Langage
pour la soif
des soleils
Langage
Résonance et joie
Langage
pour nos mains fébriles
Langage comme géométrie
Nul ne sait les départs
les feux corrupteurs
On boit à l'avancée de la nuit dans la musique du monde.
Se tait l'ombre - faire l'écho- divise les gestes.
Pas de - nous allons - la mort est un cygne.
Blanc- la couleur du vent- le goût de cendre - dans la bouche un mot.
Et dans l'inconscience - l'insouciance - tout à coup
le sang.
Le sang au bout des armes aveugles.
Le sang innocent et aléatoire dans la loterie des tirs.
Les blessures coulent le long des rues.
Etoile mon coeur, étoile dans la lumière du oui.
Novembre. C'est la pluie habituelle.
La pluie fait toujours penser à soi-même.
Sans surprise.
Mais là, Novembre, c'est le sang qui habille les gestes et les visages.
Langage
s'est tu
Langage
comme épitaphe
Langage
impuissant
Langage
immobilisé
Mais là, Novembre, c'est le sang qui habille les gestes et les visages.
Quelques jours, quelques semaines, plus tard.
Langage du deuil.
Drapés dans les larmes des étoiles, nous n'oublions pas aussi les sourires des statues.
La liberté occupe mes pensées comme l'océan le phare.
Novembre 2015
Extrait de "Les Tribulations d'Eric Dubois" , journal poétique.