Alors fiché S ou pas ?
Quand je me réveille samedi matin, à peine le temps de prendre le petit déjeuner que les Unes des médias en ligne s'affolent. Une attaque vient d'avoir lieu à Orly. Un homme a tenté de s'emparer de l'arme d'un militaire, qui l'a abattu avec le soutien de ses camarades de patrouille.
Seulement, selon les sources consultées en ligne, cet homme, qui vient de passer l'arme à gauche à défaut de s'en être emparée, serait ou non fiché S.
Selon Lalibre.be, il était bien fiché S.
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Selon Sptuniknews, qui titre même sur cette info, il était fiché S aussi.
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Mais le pire c'est que ces deux médias disent tenir leur information de Reuters. Une source pourtant en béton armée !
A l'inverse, Le Monde, le Figaro, 20 minutes... et je n'ai pas tout vérifié sur tous les sites, affirment que non. L'homme n'est pas fiché S.
Bon. Me voila bien avancé.
Mais les choses évoluent vite. Le temps de rédiger ces lignes, je me rends de nouveau sur le site de Lalibre.be, et là, changement, l'homme n'est plus fiché S mais J, "au fichier des personnes recherchées, c'est-à-dire qu'il était recherché par la police judiciaire, a affirmé une source policière." est-il écrit dans l'article. Heureusement ma porte de chambre est ouverte, je n'aurai pas besoin de l'enfoncer de nouveau.
Et du côté du Sputnik News, le mystère s'épaissit...
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Alors que s'est-il passé ? J'ai l'impression, mais ce n'est que mon avis, que les journalistes de Reuters ou les autres ont pu confondre un S et un J, une fiche S et une fiche J. J'ai aussi l'impression que l'urgence dans laquelle ils travaillent dans ces moments est très féconde en erreurs. Des erreurs qui peuvent être graves dans un contexte où certains politiques réclament toujours que les personnes fichées S soit enfermées.
La palme de l'erreur, drôle cette fois, revient à BFMTV. La journaliste à l'antenne a déclaré que l'homme abattu "a volé une voiture, une Pablo Picasso". Félicitations à ce tweet bien vu qui a relevé.