La gauche n'existe pas.
C'est un horizon, l'espoir jamais accompli d'une frontière abolie, d'une union impossible.
La gauche n'existe pas.
Elle est le rêve d'une seule humanité, d'une seule communauté humaine, d'un union possible des coeurs et des esprits.
Ni race, ni classe. Ni dogme, ni illusion.
Le rêve d'une transparence du langage.
Quelque chose réelle.
Etudiant, je me souviens qu'Edwy Plenel, homme de gauche - mais pas toujours, puisqu'il n'est pas Jésus ni Martin Luther King - ferraillait contre Mitterrand, homme certainement de droite.
C'était les années quatre-vingts. On nous répétait que la cupidité était bonne, que l'économie n'était pas si mauvaise, et qu'il fallait abattre le communisme stalinien, certainement de droite lui aussi. Que l'amitié franco-allemande était le pilier de l'Europe. Delors, un homme de droite qui faisait croire qu'il était de gauche, avait promis qu'il existerait un modèle de services publics européens.
Mon premier acte politique fut donc de voter pour le traité de Maastricht. L'enfer est pavé de bonnes intentions.
Ce qui restait de la gauche allait bientôt disparaître.