Quand la gestion d'une ville, et Quimper est un triste modèle du genre, est pensée comme une entreprise, la politique locale se réduit à une relation marchande et le débat public à de la comm’. La ville disparaît en tant que cité au profit d'une zone urbanisée standardisée et uniforme qui échappe aux besoins et aspirations des habitants et de ceux qui y travaillent. L’espace public à Quimper est devenu une peau de chagrin. Pensé autour de la voiture et de l'énergie bon marché, l'urbanisme de Quimper et de ses alentours s’ajuste aujourd'hui à des impératifs essentiellement spéculatifs.
Le modèle urbain de Quimper c'est la muséification et minéralisation de son centre-ville, l'étalement urbain (considérant la terre agricole comme une surface à urbaniser) éloignant les populations et les travailleurs modestes du centre, asphyxiant les activités artisanales et commerciales indépendantes par des enseignes franchisées.
Au lieu de mobiliser la population, de s'appuyer sur ses savoir-faire, ses compétences, sa générosité pour dynamiser l’économie de la ville, seuls les bureaux d'études à la solde de grands groupes privés ont voix au chapitre.
L'enjeu de ces élections n'est pas seulement de changer de notables, qui au fil des mandats finissent par se prendre pour des monarques, mais bien d’avoir un impact réel et positif sur la vie à Quimper, qui encourage l'implication des habitants dans la vie de la cité et de sa gestion.
La gravité des problèmes d'emploi et d'écologie auxquels nous sommes confrontés ne peut se résoudre que par l'approfondissement localement de la démocratie, sans attendre que le salut vienne d’en haut ou d’ailleurs. Seul le débat permanent des idées et des faits peut contribuer à trouver des solutions à la hauteur des enjeux. La démocratie n'est pas seulement une exigence morale, mais bien une nécessité pragmatique pour se confronter à la réalité. Le rôle d'un élu est de veiller à la diversité des expressions et à ne pas oublier, durant l'exercice de son mandat, et pas uniquement au moment des élections, qu'il n'est qu'un mandataire.
Approfondir la démocratie, c’est en premier lieu reconnaître que tous les habitants (qu'ils soient électeurs ou non) sont des citoyens de plein droit. A ce sujet, la campagne civique de la municipalité « je vote donc j'existe » est le reflet d'une culture politique de notable, héritière de la IIIè République, qui réduit la citoyenneté à l'électoralisme. Cette campagne est une gifle pour tous les citoyennes et citoyens de Quimper qui n'ont pas le droit de vote ou qui ne veulent pas l'exercer et à tous ceux qui avaient cru aux promesses de François Hollande d'accorder le droit de vote aux élections locales pour les étrangers.
Quand un élu commence à dire « ma ville » « ma mairie » « mes administrés », il est temps, dans son propre intérêt également, de mettre un terme à son mandat.
Le dimanche 23 mars 2014 c’est l'occasion d’entamer une révolution démocratique pour abolir le monarchisme municipal de Quimper. Tel est pour nous l'enjeu de ce scrutin.
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