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Dans un article publié le 5/5/20 sur socialter.fr
Paul Boeffard, chargé d'étude à l'agence parisienne du climat proposait 4 raisons pour expliquer ces 2 poids, 2 mesures:
1- Question de timing: La crise sanitaire est rapide et brutale, on la voit littéralement se répandre, d'où une réponse urgente et brutale également. A contrario, on entend des alertes sur le réchauffement depuis des décennies et les projections se font toujours sur le demi-siècle.
2- Au niveau des individus: Parce qu'avec la pandémie, beaucoup de personnes connaissent des victimes et sentent un danger immédiat. De plus des actions individuelles et efficaces sont possibles: gestes barrières, confinement. A contrario, personne ne connaît de victime directe du réchauffement climatique et l'action individuelle semble avoir une portée dérisoire
3- Au niveau des états: dans le cas de la pandémie, leur responsabilité est évaluable (nombre de cas, mortalité, moyens médicaux) et ils peuvent jouer de leur souveraineté: frontières, confinement, réquisitions. A contrario, la lutte contre le réchauffement climatique réclame une coopération et une législation internationales; très difficiles à obtenir dans un contexte de guerre économique.
4- L'ennemi intérieur: La métaphore de la guerre a un certain sens dans le cas d'une pandémie: on lutte contre un agent externe. Lutter contre le réchauffement demande de nous remettre en cause nous-mêmes, nos modes de vie (nourriture, transports, énergie) et notre modèle économique croissantiste.
On peut craindre que la crise COVID nuise sérieusement à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour au moins 2 raisons: le manque de moyens pour investir dans la transition écologique d'une part et la relance furieuse de notre économie carbonée d'autre part, dont les chantres se font déjà entendre.