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Si la République Démocratique du Congo regorge de ressources naturelles et de richesses immenses, le bénéfice ne va pas à tout le peuple. S’étonner de cette situation serait mal connaître le pouvoir en place et sa gestion douteuse de l’économie et de la finance du pays.
Des enquêtes de plusieurs médias internationaux (Le Monde, le Soir...) ainsi que d’autres réalisées par Bloomberg ou le GEC ont abouti à la même conclusion : le président et ses proches profitent amplement du système qu’ils ont mis en place prenant garde à bien planquer les fortunes qu’ils détournent dans diverses places financières. On se rappelle le scandale révélé par les Panama Papers et qui a touché directement la sœur jumelle de Kabila, Jaynet, en personne.
Afin d’assurer la meilleure sécurité à leurs butins, les Kabilistes utilisent des sociétés anonymes et des personnalités ayant une expérience avérée en matière de blanchiment d’argent. Un nom est sorti du lot et ce n’est pas celui de n’importe qui. C’est un ancien diplomate rwandais et il s’appelle Eugène-Richard Gasana qui a servi les desseins financiers de Joseph Kabila. Il était représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, avec rang d’Ambassadeur et ministre de la Coopération après sa nomination en 2012. Lorsque le président rwandais Paul Kagamé a pris connaissance d’un rapport qui accuse Gasana d’activités financières douteuses, il n’a pas hésité à le démettre de ses fonctions. Il y a un an déjà qu’il n’exerce plus aucune responsabilité gouvernementale dans son pays.
L’ancien diplomate utilisait divers moyens tortueux pour faire sortir l’argent détourné de la RDC qu’il logeait dans des institutions financières internationales. Une partie sera recyclée dans le système financier local. Opérations complexes qui exigent de véritables enquêtes pour être découvertes. Le canal exploité n’est autre que le réseau des banques contrôlées par la famille Kabila, notamment la BGFI, la BCDC, la BIAC, etc.). Or qui dit recyclage dit nécessairement blanchiment. Ainsi, selon les enquêtes en question, 50 millions de dollars ont été blanchis dès la première opération. Plusieurs autres ont suivi. Un intermédiaire en sait quelque chose, les enquêteurs ont mis à jour le rôle de Kalev Mutond, à Kinshasa. C’est lui qui avait présenté le diplomate rwandais au président. Le président RD congolais commence-t-il à sentir son trône vaciller? En tout cas l'opposition ne compte pas le laisser abuser de son pouvoir. La dernière opération ville morte organisée le 10 août dernier a été une réussite. La riposte du régime qui a fait quelques morts ne fait que renforcer la détermination de l'opposition. Ses leaders ont promis qu'en décembre 2017 Kabila ne sera plus président élections ou pas.