Dans un billet du 21 mars dernier, je faisais part de la condamnation de Google par La CNIL à une amende record de 100 000 euros, en raison de la collecte d'informations privées, par l'intermédiaire de son programme SreetView :
http://blogs.mediapart.fr/blog/emmanuel-esliard/210311/street-view-la-cnil-inflige-une-amende-record-de-100000-euros-goog
Jusqu’à présent les autorités américaines semblaient se montrer plutôt laxistes dans le respect de la vie privée. Dans la foulée des déclarations de la Maison Blanche et du Congrès, la récente décision de la FTC est un virage tellement fort qu’il s’apparente à un demi-tour.
La décision de l’autorité américaine sur la concurrence (FTC) marque une brèche qui peut peut-être se transformer en faille voire en gouffre. En effet, selon les termes de l’accord conclu avec l’organisme, Google devra mettre en place un programme particulièrement contraignant afin d’améliorer la confidentialité des informations transmises par les utilisateurs. Ce programme fera l’objet de contrôles menés par l’organisme et ce pendant une durée d’une vingtaine d’années.
La FTC n’a pas manqué de préciser qu’il s’agissait d’une première dans ce domaine et a souligné la contrainte autour de cet accord. " C'est un règlement très contraignant qui garantit que Google honorera ses engagements et fournira une protection forte pour la confidentialité", a déclaré dans un communiqué le directeur de la FTC, Jon Leibowitz
Si la FTC a frappé si fort, c’est qu’elle estime que Google avait sciemment trompé la confiance de ses utilisateurs en proposant la désactivation de Buzz dans la messagerie Gmail alors que cette fonction n’était pas opérationnelle. De fait, les clients Gmail construisaient automatiquement une liste de contacts à suivre, indépendamment de leur volonté. Tout ceci avait bien sûr été mis en place pour tenter de rattraper au plus vite le retard sur Facebook. Plus encore, la FTC a estimé que les réglages des paramètres de contrôle des informations personnelles était « confus et difficile à trouver ».
La FTC a rendu son jugement sur la base de milliers de plaintes enregistrées contre le service et ce dès les premiers jours. Google a fait amende honorable et publié un communiqué dans lequel il présente ses excuses aux utilisateurs pour les erreurs commises.
Notons également que dans le cadre d’une autre affaire autour de Buzz, Google a accepté de payer 8,5 millions de dollars dans le cadre d'un accord avec sept plaignants. L'essentiel de la somme doit alimenter un fonds pour financer des organisations de défense de la vie privée sur internet et d'éducation des internautes.
(d'après linformaticien.com)