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Billet de blog 9 octobre 2010

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Pourquoi tous les citoyens doivent se mobiliser ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 12 octobre prochain, un mouvement social est prévu contre la réforme des retraites votée au parlement et en cours d'examen par le sénat. Ce mouvement social peut-il prendre de l'ampleur ? Doit-il s'élargir à d-autres mots d'ordre ?

Sur les retraites ...

Lors de sa campagne, Nicolas Sarkosy s'était engagé à ne pas toucher à l'âge de départ à la retraite ce qu'il a pourtant fait, en expliquant que la "crise" avait changé les cartes. Sans tout redétailler, un certain nombre de points sont particulièrement injustes dans cette réforme :

- la pénibilité du travail, contrairement aux propos du ministre Woerth et du président, est niée. C'est un recul sans précédent au niveau social. Elle est niée car, au départ, des secteurs étaient considérés comme pénibles et ouvraient droit à un départ à la retraite avant l'âge légal. Avec cette réforme, il n'y a plus de secteurs ou professions pénibles mais, pour le travailleur, la nécessité d'avoir un taux d'invalidité pour pouvoir prétendre à un départ anticipé. Compte tenu des délais pour faire reconnaitre un taux d'invalidité, nul besoin d'être prophète pour comprendre que la partie est perdue d'avance. Et, pour être sur que cette pénibilité ne puisse profiter qu'à une infime partie des travailleurs, le gouvernement a en même temps fait modifier le statut de la médecine du travail.

- les femmes, qui de part leur maternité et les inégalités de salaire et d'emploi auxquelles elles font face, auront une retraite particulièrement défavorable

- les jeunes, qui vont arriver sur le marché du travail, et à qui on a conseillé à juste titre d'entreprendre des études ne pourront obtenir un nombre suffisant de trimestres qu'à un âge bien supérieur à celui indiqué dans la réforme.

- et tant d'autres injustices comme les carrières longues, les métiers particulièrment difficiles, le montant des retraites ...

Cette réforme est justifiée, au niveau du gouvernement, en grande partie, par l'amélioration de l'espérance de vie. Or, si l'espérance de vie a effectivement augmenté, elle a pu suivre cette évolution grâce aux progrès de la médecine mais aussi du fait des progrès sociaux. De plus, l'espérance de vie sans incapacité, indicateur beaucoup plus juste de l'état de santé a bien entendu été occulté.

Elargir le mouvement ...

Depuis des mois, on assiste, jours après jours, à la mise en place de mesures injustes et contraires à une vraie démocratie et aux valeurs de la république. Ces mesures, le plus souvent passées en force et/ou noyées au milieu d'effets médiatiques, sont le plus souvent méconnues ou, plus grave encore, connues mais déformées par la majorité des médias et du pouvoir politique.

Ces mesures ne peuvent pas être toutes citées du fait de leur nombre mais certaine méritent d'être rappelées.

- le système d'assurance maladie est régulièrement attaqué par des réformes : déremboursements, augmentation des franchises, part restant à la charge des usagers de plus en plus importante.

- la loi contre l'immigration, examinée en ce moment au parlement, utilise des clichés bien utiles aux politiques pour faire passer des décrets en utilisant la peur de l'étranger. Mais, il ce projet est dangereux car, d'une part, il est en contradiction avec les droits de l'homme et les valeurs républicaines mais visent des catégories de personnes bien au delà de la définition classique des "immigrés clandestins".Ne nous trompons pas, on met en placeune catégorisation : les Roms, les "bons" et "mauvais" français sur la base de la nationalité mais on arrivera aux citoyens productifs et aux autres (vous, moi).

Peut-on tolérer, au nom d'une politique de la peur injustifiée, de refuser les soins à des personnes atteintes de pathologies graves ? Doit-on accepter de revenir à des méthodes de fichiers qui ont eu des conséquences dramatiques dans le passé ? Doit-on accepter de voir séparer, sans raison, des familles, de voir des enfants et bébés placés en centres de rétention ?

- la liberté de la presse est de plus en plus mise à mal : nomination des directeurs des chaines publiques, rachat des médias par des grands groupes qui fréquentent régulièrement les politiques du sommet.

- le budget prévisionnel de 2011 va fragiliser de façon dramatique les revenus modestes alors que les mesures préconisées sont, pour majorité d'entre elles, contestées par les économistes eux même.

- la justice qui ne peut plus instruire de façon indépendante les dossiers dans lesquels des hommes politiques sont mis en cause

- l'éducation, qui est bradée,

En parallèle, on apprend que des groupes d'assurances privées (retraites, mutuelles), appartiennent à des amis voir la famille de nos dirigeants, qu'après la justice à deux vitesses on passe également à une santé puis à une éducation à deux vitesses.

Prendre de l'ampleur ...

On assiste donc, impuissant, à des reculs notables des droits sociaux, de la démocratie et des valeurs du pays.

Le pouvoir en place est impliqué, de façon plus ou moins directe, dans un nombre invraisemblable de scandales. La justice n'arrive plus à remplir ses missions du fait des pressions des personnes impliquées. Les magistrats eux même le dénonce.

Le pouvoir organise des moyens de lutte contre les mobilisations sociales : d'une part par un conditionnement et par la paupérisation des citoyens mais aussi par des mesures plus concrètes comme la mise en place de "citoyens volontaires" en parallèle de la police, par un contrôle des médias et une politique de désinformation, par une politique de la peur ...

Les mesures en faveur des plus riches n'ont jamais été si généreuses. Au moment ou on demande de plus en plus de sacrifices aux citoyens lamba, les grands groupes industriels qui licencient dans le même temps, bénéficient de plus de 190 niches fiscales. Quand aux plus hauts revenus, tout est fait pour qu'ils ne payent quasiment plus d'impôt. Les justifications de ces mesures sont la favorisation de l'emploi et la lutte contre l'évasion fiscale. Or, le chômage n'a jamais été aussi élevé et en voulant soit disant éviter des évasions fiscales, l'état perd des sommes astronomiques.

On est donc face à un pouvoir qui fragilise les plus pauvres, qui respecte de moins en moins les principes démocratiques, qui favorise toujours et encore les plus riches (et leurs amis), un pouvoir pour qui les principes d'Egalité, de Liberté et de Fraternité ne veulent plus rien dire, un pouvoir qui utilise tous les moyens possibles pour faire passer ses réformes. Et, depuis quelques mois, grâce à de même gouvernement, la France a perdu sa crédibilité sur la plan européen, international et même sur le plan religieux.

Nous avons tous des parents, grands-parents .... qui se sont battu et sacrifiés pour que nous puissions être fier de ce pays, pays qui était celui des droits de l'homme. Ils se sont sacrifiés pour mettre fin à des dictatures, des injustices, des corruptions. Maintenant c'est à notre tout de défendre nos enfants, de leur offrir un avenir, de reprendre l'argent détourné des caisses de l'état et qui appartient au peuple, de rendre ses moyens à la justice, l'éducation, la santé.

On nous répète que le pays court vers la faillite, que les caisses sont vides ... mais au même moment des sommes vertigineuses sont reversées aux plus riches par le bouclier fiscal, des sommes sans précédent sont versées aux banques elles même en partie responsable de la "faillite" du pays, les ministres dépensent sans compter dans des voyages, des missions et, au passage, s'enrichissent ou achètent leurs cigares sur l'argent de la république.

C'est le moment, le moment de s'unir entre citoyens, avec les intellectuels, avec les hommes et femmes politiques qui en cautionnent pas ce qu'il se passe (et il y en a), de protester, pacifiquement mais fermement contre le pouvoir en place. C'est le moment, maintenant, car l'histoire a malheureusement déjà montré que faute d'agir à temps, les conséquences étaient dramatiques.

ALORS, le 12 octobre prochain, en souvenir de nos ainés et pour nos enfant, il faut descendre dans la rue, bloquer ce qu'on peut cloquer, réclamer ce qui est du au peuple et demander des comptes, le 12 ... et les jours suivants mais pas le 15 ou le 30 car il sera déjà peut être trop tard.

Soyons tous ensemble des citoyens le 12 pour dire stop aux privilèges, aux passe-droits, réclamons justice, arrêtons le massacre, pensons à nos enfants et n'oublions pas l'histoire de ce pays.

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