Il y a 8 jours maintenant, les urnes rendaient leur verdict à l'issu d'une campagne pour le moins rocambolesque.
Tranquillement installé dans mon canapé à quelques encablures du QG d'Emmanuel Macron, après une (trop) longue attente, j'entendais le discours du vainqueur de ce premier tour.
Autant, l'intervention de madame Le Pen était convenue et sans surprise, autant je fus dérouté par celle de Monsieur Macron.
Je m'attendais à un discours chiraco-gaullien avec une posture de défenseur de la République et j'assistais un peu sonné à un discours de remerciements qui me faisait davantage penser aux césars qu'à une prise de parole présidentielle.
Il me fallu la nuit pour me dire que décidément, une page avait été tournée et que la leçon de 2002 avait peut être été entendue. En effet, qu'est-ce que Chirac avait fait de ses 82% qui ne lui avaient donné aucune légitimité pour mener à bien les réformes inscrites à son programme ? Un an après une partie de la France était dans la rue, 3 ans après elle rejetait le traité européen et les banlieues s'embrasaient en 2006.
Allons-y donc pour un combat programme contre programme, avec un choix clair, transparent, sur le monde que nous voulons pour nous mêmes et nos enfants.
La posture n'est pas simple à tenir, d'une part parce qu'elle comporte une part de risque démocratique avec laquelle nous n'avons pas forcément envi de jouer et d'autre parce que le débat d'idées en période électorale tourne souvent à la caricature.
Elle va nous conduire à un vainqueur qui devra construire une majorité parlementaire sur ce programme, alors que tous les adversaires du premier tour n'ont que le mot cohabitation à la bouche, refusant un choix tranché qui les mettrait face à leurs contradictions internes.
Aussi curieux que cela puisse paraître au regard du flou de la campagne, ces élections vont peut être aboutir au mandat politique le plus clair depuis plusieurs décennies au risque de devoir vivre avec une France toujours plus fracturée.
Mais la clarté, pré-requis à la reconquête de nos valeurs fondatrices, est peut être à ce prix...