Mardi 13 mai 2025, un homme érythréen est mort sous les essieux d’un camion.
Une personne de plus morte à la frontière franco-britannique.
Depuis 1999, ce sont 500 personnes qui y sont mortes1. 500 vies fracassées contre les portes de l’Europe. Des vies de jeunes hommes et femmes, d’enfants, moins souvent de personnes âgées. Des vies chargées d’une histoire, mais aussi en quête d’un avenir meilleur qui se sont vues arrêtées nettes.
500 personnes depuis 1999. Donc près de 20 personnes par an. 20 vies volées tous les ans.
Et loin de voir la fin de cette hécatombe, elle ne cesse de s’accélérer. Depuis novembre 2017, et la destruction du grand bidonville de Calais, ce sont 286 personnes qui ont perdu la vie. Soit 34 personnes par an.
En France, au 21ème siècle, 34 hommes et femmes, souvent jeunes voire très jeunes, meurent, tous les ans, depuis 8 ans, et rien ne se passe.
La banalité de l’inacceptable. Celle qui finalement le rend semble-t-il normal.
Nathanaël Caillaux
Chargé de projet du Secours catholique (ce texte n'engage que moi).
1. A l'heure où j’écris ces lignes, le précieux travail de Maël Galisson de recensement des personnes exilées mortes à la frontière franco-britannique n'a pas pu être mis à jour. Depuis la dernière mise à jour, 2 autres personnes sont mortes, ce qui porte à 500 personnes le nombre de personnes dont la mort est connue. Cela exclut bien entendu les très nombreux disparus.