
Ah, ces nains historiques inconséquents et corrompus, ces roitelets tribaux à fourragères engemmées de verre coloré, ces demi-singes patriarcaux -et puis ces traîtres compulsifs aux causes nationales, ces Platini Michel, ces Zidane Zinedine-à qui nous devons, nous qui savons, que la coupe du monde de football ne soit pas toute pureté écologique, exemplarité sociale, maximalisme féministe, vive leçon démocratique... ah certes, nous ne regarderons pas jouer au ballon ceux qui se rendent complices -songez, des foutbaleurs...- de la tenue de la première coupe du monde impure...
Il semblait inévitable que l'esprit de guerre vînt se mêler à ce qu'il restait au peuple de plaisir insouciant... il fallait, au nom d'un fantasme totalitaire comme un fantasme, lui pourrir un peu davantage la vie.

Eh bien, Frères humains, je regarderai, moi, avec avidité, cette énième coupe du monde infâme, tout à l'espoir que mon jouir d'amateur vicieux rencontre, le hasard aidant, celui du féal du cosmopolitisme "bleu blanc beur". Réactionnaire ? Ah oui alors ! C'est la belle leçon de l'oeuvre de Barbey, c'est celle du vieux Jacob, c'est celle d'Antoine et de Kleist : jouis et coudoie l'impur, le bien ne se donne jamais que comme victoire acquise de lutte véritable.

Allez les Bleus, tapez les purs !