Calamity Anne, Bonnie Pécresse, Crétin 1er vous êtes sauvés. Vous l'avez votre plan A', une solution de repli qui n'aura certes pas le prestige de « la plus belle ville du monde » (!) ni l’exotisme de Tahiti mais qui fait preuve d'un pragmatisme de bon aloi. Remercions l'urbanisation forcenée des sols, votre politique agricole et les opérations de marketing qui nous bassinent, de nous tirer de ce mauvais pas. Le comité olympique trouvera ci-dessous quelques informations pour l'aider à faire le meilleur choix.
Sainte Soline capitalise sur la couverture médiatique du son et lumière de l'été dernier grâce à laquelle on a pu noter la caractéristique naturelle de l'endroit qui garantit à Sainte Bassine de recevoir le label « bilan carbone négatif ». D'autre part, la question de la pénurie d'eau ne se posera pas, même en cas de sécheresse drastique. On sait que la question de l'eau, de la fréquentation posaient problème à Paris, générant des nuits blanches aux responsables. Là, le succès de la cérémonie d'ouverture est d'autant plus assuré que la connaissance du « théâtre des opérations » représente un atout pour les « forces de sécurité » qui en ont maté de plus coriaces que les bouquinistes des Deux-Sèvres ou les sans domicile importés de la capitale. Les reporters de guerre pourraient intervenir sans subir les effets néfastes du décalage horaire. Le site dispose encore d'autres atouts. Les plans d'hébergements de l'été 2023 avec l'indication des emplacements réservés aux camping cars (dress code bleu marine) et aux tentes. Côté alimentation, la présence d’agriculteurs garantit des circuits courts et des produits locaux. Les animations ne sont pas oubliées avec un large choix de jeux sportifs et d'activités éducatives qui devrait satisfaire les plus difficiles : parties de gendarmes et violeurs et de chat-taser, lancer de grenade sur cible émouvante, coloriage de fiche S ou rédaction d'un arrêté d'interdiction de manifester. Enfin, les organisateurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles, plusieurs intervenants bénéficiant de la qualification pyrotechnique pour les sons et lumières qui promettent d'être grandioses, ravalant de villiers au rang d'organisateur de kermesse de village. Fou de jalousie, il n'aurait plus qu'à se jeter dans le premier puits venu.
Si le Pas de Calais souffre d'un déficit de notoriété et d'attractivité touristique, l’intérêt de sa candidature tient aux catastrophes naturelles qu'il endure et qui semblent devoir durer quelques semaines encore. En effet, des observateurs attentifs ont remarqué que ces inondations se superposaient avec le tracé de l'espace scénique du projet de Thomas Jolly (2). Reste un inconvénient, mineur, avancer l'événement de quelques mois pour être certain de profiter des dispositions climatiques actuelles de la région puisque comme le rappelle le vieux dicton populaire (3), «on n'est jamais à l'abri d'une sécheresse ». Un inconvénient vite transformé en atout majeur, les jeux olympiques d'hiver ayant été attribués à la France (4), on pourrait faire un coup de deux. Il faudrait également tordre le calendrier pour jumeler les deux événements mais aujourd'hui, les avantages financiers et environnementaux sont devenus prioritaires. Les stations de sport d'hiver du nord sont déjà opérationnelles et d'un accès commode, surtout avec une barque. A ceux qui jugent la discipline locale du ch'ti ski peu télégénique, aux autres qui estiment que les pistes sont « pas terril », rappelons l'incomparable atout des stations du Nord : par beau temps, on peut y admirer le chef d'œuvre des deux quinquennats de notre président, la flèche de notre dame. Et ça…
La garbure changerait enfin de la raclette et le slogan « Viens boire un p’tit coup à la maison » (5) éviterait le « je crois en diots » savoyard qui heurte la conception de la laïcité. Enfin et puisque la fréquentation touristique est le paramètre indispensable aux responsables médiocres et dénués d'imagination, la délocalisation en province en région ajouterait les afficionados de Sainte Soline ou du Pas de Calais à la manne estivale qu'amenent les visiteurs de la capitale aux opérateurs touristiques et les désagréments aux habitants. On dit merci qui ?
(1) les élus du département de l'Yonne où je vis déboursent 180 000€ pour l'inscription au parcours de la flamme olympique. vogue
(2) Thomas Jolly dont j'appréciais le jeu d'acteur et les mises en scène, comment vous pouvez-vous vous prêter à cette mascarade ? Les conséquences négatives qui résultent de cette opération de com' à la gloire des dirigeants passent donc après la participation à un projet artistique exceptionnel ? Décevant.
(3) Cherchez pas …
(4) Le ministre de l'environnement : « il relevait de notre responsabilité environnementale de candidater pour éviter que les J.O. d'hiver soient attribués au Qatar.
(5) Avec modération. Pour éviter les injures et les risques d'une dépublication, précisons aux nés natifs à l'honneur chatouilleux qu'il s'agit d'une galejade dans le ton du billet.