérience d’être pris pour un linguiste quand vous n’êtes qu’un révolté inquiet ? Pour que vous m’aidiez efficacement à prendre la bonne décision, j’ai dû copier sur un calepin quelques phrases que Microsoft tenait à m’emprunter. Avant de le faire, j’ai essayé en vain les fonctions ‘copy’ que Microsoft nous offre habituellement, sauf quand il veut nous emprunter nos phrases. Sur les recommandations d’un ami, j’ai essayé de retrouver grâce aux moteurs de recherches de Microsoft les premières phrases empruntées. Echec total.
Mais revenons à mes précieuses phrases, locutions, mots… Voici ce que j’ai relevé pour vous convaincre :
-…j’appose un baiser là où il doit l’être …(Microsoft savait que je m’adressais à mon évêque)
-…je suis aise que vous me refusiez (c’était à ma banque)
- …daech ou l’espoir des Arabes (titre d’un de mes article que je maintiens)
-…il laissa ce tableau pour un autre représentant le colisée à son apogée, avec un sigisbée, portant un trophée(c’était une dictée à mon petit- fils)
Pour l’amour du ciel et pour ceux que vous aimez, dites-moi où est l’originalité dans mes exemples, la brillance de mes analyses, la perle rare. Les logarithmes de ses ordinateurs se sont-ils trompés ? M’ont-ils pris pour un autre ? Pour quelqu’un d’entre vous ? Ou bien je dois me faire à l’idée que je suis un des élus, un linguiste qui s’ignore, un grammairien en devenir, un philosophe méconnu?
Après l’examen de mes phrases, j’ai un autre service à vous demander : me conseillerez-vous d’envoyer à Microsoft la liste demandée ? Il me laisse le choix, et je n’ai qu’un bouton à pousser pour permettre à l’humanité, dont vous faites partie, de profiter de mon génie, ou de vous en priver ainsi que le reste de l’humanité.
Avant que vous ne preniez cette grave décision, sachez que vous aussi vous êtes surveillés, que le logarithme binaire, à tout instant, peut vous tomber dessus sans crier gare, et que vous serez dans ma situation. Faut-il, pour échapper à ces dilemmes, revenir à nos plumes, construire des pigeonniers, nous réconcilier avec la Poste juste pour bisquer les logarithmes de Microsoft ?
Vous devez me répondre. Moi-même je l’aurai fait si vous étiez dans ma situation. Unissons-nous vis-à-vis de Microsoft, ou bien il choisit tous nos écrits et nous les diffusent, ou bien qu’il cesse d’élire des élus avec ses logarithmes. Je suis certain que vous avez écrit des phrases plus belles, que les miennes, sans fautes d’orthographe, à la syntaxe parfaite. Pourquoi moi et non pas vous, qui suis un des élus de Microsoft ?
Emile Nasr
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