Revenante sur Médiapart depuis quelques jours, je découvre que le débat au sein des participants relève plus du pugilat que du dialogue constructif.
Et parce que j'ose penser et dire que l'état d'urgence me parait adapté à la situation, j'ai reçu quelques commentaires d'un haut niveau de tolérance, mais je n'y ai pas pris attention, me faire comparer à une solférienne pyromane ou encore une apparatchic m'a plus amiusé qu'autre chose.
Sauf qu'on en est arrivé au shéma je défends l'état d'urgence, donc le gouvernement, donc les bombardements des civils, donc au final que j'ai du sang sur les mains.
Et pour de multiples raisons je veux répondre à cette ineptie et je le fais dans un billet de blog parce que je suis profondément attachées aux valeurs du respect, de la tolérance, du dialogue, de l'échange et crois encore, naivement sans doute, que d'expliciter les choses peut amener à une meilleure compréhension.
Vous m'accusez d'avoir du sang sur les mains ... alors je vais répondre sur ce point car c'est une ignominie.
- Oui j'ai du sang sur les mains depuis le 13 novrembre 2015,
- Du sang qui brûle, du sang qui appelle à l'aide, à la solidarite,
- Une hémorragie longue, toute une nuit,qui s'exacerbait à chaque arrivée de nouvelles victimes,
- Oh oui du sang j'en ai eu ... celui qui fait peur, celui qui terrorise, celui qui fait mal, celui qui crie justice et même vengeance,
- Et quand on croit que l'hémorragie se tarrit, sur le petit matin, le sang coule de nouveau quand les premières familles cherchent leurs proches,
Ce sang là je ne l'oublierai jamais, il est de celui qui empêche de dormir, de celui qui reste présent à l'esprit, celui qui intérroge, bien entendu, celui qui suplie que l'on mette tout en oeuvre pour ne plus le voir couler.
Il est celui qui appelle à l'apaisement, à la tolérance, au dialogue mais aussi à la répression et à la sécurité.
Alors complice des bombes ? Ni plus ni moins que tous ici parce que nous avons tous notre part de responsabilité, le terrorisme ne date pas d'Hollande, ni l'état des lieux calamiteux des banlieues alors on a tous été complice bien à l'abris dans notre petit confort.
Ce sang sur les mains au combien j'aurais voulu ne pas l'avoir, au combien j'espère ne plus revivre ça, que ce soit ici en France ou dans n'importe quel autre pays.
Alors oui je soutiens l'état d'urgence ne serais ce que parce qu'il maximise les chances pour ne pas revivre ça, parce qu'il va permettre de mettre hors d'état de nuire ces barbares, parce qu'il ne dure que 3 mois et qu'il n'atteint aucunement les libertés du citoyen lambda, parce qu'il est une réponse à un état de crise et que les français attendent des réponses, là, maintenant, pas dans 15 jours.
La seule chose qui m'aide à relativiser l'horreur de cette nuit c'est d'avoir à mon petit niveau agir pour les victimes et leurs familles même si il aurait faire plus, faire mieux.
Alors sous entendre que je me fous des victimes civiles sous les bombes c'est nier mon attachement à mes valeurs républiquaines, à ma conviction pacifiste, à mon attachement à mes grands parents résistants. C'est m'insulter dans ce qui m'est le plus cher, c'est nier ce que je suis, c'est méprisant et méprisable, ce sont des insultes purement gratuites qui ne reposent sur rien et qui ne servent qu'à pallier un manque d'arguments de celui qui insulte.