Darmanin et l'Imam
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Imam prêchait
Dans le coran d'une onde pure.
Un Darmanin survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
-Qui te rend si hardi de troubler mon verbiage ?
Dit ce ministre plein de rage.
Tu seras châtié de ta témérité.
-Sire, répond l'Imam, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère que je me vas prêchant
Dans le coran,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler son verbe.
-Tu le troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
-Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas français ?
Reprit l'Imam, je prêche encore vernaculaire.
-Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
-Je n'en ai point.
-C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos mosquées, et vos fidèles.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond de la société
Le Darmanin l'emporte, et puis l’expulse,
Sans autre forme de procès.
Jean de La Mosquée (inspiré par Youssef B)