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Billet de blog 11 décembre 2012

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Où circule l'art...

Une  « intervention » n’est rien de plus que cette distinction advenue au monde qui à la fois le qualifie comme monde et comme monde peuplé, habité, de sujets et d’objets.© Bouzid TEMTEM, Hublot, photographie numérique, 2012

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Une  « intervention » n’est rien de plus que cette distinction advenue au monde qui à la fois le qualifie comme monde et comme monde peuplé, habité, de sujets et d’objets.

© Bouzid TEMTEM, Hublot, photographie numérique, 2012

Intervenir, faire irruption, c’est faire forme dans l’indivis.

C’est s’arroger la dignité d’une présence au présent.

Faire éminence.    

C’est «être au monde».

L’intervention de l’art est au-delà : elle ouvre à l’émergence un espace d’aisance où elle s’observe et, s’observant, observe qui l’observe comme libre.

Et désirable ou redoutable comme libre.

L’intervention de l’art est émergence, dans la distinction, de l’objet, de la forme qui, échappant au double empire du fabricant et du destinataire, en sont « l’autre », libre et critique, le Diogène au tonneau, la marge interrogée.

Et cet espace d’aisance critique distingué au monde par l’intervention de l’art est cruel car s’il est distinction, s’il distingue, il est aussi béance vers l’indistinct, l’universel, la continuité substantielle du monde et du sensible.

L’intervention  de l’art est  l’éminente distinction par quoi la distinction interroge ses fondements en l’être. 

© Meriem Mansouri, la vague, photographie numérique, 2012

Elle dit la liberté du relatif, celle du motif devant le décor, elle dit la liberté de l’absolu, celle de l’être face au néant.

Elle dit tout cela librement au sujet libre.

Elle le lui dit depuis une double discipline d’affranchissement : celle de la fabrique de la forme, celle de la fabrique du regard.

Elle est l’émergence par quoi je me pense, l’émergence se pensant, elle est la condition humaine critique, la forme sage, l’ordre affranchi des choses.

Nommons ici « circulation » l’itinéraire contaminant de cette forme sage qui est, mobile, fixe ou empêchée, le sang fébrile et glorieux où se dessine, incertaine toujours et toujours à venir, la silhouette de la vraie vie.

 http://youtu.be/I2xYKB7NXrg

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