Ne voulant pas suivre un Bayrou lancé dans une grande chevauchée aussi héroïque qu’inutile, ayant cru naïvement dans la genèse d’une UMP organisée en courants et enfin n’ayant pu faire le deuil du père à l’UDI, je suis aujourd’hui un fervent chrétien-démocrate en déshérence...
Alors que nous avons assisté le 9 mai à un combat des bilans des 3 ans de François HOLLANDE, il me semble intéressant de faire un peu le point sur ce que l’opposition a fait pendant 3 ans.
En tombant un peu dans le caricatural, disons que nous avons d’abord appris à compter avec la rocambolesque élection de Jean François COPE, puis à donner pour le sarkothon, aussi à facturer avec l’affaire bygmalion, et enfin à redécouvrir les joies des baronnies avec l’UDI…
Nous sommes bien d’accord que l’opposition doit servir à épurer le passé (voir le passif), permettre une redistribution des cartes, enfoncer des coins dès que possible dans le Gouvernement et critiquer à tout va pour gagner le titre envié de "meilleur opposant à la majorité".
Mais elle doit surtout permettre de construire l’avenir, de préparer sur le fond et la forme un retour au pouvoir. Cette exigence est d’autant plus forte que nous connaissons une mutation économique, sociétal et écologique sans précédent qui doit nous emmener à penser le monde et l’exercice du pouvoir autrement.
J’espère que loin de la vitrine qui nous est présentée en ce moment, certains avancent, s’inspirent des thèses avant-gardistes, dépassent les barbelés érigés autour des pré-carrés, forment une nouvelle génération, réinventent la pensée de droite pour la mettre en phase avec son époque !
Je suis paniqué à l’idée de voir les mêmes personnes revenir 5 ans après portées par le dépit des électeurs de l’autre camp, sans autre cap que celui de la victoire à la présidentielle.
Il nous reste 2 toutes petites années pour réussir l’alchimie d’un homme ou d’une femme, d’une politique forcément révolutionnaire et surtout d’un peuple prêt à accepter et à porter ce changement d’époque.
Je pense qu’aujourd’hui le conservatisme est partagé à parité entre droite et gauche, que le discrédit des politiques rend la voie vers la réforme encore plus ardue et que la peur de l’évolution du monde et du déclassement personnel ou collectif figent nos concitoyens dans un rejet systématique de tout projet.
Mais si la démocratie représentative a encore un sens, c’est à ceux qui nous représentent d’entamer ce long parcours pour réenchanter notre avenir en 2017 !