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Billet de blog 16 novembre 2015

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De la couleur sur les attaques du 13 novembre

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et bien voilà, je me lance. Il y a quelques semaines, un nom s’est imposé comme une évidence. Mes mots en couleurs. A la fois pour mon entreprise et mon blog. Et puis il y a eu ces nouvelles effroyables de vendredi soir, qui laissent sans voix.

Sur le coup, submergée par l’émotion, plus envie d’un titre si réjouissant. A quoi bon tenter de voir la beauté de la vie dans l’horreur, la barbarie, l’obscurantisme, le rouge sang de la colère ? J’ai eu soudain un dégoût, et presque honte de l’optimisme dont je fais preuve la plupart du temps envers l’Homme et l’avenir. L’utopie n’était pas un vain mot à mes yeux, mais là il m’a paru ridicule, sans saveur, grotesque.

Je me suis demandée comment à mon niveau, je pouvais faire quelque chose, ne pas rester devant les écrans en laissant passivement les images envahir mon cerveau. Tout se mélangeait en moi, un brouillard complet m’engourdissait, la peur au ventre, pour le monde dans lequel mes enfants grandissent. Comme beaucoup, je suis restée sans réponse. Alors j’ai écouté le silence. Je n’avais plus que ça à faire, plonger en moi, prendre un grand bol d’air et courir dans la nature, revenir à l’essentiel et voir ce qui allait germer.

J’ai laissé passer le week-end, me recentrant sur les êtres qui me sont chers, me nourrissant des miens, happée par leur énergie bienfaitrice. Et j’ai soudain compris la nécessité de croire, de continuer de voir de la couleur même si l’armée de Daesh veut nous forcer à mettre du noir sur la République, sur la démocratie et la liberté, sur les valeurs portées par le sport en s’attaquant à un stade - symbole du mélange des couleurs justement -  ou sur le Bataclan, symbole de la fête.

 Alors après ce week-end, je le revendique : Plus que jamais, maintenant, nous avons besoin de couleurs, pour remplacer la terreur, l’odeur de la mort, l’angoisse.

Sur cette période bien sombre pour Paris, pour la France, pour le monde, de façon très lucide, j’ose célébrer la vie, les liens, la solidarité, des mots qui sonnent juste pour l’humain, qui lui sont vitaux.

L’heure est au recueillement, à la tristesse, au deuil. Mais nous devons faire front, être convaincus de gagner, faire confiance en quelque chose de plus grand que nous. Nous le devons pour nous-mêmes, pour donner le meilleur de nous aux autres, et puis surtout pour nos enfants. Pour qu’ils ne connaissent pas l’inacceptable, pour que dans nos yeux ils voient que la vie est belle, malgré ses difficultés, ses larmes, ses mystères. Le hashtag #Noussommesunis sur tous les réseaux sociaux montre un chemin éclairé par l’espoir que nous allons gagner cette nouvelle guerre, ensemble, rassemblés d’une même force, celle de ce qui nous rend humains : la tolérance, l’amour, la paix versus la haine.

 Emmanuelle Jappert

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