En parcourant le site de cette nouvelle monnaie à cette adresse : https://www.coopek.fr/, on a bien du mal à cerner les objectifs. Et pourtant, il s’agit d’une monnaie complémentaire numérique.
A savoir, une monnaie avec carte de paiement, donc sans billets et complémentaire à l’Euro.
Elle est à la fois nationale et locale comme on peut lire sur le site dédié: la monnaie complémentaire COOPEK est une monnaie nationale qui permet de favoriser les échanges locaux.
Ni plus, ni moins que l’Euro, alors ?
L’ambition affichée par les créateurs frise la mégalomanie :
Les concepteurs Tarnais se donnent 4 ans pour imposer leur modèle économique. « D’ici 2020, les objectifs sont 15 millions de Coopek mis en circulation, 200 aktiveurs, 15’000 entreprises et associations et 50’000 particuliers ». En 2020, les concepteurs tarnais pourront peut-être dire « par ici la monnaie ! ». (Source = Infos H24).
Pour parvenir à cet objectif, une belle brochette de 10 créateurs, tous dirigeants d’entreprises, ont créé une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif).
On y trouve :
Gérard Poujade, Maire de Séquestre (81) et Vice-Président du Conseil Régional, encarté PS jusqu’en Mai 2015, date à laquelle il aurait déchiré sa carte du PS. Particularité singulière : il détient 20 parts de la SCIC et 40% des droits de vote. Et en plus, d’après les statuts de la SCIC, il serait salarié.
Christian TSCHOCKE, Directeur Général de la SCIC et dirigeant de 4 entreprises.
Félicie Domene, voisine du sus-nommé Poujade et dirigeante de 2 coopératives.
Odile Verdure-Labeille, Directrice Pédagogique, Gérante Ecostratégie.
Alain Canet, Directeur Arbre et Paysage
William Vidal, PDG
Johann Vacandare, co-fondateur et Administrateur projet Enercoop
Et enfin, une SA Biocoop ainsi que deux SARL Biocoop.
Pour que le décor soit plus complet, ajoutons que le capital de la SCIC s’élève à 24 200 €.
Avec tous ces dirigeants d’entreprises, je me pose une question : les créateurs rechercheraient-ils à faire du profit ?
J’ai bien une petite idée de la réponse mais bon…. un dirigeant d'entreprise philantropique, ça ne court pas les champs.
En tout cas, un emploi salarié a été créé et pas n'importe lequel !
Mais je ne peux m’empêcher de comparer cette monnaie complémentaire numérique (MCN) avec les monnaies locales complémentaires et citoyennes (MLCC).
Rien qu’à l’énoncé des 2 intitulés, on a déjà quelques réponses :
- d’un côté une monnaie papier et de l’autre une monnaie numérique
- d’un côté une monnaie locale et de l’autre une monnaie nationale
- d’un côté une monnaie citoyenne et de l’autre une monnaie politico-commerciale
- d'un côté l'éthique et de l'autre le fric
Sinon, réjouissons-nous de la naissance de cette monnaie complémentaire numérique mais ne pleurons pas sur sa mort prochaine… faut pas déconner non plus, hein ?
:-)