
Agrandissement : Illustration 1

Ai-je tout dit ?
La rivière asséchée
au bout du monde ?
Les larmes faciles
de l'amour ?
La chute de l'arbre
dans la forêt salie ?
Les escarres et les
barres ?
Tous les jouets
des caprices ?
La mort de l'enfant
et la vie mortifiée ?
Le néant qui absorbe
le monde ?
Le crédit qu'on accorde
à l'argent ?
***
Que disent nos mots
de tous les jours ?
Que disent les paupières
Éventails de lumière ?
Que disent les absences
et les romances infinies?
Que disent les mains
Perruches du matin ?
Que disent les présents
redoutés et redoutables?
Rien d'autre que le cri
de la mariée et le sable
accumulé des siècles.
***
Dans le matin
je cherche ta main
je ne trouve que le vide
que tu as laissé
au creux du lit
mon regard s'attache
au vase rempli de roses
à la continuité des choses
à quelque chose
qui ressemble à la vie
aux remords aux regrets
à la source étonnée
***
Du souffle
des mots
et de la
respiration
de la chair
jaillissent
toujours
l'écume
et le rêve
***
Fragile descente
de l'aube
des lumières éclatées
comme autant
de pulsars inquiets
Sommeil du géant
aux bras de couleuvres
Le jour bleuit
dans les rideaux
du soleil
***
Tout est silence
comme modelé
par des mains
invisibles
Nos mots glissent
entre les pages
des livres
Ciselée par la nuit
la lune lumineuse
est comme un croissant
fertile
***
Lumière du monde atteinte par l'indicible, je te poursuis toujours en chasseur de papillon.
***
Nommer le tout par le vide qu'il contient ?
***
L'été est une simple caresse
sur la nuque
Tandis que la nuit glisse
au coin des rues
***
Tout est dans la continuité des mots, rompu parfois par des silences éloquents.
***
Toutes les ombres s'agitent. Le chant le plus grave a une voix de métal. Le soleil est transitoire entre les rives.
***
L'abîme est proche
je sens sa langue
sur mes yeux
***
Je sais que la nuit va et vient
dans les orbes du monde
que mon amour n'est plus
qu'un rêve à demi éveillé
fait dans l'urgence de vivre
Je sais que je cherche l'être
qui me dira que je suis beau
malgré les années et les tempêtes
que j'ai encore le charme
d'un jeune homme
***
L'eau descend
dans la vallée
des larmes
amour
L'eau glisse
entre les peupliers
tristes de l'été
amour
L'eau remonte
le temps
dans l'oubli
de l'amour
L'eau
pénètre les yeux
sans armes
amour
***
Et la nuit
dans la
corrosion
des îles
cherche
l'écume
des valises
l'ivresse
tangente
des voyages
Août 2021