François Fillon a beaucoup d’ennemis, dit-il. Les enquêteurs, les journalistes, la justice tout le monde voudrait sa chute, tout le monde aurait juré de « l’assassiner », et en même temps « d’assassiner l’élection présidentielle. »
Mais il est un ennemi qui pourrait bien surpasser tous les autres en cruauté, ce dimanche 5 mars, lors de son meeting au Trocadéro.
Un ennemi qui disperserait les manifestants plus efficacement que la police.
Un ennemi qui persuaderait ses soutiens de rester chez eux plus adroitement que le plus piquant éditorial de journaliste.
Un ennemi qui souffrirait encore moins d’attaque que le plus impartial des juges.
La météo. Météo France a annoncé de la grêle, de la pluie, de l'orage et de fortes bourrasques. A partir de 13h, le risques existe que des éclairs, des grosses gouttes d'eau et des petites boules de glaces venus des cieux s’abattent furieusement sur la tête des militants et de leur chef de file, plantés sans protection sur la si large et si ouverte esplanade du Trocadéro. Et des bourrasques de vent jusqu’à 90 km/h pourraient achever de dissiper les restes de ferveur fillonniste pas encore lapidée par les grêlons.
« Je ne doute pas vous serez grands », a déclaré François Fillon à ses soutiens en vue du meeting, dans une vidéo sur Twitter du 3 mars. Et il en a besoin, à en croire Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains, cité par le Figaro : « Si la place du Trocadéro est noire de monde dimanche, la campagne est relancée. Si elle est vide et balayée par le vent, c'est terminé », annonçait-il jeudi matin. Les enjeux sont posés, voyons s’ils résistent à la météo.

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