Agrandissement : Illustration 1
ÉTERNITÉ DU POSSIBLE
à Papa, i.m
1
Haut – hauteur
Bris des mots
Je glace
Dormir non
traces
Pâleur des
sens
Ivrance
ire
Je ne sais
éternité
Du loin
du possible
Tout en vrac
dépossédé
Creuser la plaie
la pliure
Mais ça n’
est que
ça
Pas papa
Trémolo
dans la voix
Écart
de langage
les mots
Mais non non
c’est vrai
Tout à fait
vrai
papa
Tout appris
par toi
Et par maman
maman
C’est du nanan
j’suis un bébé
Cadum des maux
Dans le liquide
amniotique
Je suis
un miracle
mir
acle
éther-nité
du lieu
du passage
Et parfois
les murs tremblent
les hypothèses
persistent
j’en oublie
ma vie
ma vie
à corps
à tort
mémoire
opaque
je n’aspire qu’ à vivre
jeu n’aspire qu’à vivre
pente dure
entre des murs
2
L’ombre
sinue
entre les pôles
C’
est là
Les magnétiseurs
préexistent
Toute la vie
bâille par les coins
par les angles
Solennelle impression
de déjà-vu
La montagne
est blanche de soleil
Durée latente
Poste restante
on apprend tous à vivre
3
L’étirement des arbres. L’écho qui parvient du sous-sol. La guerre . Souvenirs de plaine.
Le rouge des joues. Pommes arrosées de larmes. Si loin, si près de Paris. Bourth, le bourg de ma grand-mère.
La pluie normande et le soleil de la Manche. La pluie qui bat les souvenirs comme autant de cartes.
Dans un jeu effacé.
L’ombre au tableau. A la peinture des secousses, au fer luisant des astres.
Papa, je te revois, enfant, en culottes courtes, pendant les années noires.
La bicyclette de ma grand-mère.
Les Américains, le Débarquement, tu as 6 ans. Rugles.
La bicyclette de ma grand-mère avec laquelle j’apprends à rouler.
4
ERIC DUBOIS
NB : poème inachevé.