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Billet de blog 2 septembre 2014

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Mais jusqu'où iront-ils ?

Ce matin en regardant les informations j'ai failli tomber de ma chaise. Le ministre socialtraitre du travail demande aux agents de Pôle emploi de... de quoi ? De mieux accompagner les chômeurs dans leurs démarches ? De les aider à mieux se former, à reprendre confiance en eux ? Non, de plus les fliquer, de renforcer les contrôles, de les convoquer plus souvent.

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Ce matin en regardant les informations j'ai failli tomber de ma chaise. Le ministre socialtraitre du travail demande aux agents de Pôle emploi de... de quoi ? De mieux accompagner les chômeurs dans leurs démarches ? De les aider à mieux se former, à reprendre confiance en eux ? Non, de plus les fliquer, de renforcer les contrôles, de les convoquer plus souvent. Comme si ce n'était pas déjà le cas. Et comme si le manque "d'accompagnement" et de suivi des chômeurs n'était pas essentiellement dû au manque d'effectifs des agents Pôle emploi eux-mêmes...

Les chômeurs sont de gros fainéants qui ne cherchent pas à trouver du travail mais se vautrent dans les milliers d'euros auxquels leur donnent droit leurs prestations. Cette antienne bien connue et abondamment rabâchée par les plus réactionnaires hérauts du combat contre "l'assistanat", nous annonçant à grand renfort de trompettes qu'ils ont la solution pour les remettre au boulot, est désormais instrumentalisée par ce gouvernement se prétendant "de gôche". Mais jusqu'où iront-ils ?

Jusqu'où dans l'indécence, en prétendant qu'un chômeur ne désire pas plus que tout retrouver un travail, et en sous-entendant que s'il n'en retrouve pas ça doit tout de même être un peu de sa faute ? Jusqu'où dans le reniement de toutes les valeurs de gauche qui sont la défense des travailleurs, en situation d'emploi ou non, des pauvres, de ceux qui n'ont pas eu la chance de naître au bon endroit au bon moment, contre les forces du capital qui cherchent d'autant plus à les exploiter qu'elles les savent dans la misère ? Jusqu'où dans le renoncement à tenter de changer les choses, à mener le combat, même si on le perd, contre ce que d'aucuns aimeraient nous faire passer pour une fatalité, le fameux "there is no alternative" si cher à Thatcher, démoralisant ainsi le peuple et le jettant dans les bras des Le Pen ? Jusqu'où dans le cynisme et le calcul politicien, espérant ainsi ramener vers eux les électeurs de droite et du centre, tant ils savent qu'ils ont perdu leur propre électorat, celui qui les a porté là où ils sont, qui les a fait rois (à ce titre il est intéressant d'avoir en tête les propos de Fleur Pellerin qui affirme sans complexe qu'être élu pour gouverner n'est pas nécessaire et qu'il est très bien d'être dirigé par des technocrates et autres experts ayant fait leurs armes dans le "monde de l'entreprise") ?

On pensait avoir touché le fond du fond, mais les "socialos" (qui ne méritent plus leur appelation depuis longtemps) au pouvoir ne manquent jamais de nous étonner en creusant toujours plus.

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