emir deniz

Directeur d'un centre de formation

Abonné·e de Mediapart

7 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 septembre 2012

emir deniz

Directeur d'un centre de formation

Abonné·e de Mediapart

Question kurde, l épine dans le pied d'Erdogan

emir deniz

Directeur d'un centre de formation

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Lorsqu il arrive au pouvoir en 2002, Recep Tayip Erdogan se fonde sur une double idée pour résoudre le problème kurde. D'une part, et comme beaucoup avant lui il pense que le problème kurde est essentiellement un problème économique et qu'en réglant ce problème tout sera réglé. Deuxièmement il pense que la minorité kurde de Turquie, contrairement aux autres minorités a historiquement été alliée à la majorité (relative) turcophone contre les autres minorités (arméniennes et grecque) par solidarité religieuse.

Cette stratégie donnait l'impression de fonctionner dans un premier temps. L'alliance avec les kurdes d'Irak, les très bon scores réalises par l AKP dans les régions majoritairement kurdes, le long cessé le feu du PKK avait permi un certain apaisement dans le pays et avançait en parallèle des réformes democratiques menée par l AKP notamment concernant l autorisation et l apprentissage de la langue kurde.

Tout cela est derrière nous aujourd'hui. Chaque jour ou presque La nouvelle d une dizaine de morts de soldats ou de membres du PKK arrive et devient presque banale. Des dizaines d hommes politiques, d élus, de journalistes, ... sont emprisonnés. Or, dans ce dossier, on a l impression que l habile Erdogan qui a su bien gérer d autres dossiers entre déclarations fracassantes et realpolitik ne fonctionne plus. On ne voit pas bien la stratégie d'Erdogan dans ce dossier. Pour contenter sa base conservatrice et nationaliste qui vient essentiellement de l ancienne droite turque, il mène une politique de militarisation et de fuite en avant. Dans le même temps il annonce qu il pourrait reprendre les négociations d Oslo avec le PKK menés par les services secrets turcs. On a même envisagé un temps de libérer Ocalan. Cette politique de carotte et de bâton trouve ses limites dans la situation nouvelle au moyen orient depuis le début des printemps arabes. Ce que l état turc craignait depuis des décénies est arrivé. La question kurde est devenue une question internationale. La guerre civile en Syrie ou Bachar El Assad a de fait donné une autonomie aux kurdes a rajoutété une épine dans le pied de la Turquie qui est devenu son ennemi n 1 après avoir été son meilleur allié. On ne voit pas bien où tout cela va nous mener. Sans doute l issue de la guerre civile en Syrie sera l élément le plus important dans le dénouement ou non de la question kurde.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.