Gérard D. porte plainte pour violences sexuelles

L’ancienne vedette franco-russe, aujourd’hui disparue du box office, porte plainte contre des productrices, des réalisatrices et des actrices qui ont usé de leur position dominante pour jouir de ses faveurs. Bien qu'il n’ignore pas qu'il se retrouvera sur la liste noire du cinéma français, il s’est décidé à raconter les pratiques dégradantes auxquelles il s'est plié dans l'espoir de figurer au générique d'un film. « Tant pis si je suis blacklisté, je dois faire part de mes mésaventures aux comédiens qui débutent et qui ne doivent pas subir les mêmes violences sexuelles que celles que j'ai affrontées quand j'ai disparu des acteurs "bankables". Il faut que cesse le silence autour de ces agressions ». Il rapporte par exemple que, pour l'attirer dans sa chambre, telle productrice lui a fait miroiter un petit rôle dans son prochain film. Médusé devant ce comportement, cueilli à froid, il n'a pas réussi à refuser les outrages qu'elle lui a fait subir, avant de préciser que « se soumettre au droit de cuissage et accepter sans un mot des blagues lourdes ne vaut pas automatiquement signature de contrat ». Cette fois-là d'ailleurs, son nom n'apparaissait pas au générique. Interrogés, ses collègues ne sont guère surpris. «Ce sont des comportements courants » dit l'un. Un second ajoute « tout le monde savait que Gégé avait subi des gestes déplacés pendant des tournages ». « Le prix à payer » ajoute un troisième sous le sceau de l'anonymat ; devenu depuis une star, il livre cette révélation : « j'ai dû faire face à des comportements de ce genre pour accéder à la célébrité, accepter les invitations de certaines réalisatrices et les caresses intimes de fin de soirée qui vont avec au prétexte de vérifier si j’étais assez libéré pour correspondre au rôle». Un assistant réalisateur rapporte les commentaires que sur sa chute de reins lui vaut et les paris qui sont pris sur la taille de son pénis par des actrices connues. C'est à lui également qu'une agente avait conseillé des pantalons très moulants et le recours à la chirurgie esthétique, « si tu veux réussir dans le métier ». Qu'on se révolte et vous voilà qualifié d'aigri, de triste, un bonnet de nuit sans humour et pire, dénué d'esprit d'équipe. De quoi vous écarter de certains tournages. Les vedettes, ceux sur le nom desquels on monte un film, ceux-là ne subissent pas ce genre de violences sexuelles. Hélas, soit par indifférence, soit pour ne se mettre mal avec des amies ou des personnes croisées fréquemment, ils restent sourds à la détresse de camarades moins bien lotis.