Le peintre Jean-Marc Chevallier, né en 1945, pensionnaire à la Villa Médicis entre 1977 et 1979, professeur à l’École nationale supérieure d'arts de Cergy-Pontoise jusqu’en 2011, est mort à Clamart le 7 décembre 2012.
Quelques-uns de ses amis lui rendent ici hommage :
"Pour Jean-Marc Chevallier, 18 décembre 2012", de Philippe Boutibonnes, plasticien.
« Chevallier
Jean-Marc Chevallier nous aura à jamais inscrit le labyrinthe sur nos cartes, les géographiques, évidemment, les mentales, aussi sûrement. Mais pas pour nous livrer je ne sais quel message d’incertitude, pas seulement. Ce qu’il nous manifeste par les coulées de ses formes nous prend au piège de la vue, appâts de fondamentales brouillées, surajoutées, évaporées, au moment de les saisir. Pour rire, désespéré bien sûr bien sûr, il a appelé ça Ephéméride : du coup ne restent que ces flottements de disparitions louches, taches et bulles, datées du jour de leur exécution, niques infinies actées à l’arrêt de mort.
Eric Clémens, écrivain, philosophe »
« Un solitaire
Jean-Marc était le contraire d’un esprit cavalier : rien dans sa personne et sa peinture qui ne fût empreint de sérieux, de mûre réflexion, même si le résultat comportait souvent un brin d’humour, comme ces bulles sans paroles dans des flux de couleurs aériennes.
Jean-Marc était un chevalier avec deux L ou ailes, comme cet oiseau des rivages dont il existe une vingtaine d’espèces. Du volatile, il avait le risque de l’entre terre et ciel, comme sur ces marelles où se jouèrent ses premières compositions – et il avait étudié toutes les formes de marelles existant de par le monde. Suivirent des jeux de cartes géographiques auxquelles il superposait des géométries colorées qu’il est loisible d’interpréter comme des plans de vol – en tout cas les couleurs y sont un envol de l’esprit loin du sol auquel ramène une carte. Puis des cartes du ciel – et certains oiseaux se guident sur les étoiles dans leurs migrations.
Jean-Marc avait aussi, du chevalier des rivages, le goût de la trempette. Ou plus exactement du trempage de magazines dont il faisait dégorger les couleurs en pressurant leur pâte en forme de briques. Des images et des mots ainsi ramenés au silence de la matière pigmentée, il a fait des pans de murs, des esquisses de colonne ou de porte ouvrant sur autant d’interrogations.
Parmi la vingtaine d’espèces de chevaliers, l’une est nommée solitaire (Tringa solitaria) parce qu’elle ne migre pas en compagnie de ses congénères – ce qu’a également évité de faire Jean-Marc. Pas du tout mondain, se limitant à quelques amis et collègues, il a conduit sa démarche en dehors de l’actualité du marché de l’art. Non qu’il ne s’intéressât aux artistes majeurs de son temps : il a regardé les peintres de l’École de New York et ses aînés français de Support/Surface. Sa différence avec eux est peut-être qu’il était un mental plus qu’un sensuel de la couleur.
Il y a dans sa peinture comme une impossible quête secrète, ou qui n’osait s’avouer face aux discours d’époque. C’est ce que j’ai ressenti devant les toiles blanches duvetées de noir de fumée de sa dernière exposition. C’était juste avant qu’il ne se sache gravement malade, et ces compositions sont traversées de chiffres en réserve au pochoir, notant des dates comme sur une tombe.
J’ai perdu un ami que j’étais loin de toujours comprendre. Mais l’amitié est cela aussi. À moi et quelques autres, toute sa vie, Jean-Marc Chevallier a fait présent de son art, avec une générosité sans calcul.
Jacques Demarcq, écrivain, traducteur »
« Mon ami,
Salut Jean Marc, tu me manques déjà, avec tes colères, et ta détermination à faire bien coûte que coûte, je te regretterai, avec ou sans « Clairette de Die ». Le premier verre que l’on a partagé c’était au bar dela Villa Médicis.On a passé là deux ans ensemble, toi à faire des « Marelles » et moi deux ou trois films. On a surtout fait et dit une somme énorme de conneries. Que c’était agréable de descendre les marches du Vatican avec ta voiture ou encore de se faire bronzer sur les plages de Fregene en parlant de Pasolini. L’ambiance de ton atelier et ton exposition dans la rampe de l’escalier restent dans mes images de Rome. Ah ce bon temps de la jeunesse qui croit que tout est permis. On s’est vu, perdu de vue et revu, des fâcheries, des brouilles, des pognes, des caillettes, des gâteaux de Valence, des vraies tranches de bonheur, beaucoup de rire et dernièrement l'agréable moment passé à "Montparnasse" au "Select Plage" ! Et puis toute cette série de « sms », quand tu n’avais plus de voix et le dernier : << Oui tout va changer après le passage du juge… Et le rythme des journées et la fébrilité des espoirs pour réaliser les projets que l’on a tous à cœur. Bises, bisous, suis à l’hosto JMC>>. Tu avais perdu la parole mais pas l’espoir. Définitivement aphone, on ne sera jamais à quoi étaient destinés les grands cadres que tu venais de commander mais quelle importance le reste de ton œuvre restera à jamais sur les toiles. On a fait un dernier petit tour ensemble, avec ta famille et d’autres de tes amis hommes et femmes, à Chabeuil dansla Drôme. Tuy reposes, face à la campagne ardéchoise, et le dos au Vercors que tu aimais tant. Là, ou tu avais créé, près de ta maison familiale, un lieu destiné aux artistes et aux auteurs « L’espace Orœil » ou tu organisais régulièrement des manifestations artistiques estivales. Salut mon vieux copain, tu n’iras plus donner tes cours dans ce que tu appelais, (en te moquant de moi) « ta banlieue de jeunesse ». Tu m’avais dit, il y a quelque temps déjà : << Il semble que je vais me maintenir en activité professorale quelques années encore. Si je suis encore utile à quelque chose, tant mieux. Les projets ne manquent pas, mais ils commencent à sentir la froidure et la sagesse - en même temps : tout cela ne me convient pas trop, et à ma grande déception, je commence déjà à prendre conscience de la fin: c'est dommage, cela risque de me faire perdre mon innocence, et devenir encore plus exigeant envers les autres. Tout m'apparaît impardonnable parce que ce temps-là existe de moins en moins; seule m'importe l'inévitable et l'extrême du sens...>>
Photographie Vanda Benes, 2007.
Jean Marc, on a cheminé côte à côte et parfois ensemble, j’ai signé toutes les pétitions que tu m’envoyais et aussi défendu les causes qui nous tenaient à cœur. Maintenant… c’est presque une fin. Pas une fin à l’américaine ou l’on prend le train ensemble mais une bonne fin européenne ou je reste sur le quai et toi tu prends le train, seul. Il n’y aura plus de rencontres avec l'artiste Jean-Marc Chevallier, je resterai sur la vision de grandes toiles maculées de volutes de noir de fumée, et je me souviendrai de ta dernière exposition où l’on pouvait lire sur l’invitation : <<Jean-Marc Chevallier a silhouetté au hasard des formes blanches aux contours irréguliers, des surfaces se découpant en courbes aléatoires. L'ensemble sur son fond cotonneux évoque les bulles évidées d'une bande dessinée imaginaire tout autant que des nuages, des flaques ou des étendues d'eau, une cartographie rêveuse avec ses territoires vierges, des phylactères muets, prolixes des sous-entendus mystérieux.>>
Adieu Jean-Marc Chevallier.
Bernard Dubois, cinéaste.
25/12/2012 »
" Depuis l ’Atelier Singier , relations parfois dures, exigeantes ; parfois proches (restos, vadrouilles) ; confidences étroites, sympathiques ou espacées, éloignées; parfois incompréhension et pourtant jamais rupture. Un manque de reconnaissance réciproques , qui empêche parfois le lâcher-prise de la rencontre. On se croise épisodiquement, on se recroise sans jamais se perdre de vue malgré tout, malgré la distance des parcours de chacun. Une présence, qui compte, quand je le retrouve à telle ou telle expo. ; celle du « Point du jour » où ses encouragements m’avaient aidés à avancer. La dernière fois au «Parc Floral »; lui, inquiet qui venait d’apprendre la nouvelle ; que je tente de rassurer maladroitement ; puis quelques échanges téléphoniques, des sms… Une place, un lieu qui comptent quand je passe à Malakoff que je tourne le regard vers son atelier et dont j’éprouve aujourd’hui le vide laissé, l’absence.
Claude Gesvret, peintre."
« J'ai correspondu avec Jean-Marc ces derniers six mois chaque semaine et j'admirais son énergie et son optimisme
Mais parfois aussi on le sentait assailli par le doute et il vociférait alors contre tous et toutes
Pour l'avoir connu il y a quelques trente années j'étais habituée à l'entendre passer de la colère au rire un vrai rire d'enfant , en cascades, de qui souffre et se moque aussi , se lance des défis et tire la langue à la nuit
Ces derniers temps il ne la trouvait plus assez simple la vie pour qu'on puisse aller voir une expo ou déjeuner ensemble ou les deux comme au printemps dernier
Jean marc a enfourché sa moto et a filé son chemin en nous laissant ses cartes, ses éphémérides, ses bulles, ses nuages de graphite et ses quadrillages et il s'est abîmé dans le ciel et l’espace de ses marelles ns abandonnant au vide d'une amitié raptée.
Je suis triste à tout jamais de ce brusque effacement.
Bernadette Février, peintre. »
« J'ai aucune idée et pas de désir particulier en ce moment... je suis très triste d'avoir perdu en très peu de temps 2 amis peintres, celui de Ladislas Kijno en novembre, (voir le petit cahier récemment publié dans Fusées 22, avec un entretien avec Gilles Plazy et une photo de Marc Pataut, et 4 travaux reproduit)...avec un papier froissé en couleur sur le rabat de 1985...) j'ai reçu de lui en octobre une souscription pour le livre de bibliophilie que je suis en train de faire avec Tugny, il était très généreux avec moi en soutenant mon travail et machinalement en lisant la nécro du Monde j'apprend brutalement sa disparition par un texte de Philippe Dagen...et Jean-Marc était présent dans mon paysage depuis l'atelier Singier (1975) où j'étais étudiant à l'école des Beaux-Arts de Paris, j'ai même eu une bourse de lui à cette époque qui était une forme d'encouragement.
Photographie Marie-Hélène Dhénin, 2010.
Il était plus vieux que moi de 7 ans, c'est pas beaucoup aujourd'hui mais à 25 ans pour moi et 32 pour lui ça changeait tout, il avait plus de pouvoir que moi sur notre atelier, il était un ancien étudiant pendant que moi j'y étais encore, il était presque toujours jaloux de mes projets même les plus modestes... Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi, car ses tableaux étaient souvent pertinents, le manque de reconnaissance était pour lui tragique, j'ai reçu son dernier mail en novembre... Nous avons publié une page en noir et blanc dans un dossier Alfred Jarry pour Fusées... C'est Jean-Marc qui nous à présentés en 1980 à la Villa Médicis à Rome, nous avions pris tous les deux le Palatino pour un voyage complètement initiatique pour moi, me retrouver au petit matin à longer la mer à peine réveiller... c'était un choc très fort pour moi. Jean-Marc était très heureux de me faire visiter Rome et les bons coins, le marchand de couleur, (Mimmo) c'est lui qui fournissait les peintures à Balthus...etc...
Mathias Pérez, peintre, éditeur. »
« UN VIVANT
Jean-Marc Chevallier, 1945-2012
Jean-Marc Chevallier était un peintre profondément cultivé et en même temps acharné à expérimenter des solutions plastiques nouvelles.
Du temps de son séjour à Rome (1977/1979), il empruntait à des marelles anciennes les structures de grandes toiles libres vibrantes de pointillés. Vers 1982 il traduisit Vermeer dans un vocabulaire matissien qui n’appartenait pourtant qu’à lui. Du fond des Vermeer, il fit venir au premier plan des cartes géographiques sur lesquelles il intervenait pour y superposer des paysages abstraits cadrés et conduits par le dessin des cartes mais excédant sensuellement de partout ce dispositif.
A partir des années 2000, sa peinture se peupla de « bulles » semblables à celles des bandes dessinées ou aux phylactères de la peinture médiévale. Ces bulles ne disaient rien (aucun mot ne s’y inscrivait, pas plus qu’elles n’étaient l’image de quoi que ce soit). Ou plutôt elles disaient le rien, la chose énigmatique : la «peinture». Sorties de la bouche de nul ange, elles n’annonçaient que la naissance de la peinture. Elles suggèraient qu’on l'avait saisie là, crevant sa bulle, encore mouillée de son invisible avant utérin, déjà fixée dans son après, ou apprêt, visible. Les deux en même temps : fluide/solide, coulée/figée, arrêtée sur la paradoxale image de cet inarrêtable flux. En même temps, puisque le tableau figeait cette épiphanie dans des formes et des couleurs solidifiées, on assistait aussi à l'agonie du mouvement, à l'assèchement de la liquidité originelle.
Chevallier travaillait à nous faire éprouver dans des formes l'énergie informe de l’impulsion à peindre. Il lui fallait conserver, dans le moment saisi à quoi un tableau en définitive se résume, la trace du désir et de la puissance, insaisissables en tant que tels, qui avaient fait naître et consister ce moment. Dans les peintures qui relèvent ce défi, le passage aérien des bulles dans le format orthogonal force à éprouver la fluidité d’un en deçà ou d’un au-delà des figures. D’où la force «baptismale» de l’effet : un bain initiatique dans la peinture, dans les pouvoirs transcendants de la peinture au regard de l’immanence des images.
Mesurons à sa juste valeur ce dont nous sommes ainsi gratifiés. Jean-Marc nous a quittés. Et avec lui la puissance d’invention que désignait son nom. Au sens le plus fort, c’est un deuil, une perte. Je veux garder le souvenir de sa vitalité, de ce qu’il y avait en lui d’imparable jeunesse. Je le peux : ses peintures sont là, intactes, vivantes — prêtes à affiner, à chaque fois, mon optique. La mort ne vainc pas tout.
Christian Prigent, écrivain, 18 Décembre 2012 »
« De Jean-Marc Chevallier, j’ai appris, petit, outre l’usage gouailleur des mocassins blancs et leur entretien, outre l’éminence de Robert Wyatt, outre ces conditions possibles d’une légèreté d’ici, que la question du véhicule heureux de l’être au monde est au fond réductible à celle de « l’échelle heureuse », c’est-à-dire du produit d’une dialectique de la mesure, de l’opiniâtre distinction d’usage et de la manifestation tenace, depuis cette distinction, de l’indivision substantielle du paysage et du cours du temps.
J’ai appris de Jean-Marc Chevallier, de ses œuvres, qu’il n’est sans doute d’anagogie, d’élévation vers le territoire, vers les stades et les heures, que fondées sur l’autorité sereine de l’apparition nébuleuse.
Emmanuel Tugny, écrivain, philosophe, musicien. »
« Cher Jean Marc,
comme je te l’écrivais en son temps pour accompagner ton fabuleux « Atlas d’anatomie comparée des ciels de marelles paysages » paru aux éditions Ouranos, il faudra bien - quoi qu’il nous arrive ! – que l’année reprenne de bric et de broc !
Six, quatre, huit !
Ça fait nœud ou ça fait noque ?
Orion lance ses piques et ses moques !
Bételgeuse voit rouge
et Rigel se les gèle.
Capella qui chantait à tue-tête
cramouille un max
en voyant Procyon qui en jette.
Pollux décharge et Antibes l’entube
tandis que Sirius – moins schlass ! –
siffle son clebs
un sacré clébard,
un braque,
grand comme un braquemart !
Les nuits sont longues et durent tard !
(Certes voilà une comptine de marelles à ne pas mettre sous toutes les jupes d’écolières, mais c’est ainsi que je voulais saluer ton travail, à cloche-vers impertinent comme on dit à cloche-pied, en sautillant!)
Tu m’écrivais à ton tour à ce propos que les trous d’étoiles étaient là pour enluminer et illuminer le texte ! Il y faut pour cela, précisais-tu, l’estampe en dessous. Par leur interaction, les deux planches en se titillant exhalent de nouvelles humeurs !
Pour ce qui est mon humeur, sache que le trou de ta disparition me rend de fort mauvais poil !
Jean-Pierre Verheggen, écrivain. »
« C’EST LA VIE QUI M’IMPORTE
Le pinceau est masculin, un pinceau à fresque au poil dur, nerveux ; il me sert à balancer des pigments, des particules solides sur la toile posée à plat. Le pulvérisateur, lui, serait plutôt féminin, aérien ; il souffle des courants d’air sur les particules répandues, et le liant qu’il projette fixe les flux de couleurs qu’il a créés. Les outils, c’est toujours une rencontre, une recherche qui déclenche une pratique, une vie nouvelle.
Cette fluidité, ces flux, ont partie liée avec l’air et l’eau. Au départ, il y a les bulles, celles dela BD; c’est venu parce qu’on m’avait demandé une affiche, autrement dit du texte et de l’image mêlés : quoi de plus simple que les bulles pour faire ça ? Une amie m’a prêté un livre pour enfant où les poissons, dans les bulles d’air qu’ils font, se moquent des pêcheurs au-dessus. L’air et l’eau, là aussi, même si mes bulles ne parlent pas. Mais je nage, je travaille dans le fluide, comme les poissons.
J’ai jadis travaillé avec la goutte, en référence à la pluie. J’ai fait des sortes de drippings où j’essayais de répartir les gouttes tombant verticalement ; c’est plus difficile qu’en secouant le pinceau pour laisser des traces de mouvement. D’abord, les gouttes étaient blanches, marquant la lumière. Mais c’était aussi une référence au point d’où sort la ligne, le trait. Malevitch était alors ma référence ; je peignais des plans se déplaçant dans l’espace où chaque couleur avait une direction fondée sur le format travaillé, tandis que les gouttes de blanc figuraient la lumière échappant au mouvement, le blanc filant dans toutes les directions. Cela venait sans doute de l’influence combinée de Support/Surface et de l’art conceptuel naissant.
Il arrive que mon parcours m’intéresse plus que mes œuvres. Tout ce que j’ai fait me sert, un pas entraînant le suivant, qui peut être un pas de côté. C’est la vie qui m’importe, l’histoire, ses dérivations, jusque dans les tableaux que je poursuis plus que je ne les fabrique.
Il y a des formes : les bulles, qui naissent du flux de la pensée et voudraient contenir le flux des couleurs, mais sont vite débordées. La lumière mange les limites de la forme, comme chez Ingres ou Léonard. Je me suis apercu après coup que la forme de certaines bulles rappelaient un tête hurlante de Guernica, ou bien un pied, un cul de canard, une clé de jouet mécanique, les haricots de Viallat. Mais c’est venu sans y penser. De même le bougé ou double cerne au bas des bulles de tel tableau, ça m’a échappé. J’avais besoin de quelque chose, un double cerne est arrivé, je l’ai accepté. J’ignore ce que ça veut dire, c’est le peintre qui fait ça, pas l’homme devant ses toiles ; et comme ça m’interroge, j’imagine que ça va revenir plus tard. La peinture ne résout rien, elle permet seulement de poser les questions et d’avancer des réponses.
Réponses de Jean-Marc Chevallier à des questions de Jacques Demarcq, septembre 2005. »
Site de l'artiste : http://www.jeanmarcchevallier.com/