Les recents propos de Nicolas Sarkozy sur les migrants ont raisonné à mes oreilles comme ceux tenus par Chirac en 1991 sur le bruit et les odeurs.
Des petites phrases qui ne grandissent pas les Hommes politiques en flattant les pires instincts des électeurs.
Nous le voyons bien à travers l'Europe, dans un contexte de crise les barrières de la decence sur la question migratoire tombent une à une et les électeurs se radicalisent soucieux de préserver l'équilibre instable dans lequel ils survivent actuellement. Le reflexe est compréhensible mais dangereux pour l'avenir de notre société.
Peut être suis je une âme trop sensible, mais quand je vois ces migrants affamés, vêtus de loques ou de couvertures de survie bloqués par des policiers en armes sur des rochers à vintimille, j'ai honte de nous. Je sais que la loi est du côté des français, au nom des accords de Schengen, mais l'humanité ne nous impose t'elle pas un autre comportement ?
Et le pire c'est que nous maintenons ces gens à nos frontières, pour une et une seule raison : ne pas "faire le jeu de l'extrême droite" à quelques mois des régionales alors que ce parti est au plus haut dans les sondages.
Mais n'était ce pas plutôt là l'occasion de profiter de l'impact médiatique de ces images, qui influencent aujourd'hui fortement les décisions politiques, pour tenter une explication directe avec nos concitoyens. Leur parler humanité, solidarité européenne, responsabilité (notamment sur la question libyienne), risque du repli sur soi même et avenir.
Hier les italiens et espagnols, aujourd'hui les pays du Maghreb, demain les réfugiés climatiques, la question s'est posée de tout temps et continuera à se poser, et ce n'est pas en fermant les yeux et en attendant que le plafond de la cuisine Italienne s'effondre (pour finir de filer la métaphore nauséabonde de Nicolas Sarkozy, lui même fils d'immigré) que nous aurons réglé le problème.
Et pour ceux qui pensent que la seule façon de lutter contre la montée de l'extrême droite est de courir derrière, je les invite à méditer les résultats des élections de la semaine dernière au Danemark où l'ensemble des partis (gauche et droite confondus) ont fait du rejet des immigrés leur thème principal de campagne, pour voir arriver en deuxième position du scrutin et en arbitre du futur gouvernement danois... le parti d'extrême droite !
La question est complexe et ce n'est pas de réponses simplistes dont nous avons besoin !