Reconnaissons-le tout de go : le plateau est absurde.
Agrandissement : Illustration 1
La Conversion de Marie-Madeleine, vers 1546-1548, huile sur toile, 117,5x163,5 cm, Londres, The National Gallery
On l’entend presque se plaindre à bon droit à son créateur de l’encaissement affolé dont il est la victime objective, c’est le moment de le dire.
On s‘y presse, on s’y piétine, on s’y contraint, on s’y étouffe. Absurdement l’on s’y presse. Une trombe, une nuée de plissés superbement empêtrés, une invraisemblable floraison de gomme irisée bonde, sature, jusqu’au déséquilibre émétique, ce qui est devenu un réduit pavé d’ombre et de traînes dont la circonscription est d’autant plus insensée que s’y est ménagée une issue, qu’on y a foré une ouverture latérale et de fond, ivre de jour, où un personnage semble s’être isolé pour reprendre haleine, à l’épreuve de cet affolement singulier.
Voilà ce que Paul Caliari, vingt ans, peut-être un peu moins, observe à nos côtés depuis le soufre ambigu de son front terrifié d’enfant sage.
Le cadre est à ce point comblé d’essences qu’elles en perdent l’aisance nécessaire à ce qu’opère l’incarnation mimétique. Voici, en fait de sujets, des éléments de soutènement anonymes, rendus solidaires et fiévreux par l’étroitesse de la scène. Comme inanimés par l’angustĭa…