Tous ces organismes étatiques ou privés soutenus plus ou moins par les subventions, donations, aides fiscales ou autres, sont parties intégrantes de notre fonctionnement sociétal, sont part de notre ADN social au même titre que le droit de vote.
Mais en y regardant de plus près, cette branche plus sociale est-elle aussi claire dans ses objectifs qu'elle le clame. Sa fonction empirique est-elle comme nous le pensons de nous soutenir dans les moments difficiles de la vie pour repartir du bon pied ou a-t-elle un autre effet, plus insidieux, moins avoué, effet qui selon moi n’était pas prévu quelle que soit l’étape de l’élaboration de notre système social, mais qui fait des heureux et pas ceux qu'on croit.
Ce deuxième effet kiss cool c'est l'effet assistanat, mais pas assistanat comme l'entendent les politiques démago qui surfent sur les constats bien choisis, pour piquer la colère et la haine des moins informés. Non pas cet assistanat.
L'assistanat que je dénonce est plus psychologique, aujourd'hui plus personne ne sait prendre un problème social à bras le corps sans l'assistance d'un organisme dédié qui va nous orienter dans nos démarches. Mais avec le temps cette assistance qui n'a à priori que du positif, a pris les rênes de nos décisions et ne nous assiste plus mais nous guide, ce qui nous cantonne à une position de spectateur de notre propre démarche, et du coup de notre propre vie lorsque ces démarches ont un enjeux important.
Prenons le salarié d'une structure nationale, qui a des problèmes avec sa direction, il acceptera le soutien d'un syndicat, pour 1000 raisons, on ne sait pas par quoi commencer, ni comment se faire entendre, ce sera un bon médiateur, il défendra mon point de vue, il connaît et la direction et les lois et ses rouages..... 1000 raisons.... oui mais il n'aura pas les mêmes motivations ni mes mêmes intérêts. Le résultat risque de donner une situation plus délétère que saine surtout si vous ne perdez pas votre emploi, vous ne connaîtrez jamais les tractations ni les raisons des décisions qui vous concernent, peut être servirez vous de monnaie d’échange pour un autre deal....... en tout cas spectateur et pas acteur.
Parlons de ce consommateur peu informé qui ne réussit pas, malgré tous ses efforts, à se faire entendre par son promoteur au sujet des malfaçons listées dans son appartement. Il se rendra peut être dans une association de protection du consommateur qui s'empressera de lui faire régler une inscription, et qui enverra une ou deux lettres recommandées que le consommateur paiera bien entendu, chose qu'il aurait pu faire sans le concours d'une association, et si le conflit se règle de cette manière ça aura couter l’inscription en plus des démarches, sinon l'un des intervenants souvent avocat vous proposera ses services, puisqu'il ou elle connaît l'affaire. Encore une fois, l’intérêt des différents intervenants est il le même que le vôtre, l'assoc a un adhérent de plus pour justifier ses subventions, l'ex avocat bénévole a souvent un nouveau client et le consommateur....... euh il suit........ il est spectateur........ de son affaire...... de sa vie.
Il y aurait des milliers de cas d’école mais l'important c'est que du fait des intérêts croisés les intervenants supplémentaires (et superflus) n'aident pas à la cause, mais en plus nous habituent à lâcher les rênes pour se laisser porter par un système que l'on pense trop complexe ou qu'on ne souhaite affronter. Et très souvent ces rênes sont laissées à des intermédiaires qui veulent tirer un profit quelconque, carrière, argent, reconnaissance, clientèle. Pourquoi croyez vous que les gilets jaunes ne veulent pas de représentants politiques ? Ils connaissent les détournements qui en résultent, mais ça c'est une autre histoire.
Non le problème aujourd'hui est que nous sommes spectateurs de notre propre vie sociale et que de ce fait nous avons perdus depuis plus d'une génération le réflexe de prendre notre vie en main tout du moins à ce niveau là. Et beaucoup sont présents pour en profiter.
Les grandes entreprises qui s'engraissent de notre temps de vie, et par leur intermédiaire leurs actionnaires que l'on ne peut croiser que si l'on devient serveur ou jardinier dans un paradis fiscal. De toute maniérè on continuera de travailler pour eux parce que ben..... c'est comme ça......
Les politiques qui ne sont connectés à la réalité que par leurs conseillers qui eux le sont par leurs adjoints qui eux..............De toute maniérè on continuera de voter pour eux parce que ben..... c'est comme ça......
Les fournisseurs internet qui investissent beaucoup pour récupérer de nouveaux clients plutôt que donner un service impeccable et ne pas en perdre, "tu dois aussi déposer un RTT pour avoir un centre d'appel en ligne pas vrai?"....... De toute maniérè on continuera de s'abonner chez eux parce que ben..... c'est comme ça......
Les banques jouent notre économie sur à la roulette et risquent notre équilibre social chaque année, de ce fait elle font leur bénéfices sur les marchés, elles n'ont plus à prendre autant de risques sur les prêts à la création d'entreprise, non inutile, de ce fait il est depuis des années plus difficile de se faire financer.......................... De toute manière on continuera de placer chez eux parce que ben..... c'est comme ça......
Une des techniques de management d'entreprise (technique pourrie je vous l'accorde mais utilisée quand même) est d'infantiliser ses salariés ce qui les rend moins combatifs et plus dépendant de la hiérarchie, cela a tendance à effacer les individualités donc aucun Bill Gates ou Bernard Tapie n'émergera mais par contre lisser les personnalités rend le smicard plus docile. La France c'est pareil mais à plus grande échelle, en nous infantilisant on est plus dociles, en nous rendant complice de notre propre échec on culpabilise suffisamment pour déléguer sur les thèmes qui comptent : économie, écologie, politique, social........... ce qui devrait à la base être notre vie, le vivre ensemble, le travail, notre réalisation personnelle et professionnelle, notre trace dans l'histoire. Mais il vaut mieux aujourd'hui que notre temps soit utilisé pour faire prospérer ce système qui fait de nous nos propres ombres.
"Il n'y a qu'au combat qu'on est libre" disait Saez dans une de ses chansons, c'est vrai que libres, nous, on ne l'est plus, moi perso ça fait un moment que j'ai laissé tombé tout combat, je parle dans ce texte de combat social et intellectuel pas de guerre, je ne voudrais pas être accusé d'incitation à je ne sais quoi, j'incite pas, je m'indigne.
Par analogie la technologie nous change aussi et pas pour le meilleur. Depuis les années 2000 et internet, je ne sais plus me repérer sans GPS, je ne sais plus rejoindre un pote en ville sans l'appeler 3 fois parceque je le trouve pas, ma génération ne sait plus faire la connaissance d'un partenaire puisqu'un algorithme a déjà trié pour lui, les voitures font leur créneaux et freinent en cas de danger, assistances à la conduite, après on se demande pourquoi les gens savent plus conduire, tout cela altére fortement nos capacités, nos réflexes et nos connaissances intellectuelles, et bien l'assistanat social a le même effet que l'assistanat technologique, sur des capacité différentes.
Enfin bref on n'y est jusqu'au cou et pas près de s'en sortir.
Jean