Un syndicaliste retenu pendant la visite de Sarkozy : Sept gendarmes mis en examen
Pour plus d'infos et pour visionner des vidéos, voir le site internet du journal "La Montagne", dont voici le lien :
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/vichy/un_syndicaliste_retenu_pendant_la_visite_de_sarkozy_sept_gendarmes_mis_en_examen@CARGNjFdJSsAFRoAARQ-.html
Sept gendarmes, dont l'ancien patron du groupement de l'Allier, sont mis en examen dans le cadre de l'enquête pour " acte attentatoire à la liberté individuelle " d'un syndicaliste, le 25 novembre 2010, jour de la visite de Nicolas Sarkozy au Mayet-de-Montagne, une commune rurale de l'Allier.
Sept gendarmes de l'Allier sont dans la ligne de mire de la justice. Deux anciens gendarmes du groupement de l'Allier, deux gendarmes de la brigade de recherches de Moulins, un gendarme de la brigade du Mayet-de-Montagne et deux gendarmes de la compagnie de Vichy ont été mis en examen pour " acte attentatoire à la liberté individuelle ".
Selon plusieurs sources concordantes proches du dossier, ces sept militaires sont suspectés d'avoir été impliqués, à un moment ou à un autre, dans la chaîne de commandement qui a conduit à l'arrestation, en dehors de tout cadre légal, d'un syndicaliste, Frédéric Le Marrec. Et à son maintien, tout au long de la matinée, au sein de la brigade de gendarmerie du Mayet-de-Montagne (Allier), le 25 novembre 2010, alors que se déroulait, dans cette commune, la visite du président de la République, Nicolas Sarkozy.
Sanctions disciplinaires
Ces mises en examen ont été notifiées, la semaine dernière, dans le cadre d'une information judiciaire contre X, ouverte à Clermont-Ferrand et instruite par le juge Jean-Christophe Riboulet. Parmi les sept gendarmes concernés, il y a l'ancien patron des gendarmes de l'Allier. Le commandant du groupement de l'Allier était en charge du dispositif de sécurité pour la visite présidentielle. Il a été muté à Paris cet été. Un de ses adjoints, en charge de la police judiciaire, également mis en examen, a été muté dans la Nièvre, en octobre.
Par ailleurs, ils ont tous les deux fait l'objet de sanctions disciplinaires dans le cadre des pouvoirs que détient le parquet général : leurs habilitations de police judiciaire ont été suspendues par le procureur général de la Cour d'appel de Riom, Marc Robert. Du côté de la justice, il leur est reproché, tout comme au gendarme de la brigade de gendarmerie du Mayet-de-Montagne, d'avoir ordonné l'arrestation de Frédéric Le Marrec.
Privation de liberté illégale
Concernant les autres gendarmes, l'enquête de l'inspection générale de la gendarmerie nationale, établirait qu'ils ont eu conscience de mettre en oeuvre une mesure de privation de liberté illégale et qu'ils se sont abstenus volontairement d'y mettre fin et\ou d'avertir le parquet de Cusset. Sollicitée, la Légion d'Auvergne de gendarmerie n'a pas souhaité faire de commentaire.
Les sept militaires ont été laissés libres à l'issue de la notification de leur mise en examen. Ils sont présumés innocents jusqu'à leur jugement devant le tribunal correctionnel. Qui n'interviendra pas forcément : le juge d'instruction peut aussi prononcer un non-lieu pour un ou plusieurs mis en cause.
Leïla Aberkane
et Cécile Bergougnoux