IV) LE GRAPHIQUE DU SITE DU MEN : UN CHEF D’ŒUVRE !
Ce graphique est donc disponible que le site officiel du MEN, après qu’il aura été introduit de façon élogieuse, avec par exemple « Une enveloppe correspondant à 1 905 M€ en année pleine sera mobilisée à partir de septembre 2023. En 2023, 635 M€ seront ainsi consacrés à cet objectif. »
https://www.education.gouv.fr/projet-de-loi-de-finances-2023-342934
Ouf, on est rassurés, il ne fait donc aucun doute que nous aurons bien ces 1905 M€ en plus ! Choyés que nous sommes effectivement !
Bien entendu, comme tout le monde je l’espère l’a maintenant compris, ce graphique est complètement trompeur … enfin, d’une certaine manière, pas complètement ! Et cela ne sera pas si évident à comprendre, d’ailleurs, avant d’en arriver à l’explication indubitable, et de par les hypothèses que j’avais et dont j’étais absolument convaincu, je me demandais comment ce graphique pouvait ne pas être faux ! Vous verrez, dans les conclusions, que cette explication, la logique est cohérence d’ensemble relève d’un machiavélisme exceptionnel …
Et donc c’est un mélange, en fait, de fallacieux et disons d’incongru a priori, mais donc aussi de carrément trompeur. Et il en dit long en fait sur, paradoxalement, la révélation de l’arnaque du gouvernement, et on retrouve là, finalement, les spécificités du fonctionnement d’ E.Macron, le « en même temps » associé à une volonté de manipuler, mais sans jamais vouloir franchir le cap du « pur mensonge ». Ce qui se transforme donc en faille, comme ici une fois de plus. Bon, je sais que ce n’est pas Macron qui a fait personnellement ce graphique, mais il en a donc toute sa marque de fabrique. Et c’est ce que nous allons voir.
1) Première interprétation
Ce graphique représente donc le montant des revalorisations successives, année après année depuis 2020. Et il faut bien comprendre que les revalorisations indiquées pour 2021 et 2022 INCLUENT évidemment les deux premières primes Grenelle successives, ce qui est logique.
De plus, les 1135 M€ indiqués pour 2023 correspondent bien à l’enveloppe totale de la revalorisation (budget pour 4 mois) des personnels enseignants, dont FONT PARTIE là aussi bien évidemment les 635 M€ de revalorisation « inconditionnelle » des enseignants uniquement.
Ainsi l’interprétation de ce graphique, de par sa logique de construction par marches, ne fait a priori aucun doute : ces 635 M€ sont bien prévus, et seront donc EN PLUS de notre salaire à partir de septembre 2023, et donc en plus des primes Grenelle déjà versées ! Mais comment cela est-il alors possible ?! Les primes Grenelle ne seraient donc finalement pas incluses dans cette enveloppe inconditionnelle ?! Ce graphique est-il faux ou alors … avais-je tout faux ?! Nous verrons que … ni l’un ni l’autre !
Ensuite il y a cette présentation … « obscure » : la hausse du point d’indice pour l’année 2023 est indiquée au-dessus de cette revalorisation, et apparait ainsi séparée de l’enveloppe prévue.
MAIS !
Mais quand on regarde en haut à gauche les précisions, apparaît en apparaît une pour le moins étrange : en dessous de l’indication « Mesures votées ou prévues en PLF » (même cette formulation apparait un peu ... ambiguë ), est indiqué, concernant donc cette hausse du PI, la petite particule « dont » (hausse du point d’indice), et là, je ne sais pas ce que vous comprenez, mais je ne pense pas qu’il faille relever de la paranoïa pour se dire qu’il y a anguille sous roche … non ?!
Je reviendrai dans la publi suivante pour poursuivre cette réflexion, au regard de nouveaux éléments …
2) Quel PI ?! Quel PI CASI (CAS inclus) ?!
Mais il y a un GROS souci dans ce graphique qui finalement est très dense en informations ! C’est le montant donné pour la hausse du PI 2023 … « année pleine ». Les « 1654 M€ », vous connaissez déjà ce chiffre, en fait, c’est celui qui avait été donné sous forme (très !) arrondie de « 1,7 Md€ »
Et, a priori, ce montant DOIT correspondre au montant des PI 2023 HCAS (pour rappel : hors CAS) pour chaque programme, puisque ces 1,7 Md€ avaient été donnés comme augmentation du budget 2023 HCAS.
Or, en faisant les calculs qui partent des chiffres officiels :
252,26 +382,61 + 118,11 + 59,84 + 15,53 = 828,35 M€.
Cela ne correspond pas du tout.
Bon et là vous me dites logiquement, puisque vous avez tout suivi depuis le début :p, qu’il faut donc rajouter les PI 2023 manquants, ceux que Macron a en fait repris de la revalorisation inconditionnelle !
Alors vérifions (même si les plus matheux savent déjà que cela est impossible) :
828,35 + 252,26/2 + 383,61/2 + 118,11/2 = 1204,84 M€.
Mais on peut quand même essayer autre chose : compter le « CAS », en allant tout de suite au montant le plus gros que l’on puisse obtenir, c’est-à-dire celui obtenu en rajoutant de suite les PI manquants (car si on rajoute le PI manquant dans le HCAS, il faut donc aussi le rajouter dans le CASI qui, pour rappel, inclut le HCAS) :
400,2 + 252,26/2 +576,3 + 383,61/2 + 118,9 + 118,11/2 + 69,23 + 23,2 = 1564,22 M€.
Et vous comprendrez bientôt pourquoi ce casse-tête m’a pris énormément à résoudre …
V. LE GRAPHIQUE TRES INTERESSANT PRESENTE PAR LE SENAT
1) Le CAS manquant ! Un chiffre … mis à jour ?!
Quand on consulte l’avis de l’assemblée nationale, ainsi que le rapport du Sénat (illustration), sur le PLF Enseignement scolaire 2023, on tombe sur un même chiffre donné dans une phrase pour la première, et dans un graphique (qui illustre d’ailleurs l’obtention du budget des dépenses 2023 de la forme 4) pour le deuxième. Et en fait ce chiffre, qui avait donc été mis à jour depuis la publication du PLF 2023, apparaît aussi sur le site du MEN !
Pourquoi ce chiffre nous intéresse en particulier ? Parce qu’il diffère de celui qui est donné – indirectement – dans le PFL 2023 : c’est le GVT CASI. Et celui-ci est de 770 M€.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion-cedu/l16b0374-tiii_rapport-avis
Or, nous avions calculé dans la publi P5E1 :
- GVT CASI 2023 = 318,6 + 275,7 + 46,3 + 20,18 + 13,1 = 673,88 M€.
Et la différence entre les deux est donc GVT CASI = 770 – 673,88 = 96,12 M€.
Alors on peut se demander pourquoi une telle différence, de par sa valeur importante. On peut en tout cas supposer que cette valeur est le fruit d’une rectification de dernière minute, qui n’avait pas été faite dans le document PLF publié en ligne. Alors rigoureusement il n’y aucun autre chiffre à notre disposition permettant de savoir si ce montant a été inclus dans le HCAS, ou dans le CAS, mais si la partie principale était incluse dans le HCAS, cela « dérèglerait » tous les autres montants, alors que le fait qu’elle soit dans le CAS ne changerait rien …
Et donc on peut simplement constater ce qui je pense ne devrait ne souffrir d’aucun doute quant à son interprétation, car en repartant du montant CASI calculé dans la publi précédente :
1564,22 + 96,12 = 1660,34 M€
On dépasse un peu les 1654 M€ indiqués sur le graphique du MEN. Or, il ne faut pas oublier qu’une partie de ce GVT supplémentaire peut se retrouver dans le HCAS, d’autant plus que l’enveloppe des « mesures catégorielles » qui est 1109 M€, au lieu de 1135 M€.
Bref, il ne fait aucun doute que ces 1654 M€ de PI CASI correspondent au montant qui apparait « réellement », d’une façon ou d’une autre, dans le « vrai » budget 2023. Il n’y a de toute façon pas de possibilité de lui trouver une autre interprétation, à moins de considérer qu’ils ne correspondent donc à aucun chiffre officiel (ou officieux !).
2) Ce montant de 1654 M€ CASI confirme alors indirectement le PI manquant !
En rappelant que ces 1654 M€ sont donc obtenus en rajoutant les valeurs des PI manquants dans le document PLF 2023 !
D’ailleurs qu’en est-il des chiffres indiqués dans le rapport du Sénat ? Il suffit de regarder une fois de plus l’illustration du budget CASI : il est de 1200 € … !?
(Re)calculons le total du PI CAS sans rajouter le PI manquant :
400,2 + 576,2 + 118,9 + 69,23 + 23,2 = 1187,73 M€ … à quelques M€ près, le chiffre de 1200 M€ du Sénat. C’est-à-dire que le Sénat disposait bien, lui aussi et au moins officiellement, des chiffres truqués du « PI CAS », qui sont donc, en réalité, de 1654 M€ !!
De plus, « à quelques M€ près », dont les 6 M€ « en trop » qui nous faisait dépasser les 1654 M€ ?
Pour conclure ici, seul le graphique du MEN indique clairement le VRAI montant du PI CASI.
Ce montant ne peut donc apparaitre officiellement dans la phrase « le budget de l’EN est passé à près de 60 Md€, avec une augmentation de 3,6 Md€, DONT une hausse du point d’indice de 1,7 M€ ».
Car ces 1,7 Md€ correspondent au budget CASI, donc beaucoup plus important que les 60 Md€ du budget HCAS ! Mais il apparait donc, sous forme sciemment trompeuse, dans un graphique que l’on croit naturellement être HCAS …
Alors la question est … POURQUOI ?! Pourquoi semble-je me focaliser sur quelque chose qui pourrait sembler si anodin) première vue … ?!
Vous allez comprendre dans la prochaine publi, qui sera LA conclusion véritable de ce travail d’investigation et de recherche de plus de 8 mois maintenant …
Les pièces du puzzle vont enfin TOUTES s’assembler et prendre une cohérence dont la limpidité, la logique - et finalement l’incroyable simplicité d’ensemble - non seulement devrait vous interloquer, mais aussi et surtout enlever le moindre doute éventuel sur cette stratégie de manipulation réellement incroyable, qui aura mis KO (en tout cas officiellement) TOUS les syndicats pendant si longtemps
VI. L'INEVITABLE ET INCROYABLE DEDUCTION, LA REALITE DU BUDGET PREVU !
De par l’étonnante cohérence de ce qui va suivre pourra-t-on parler d’une simple hypothèse (hormis, bien sûr les 376,5 M€ à retirer de façon absolument certaine des 635 M€) ? Vous pourrez juger par vous-même …
1) Retour sur le graphique – finalement extrêmement parlant – du site du MEN
Revenons sur le graphique du site du MEN … les plus perspicaces doivent bien comprendre pourquoi la présentation du budget commence ainsi :
« Le budget de l’éducation et de la jeunesse représente plus de 59 milliards d’euros en 2023 (hors compte d’affectation spéciale pensions), soit un budget en croissance de 6,5 %. Il s’agit d’une hausse historique de nos moyens, qui prolonge et accentue une hausse continue depuis 2017. »
Avec « hors compte d’affectation spéciale » que l’on a désigné dans les précédentes publis par «HCAS ». Ensuite il n’est plus précisé que les chiffres donnés sont HCAS, on est donc dans l’implicite et on se base en toute logique sur des montants du budget 2023 uniquement HCAS.
Or, comme nous l’avons montré, ce montant de « 1654 M€ année pleine » ne correspond pas du tout à la hausse du PI HCAS, mais en fait à celle du PI CASI (CAS, donc « pension » incluse), et en plus, bien sûr, à celle du PI CASI REEL, donc qui a été rectifié. Comment cela est-il donc possible ?! Mélangerait-on sur ce graphique les chiffres HCAS et ceux CASI, impliquant donc une FAUSSE représentation graphique ?!
Eh bien non. Ce n’est pas beaucoup moins grave qu’un mensonge, mais on est dans une manipulation très vicieuse … comme notre président a montré depuis le mois de mars qu’il y excellait tellement bien !
L’explication est simple : par exemple sur le site du Sénat, le graphique utilisé a bien pour un titre (voir illustration de la publi précédente) avec la bonne précision « dont CAS « pensions » » (CASI). Et justement cette précision est a priori toujours indiquée – évidemment - pour savoir de quoi on parle réellement.
Or, que constate-t-on concernant notre graphique sur le site du MEN ? Il n’y a pas cette précision HCAS, ou CASI ! A la limite ce n’est pas trop grave à partir du moment où, logiquement, il s’agirait donc du budget HCAS, puisque le budget CASI n’a pas été mentionné une seule fois … mais c’est justement le contraire : c’est la hausse du budget CASI, et non HCAS, qui est illustré !
Il y a donc volonté évidente de tromper, et cela prendra bientôt toute sa cohérence ....
Pour mieux comprendre, cela commence avec :
« Le projet de loi de finances inclut également l’impact en année pleine de la hausse du point d’indice des fonctionnaires (+ 1,7 Md€) et les hausses de rémunérations liées au déroulement normal des carrières ("glissement vieillesse technicité" de 770 M€ en 2023). »
Un paragraphe qui aborde la partie (avec le graphique dont il est question ici) « Reconnaître et revaloriser les personnels », juste après un graphique avec la précision d’évolution du budget du MENJ qui comporte bien la précision « Hors CAS pensions » !!
Mais la présentation de ce graphique n’est donc pas fausse pour autant, et tout ce qui apparait dedans reste alors cohérent, normal. Car n’apparaissent, en plus de la hausse du PI, que des revalorisations qui correspondent à des primes budgétées, pour l’année 2023, ou pour les années précédentes (dont primes Grenelle) : ainsi elles ne dépendent pas du PI, et donc leur montant HCAS est le même que celui CASI … machiavélique !
D’ailleurs sur le site du Sénat, le graphique indique bien lui aussi le même montant alors qu’il est, celui-ci, CASI. A quelques M€ de différence près inexplicables a priori et que l’on a déjà évoqués, qui découlent sans aucun doute de rectifications de chiffres de dernières minutes, comme on y avait déjà aussi fait allusion.
2) L’implacable cohérence, et le montant du budget prévu
Si on récapitule, on doit retirer du budget de 635 M€ prévus les 376,49 M€ « repris » par le PI 2023 manquant. Et c’est encore bien trop par rapport à ce que l’on décrypte du discours gouvernemental.
Et rappelez-vous, sur le graphique du MEN on a l’indication « dont hausse du point d’indice » comme précision apportée pour la revalorisation. On se rappelle qu’il n’y a pas de mensonges, mais des manipulations, comme l’illustre parfaitement ce graphique jusque-là.
Le « dont » indique donc bien, en toute logique, ce qui sera réellement retiré de la revalorisation !! Donc 1654 M€ à retirer « année pleine », correspondant à 1654/3 = 551 M€ environ.
A retirer, a priori, de l’enveloppe globale de revalorisation de 1135 M€ pour l’ensemble du personnel enseignant. Sauf que … tout, dans ce budget global, est budgété précisément, sauf bien sûr l’enveloppe de revalorisation « inconditionnelle ». On comprend donc que ce qu’il restera de cette revalorisation, c’est :
635 – 551 = 84 M€ ! Ou bien « 3* 84 = 252 M€ année pleine !
Soit, finalement, comme « certain »(s) l’auront déjà compris depuis le mois d’avril, le budget correspondant à une troisième prime Grenelle.
Une prime Grenelle permettant de continuer la stratégie de tassement salariale entamée depuis le début du premier quinquennat Macron, et dont il n’avait JAMAIS eu l’intention de s’éloigner, pour la simple et bonne raison que la masse salariale des enseignants est tellement grande (enfin, de moins en moins à euros constants), qu’un néolibéral anti services publics n’allaient pas louper cette occasion en or ! Dût-il, pour parvenir à ses fins, truquer un budget de l’Education nationale, avec toutes les conséquences dont nous reparlerons.
3) Où CAS … ER le budget « en trop » de la revalorisation inconditionnelle ?
Revenons à la fin des explications : dans le budget 2023, où seraient alors transférés ces 551 – 376,5 = 175,5 M€ retirés du budget de la revalorisation inconditionnelle ?
Il n’y a en fait qu’une seule possibilité : qu’ils soient dans le … GVT solde (GVT total) ! Quand on voit les valeurs du GVT comparativement à celles de 2022, on peut considérer qu’il y a une certaine cohérence dans l’évolution. Mais s’il manquait en fait 175,5 M€ sur trois (voire cinq) programmes, cela pourrait alors passer relativement inaperçu. Ce n’était d’ailleurs probablement pas anodin que le GVT total avait été changé entre deux versions du PLF !
Remarque : si on considérait que le principe du « tiers manquant » pour le PI 2023 de chacun des trois premiers programmes avait été appliqué aussi pour le GVT, il suffirait de diviser les GVT correspondants par 2 en espérant trouver la somme de 175,5 M€. OR on trouve 195 M€. Cette différence pourrait s’expliquer par la possibilité d’avoir utilisé les GVT des 5 catégories, puisque cela n’enlevait pas l’information essentielle indiquée sur ce graphique : c’est bien le tiers des 1654 M€ de hausse du PI 2023 (CASI) qui sera de toute façon enlevé à l’enveloppe de revalorisation inconditionnelle des enseignants.
4) Une révélation passée inaperçue … et concordante !
La question que l’on pouvait se poser est donc : peut-on calculer les vraies valeurs du GVT ? La réponse est non, car, dans ce calcul apparait celui du « GVT positif » qui nécessite des données qui ne sont de toute façon pas sur le PLF. Par contre il y a peut-être moyen de calculer le « GVT négatif » a priori calculable à partir des « entrées/sorties » des fonctionnaires ainsi que des « coûts moyens d’entrées/sorties » qui sont bien présents dans le document. Par contre je n’avais pas réussi à retrouver déjà les bonnes valeurs en partants des documents de 2022 par exemple. La comparaison du GVT négatif avec celui obtenu, s’il était différent (et donc plus faible), impliquerait bien sûr un problème au niveau du GVT positif (qui devrait plus grand), et ainsi démontrer la tricherie.
Et donc, de façon inattendue dans un article du « Café pédagogique » du 5 décembre 2022 intitulé « Recrutement : le niveau de 2022 a légèrement baissé », d’un auteur étrangement inconnu, apparait la phrase suivante (illustration) :
« Au final, il n’a pas échappé aux futurs enseignants que les deux tiers de la revalorisation inscrite au budget 2023 provient simplement de la hausse du point fonction publique et du glissement vieillesse technicité (le fameux GVT). Le reste ne concernera qu’une minorité, et sera en grande partie lié à du travail supplémentaire. »
Etrange !! Une « révélation » arrivant comme un cheveu sur la soupe et comme si cela coulait de source, corroborant la ponction du budget enseignant par le PI2023 – implacablement démontrée – ainsi que par celle du GVT – … certaine ?!
Bon, pour être rigoureux, la formulation de cet auteur indique que l’on partirait de l’enveloppe globale pour les enseignants (935 M€), dont seul un tiers resterait soit 935 / 3 = 312 M€ environ, qui serait inclurait donc alors une partie conditionnée et une inconditionnelle … cela reste donc plutôt vague.
Je pense qu’il ne fait aucun doute que la réalité de la revalorisation prévue est de 252 M€ année pleine, cela participe d’une telle logique d’ensemble que le contraire en deviendrait extrêmement surprenant !
Car il faut bien comprendre que, avec ce graphique, le MEN et le gouvernement Macron s’exonère donc de tout … mensonge ! Car il est bien indiqué, même si implicitement comme on vient de le voir, ce que sera la réalité de la revalorisation !
Remarques : - Cet auteur inconnu ne serait-il pas François Jarraud, rédacteur en chef du café pédagogique, partant bientôt à la retraite ? Mystère, en tout cas j’avais essayé de le contacter, sans retour. Je ne compte même plus les vents que je me suis pris ! Toujours est-il que l’on peut logiquement considérer que cette personne avait bénéficié de fuites émanant du MEN ou du gouvernement en général …
- Pour rappel les montants des deux premières primes Grenelle s’élevaient à 253 puis à 245 M€ … on est dans une homogénéité limpide des montants de ces différentes primes.
- Je le redis ici pour ceux qui n’auraient pas tout lu ou tout compris : il n’y a absolument aucun doute sur la réalité du trucage du budget de l’Education Nationale. Cela a été non seulement prouvé de façon irréfutable – quand bien même cela l’a été à partir de calculs extrêmement simples au vu de l’énormité que cela aura révélé, et cela aura même été confirmé encore deux fois par la suite …
Un trucage dont les implications sont énormes, et dont les conséquences ne peuvent être que très graves … c’est là que nous aurons l’occasion de mesurer à quel point notre pays est un Etat de droit, que la liberté d’expression de la Presse est bien entendue solide et qu’infiniment peu de rédactions oseront refuser de publier cette information essentielle qui pourrait mettre à mal l’intégrité d’un gouvernement au pouvoir, avec les conséquences que vous n’imaginez probablement pas vraiment
VII. COMMENT E. MACRON JUSTIF… ENFIN AVAIT L’INTENTION DE JUSTIFIER LE FAIBLE MONTANT !
1) Les engagements de Macron et P. N’Diaye
Il ne faut pas oublier ce qu’il fallait retenir, entre autres, des deux premières parties : les VRAIS « engagements » d’E. Macron concernant la revalorisation inconditionnelle. Rappelons-les, bien évidemment après les avoir correctement décryptés comme cela avait été fait :
a) Salaires échelon 2 (« début de carrière) à 2000 € nets.
b) « environ 10 % de revalorisation inconditionnelle des enseignants … « statu quo ante » ».
Et … c’est tout !
Pour le a) : pas de souci, et en précisant/rappelant que pour arriver à ces 2000 € nets sont donc inclus la revalorisation du point d’indice (de par le « statu quo ante »), les deux premières primes Grenelle et … la prime informatique mensualisée pour la circonstance ! Bref, il s’agit de rajouter environ 75 € échelon 2, comme cela avait d’ailleurs été reconnu en septembre officiellement … ça va !
Pour le b) : voir la publi P3E4. Ces 10 % sont en fait basés sur les traitements indiciaires, et on peut donc estimer, suivant l’année réellement prise en compte par le gouvernement (2017, 2018 ou 2019), que l’enveloppe de 1,9 Md€ correspondra à environ 8 % d’augmentation de la masse des TI. Mais bien sûr un peu plus, s’il ne s’agit pas, en fait de 10 % environ de la masse des TI (les syndicats avaient supposé cesi 10 % de la masse, pourquoi pas mais en commettant deux erreurs), mais 10 % de moyenne environ des pourcentages d’augmentation … ce qui est d’ailleurs plus cohérent avec la formule « 10 % d’augmentation en moyenne ». Avec d’ailleurs les fameux « 14 % » de P. N’Diaye échelon 4 (publi P3E5) probablement (le calcul avait dû être fait dans une des précédentes publis) 16 % pour l’échelon 2, puis dégressivité pour les autres échelons avec, bien sûr un minimum de … 3,5 % pour tous les autres échelons !
Dites-donc, ça doit bien faire dans les « environ 10 % » de moyenne tout ça, non ?!
Bon, on peut enchainer avec les « promesses » de notre cher ministre :
c) « revalorisation jusqu’à 20/25 ans de carrière ». Ben oui, il s’agit d’une prime Grenelle. Bon, d’abord il aurait pu préciser directement les échelons, c’est-à-dire a priori l’échelon 10 minimum (dernier revalorisé lors de la dernière prime Grenelle) puisque la logique de cette stratégie de tassement salariale implique une revalorisation progressive à chaque fois d’échelons suivant, ou l’échelon 11. Mais non, tant que l’on peut rajouter du flou dans le flou et ainsi laisser le moins à penser qu’il put s’agir effectivement d’une troisième prime Grenelle, pourquoi s’en priver ! C’est d’ailleurs une nécessité d’être le plus dans le flou possible, puisque ce pauvre ( !) homme doit tenir jusqu’à … septembre 2023 !
d) « Remédier au « plat » (expression enrichie avec « faux plat ») des milieux de carrière. »
Heu, là non. Voir publi P2E4.
Là de deux choses l’une : soit P. N’Diaye ment par … grosses carences mathématiques, soit il ment sciemment. Car remédier à un plat en utilisant des primes Grenelle est donc mathématiquement impossible …
Oh, « on » lui excuserait d’avoir si peu l’esprit scientifique, n’est-ce pas …
Je ne pense pas avoir omis l’un des engagements réel … ?!
2) Les « preuves » sur lesquelles E. Macron s’appuiera
« Les paroles s’envolent, les écrits restent ». Le gouvernement aura bien évidemment suivi à la lettre le conseil implicite de cette citation. Et le site du ministère en est donc un bon – que dis-je un excellent ! – exemple ! Ainsi n’apparaitront pas par écrits la formules évoquée dans le publi précédente au sujet de ces « 1,7 Md€ » qui sont dans le CASI (pensions incluses) et non dans le HCAS.
Bon, et quand on parle d’ « écrits », on fait bien sûr référence aux « écrits » officiels du gouvernement en général, hin, pas des écrits des journalistes qui se seront faits duper (avec de gros doutes pour certains), ou les retranscriptions des … syndicats ! Dont, je rappelle, l’un d’entre eux (le plus gros … oups) qui se basaient des titres de journalistes pour justifier telle promesse d’E. Macron … heu comment dire …
Et ce qui finalement aura été d’une certaine manière le « nez au milieu de la figure » mérite bien une partie à lui tout seul, et vous allez comprendre pourquoi !
3) Le … graphique du site du MEN … avis aux esprits tordus !
https://www.education.gouv.fr/projet-de-loi-de-finances-2023-342934
Eh oui ! Car tout n’a pas encore été éclairci avec ce graphique ! D’ailleurs je pense que je vais l’encadrer, tellement il est si … puissant !
Un graphique qui devait allier « non mensonge mais très très trompeur » et « vraies informations passées ». Challenge difficile (il y en aura d’ailleurs un autre que l’on verra après) !
Et pourtant, mission accomplie ! Explications :
Comme j’y avais déjà fait allusion, en observant ce graphique, on comprend la chose suivante : les primes Grenelle déjà versées ne sont donc pas comptées dans les 635 M€ …
Et c’est VRAI ! Et c’est un peu faux en même temps mais c’est surtout vrai :p. Car effectivement ce graphique nous dit que ce sont des montants correspondants aux hausses du PI qui sont incluses dans la revalorisation, MAIS PAS les primes Grenelle … donc on est bon ! Même si dans les « environs 10 % de revalorisation inconditionnelle », on sait bien que E. Macron les incluent ! Mais comme le graphique n’enlève que du PI, que leurs montants correspondent ou pas à ceux des primes Grenelle, il n’y pas … mensonge ! Sauf de la présentation trompeuse, dont le but était justement de faire croire que ces primes Grenelle n’étaient pas incluses dans ces 635 M€ …
Puissant, non ? Et bien sûr, très tordu, je pense que vous devez valider …
A la rigueur, on excusera les syndicats d’être tombés dans le panneau en regardant ce graphique, car tel était donc le but, de tromper.
Bref, voilà un « écrit » qui aurait bien servi de justification, voire de preuve de la « bonne foi » (…) de notre cher président !!
4) L’excellent boulot (à une faille près ;) ) des techniciens du ministère des finances !
Vous ne réalisez probablement pas la chose suivante : il a fallu d’abord trouver comment établir une stratégie de manipulation de grande échelle, dont le but serait de neutraliser les enseignants et surtout leurs syndicats, et dont la présentation du budget 2023 permettrait de conforter jusqu’au mois de septembre de la même année, MAIS en faisant en sorte que ce budget ne corresponde pas à un mensonge !
La seule solution était bien sûr de faire ce qui est apparemment une manip assez répandu : indiquer dans le budget une enveloppe dont la grande partie sera en fait virtuelle, puisque d’autres parties (ici 2 en l’occurrence : le PI 2023 et le GVT) devaient nécessairement piocher dedans pour être complètes …
Il fallait aussi que la manip à faire soit compatible avec un graphique qui se devait de valider les conditions décrites précédemment. D’où, c’est en fait très logique, d’avoir cette histoire de 1/3 pour le PI HCAS : en en prenant 1/3 – et surtout 1/3 des programmes à dominante enseignants, inclus frauduleusement dans l’enveloppe de la revalorisation, ils n’ont fait qu’exprimer qu’effectivement la revalorisation du PI était incluse dans ces « environ 10 % » … AH AH AH !
Oui, on pourrait en devenir fou … de rage ... devant un tel cynisme !
Quant à la partie du budget censée plus ou moins représenter les primes Grenelles + prime informatique, bah, peu importe ce qui peut la représenter, pourquoi pas le GVT ! Il n’y avait de toute façon pas d’autre choix, à moins d’avoir des chiffres qui purent apparaitre trop facilement suspects …
Ceux du PI ne l’étaient pas forcément, en pus c’est rare d’avoir un dégel du PI, les députés et sénateurs ne sont pas/plus habitués à des valeurs de PI, donc à moins de les vérifier …
D’où la faille. Pour présenter un budget avec une fausse enveloppe d’un montant aussi important, il fallait donc utiliser le PI – qui permettait donc aussi une cohérence – et pas simplement le GVT. Malheureusement pour ces pauvres techniciens du ministère – et pour le gouvernement Macron, et donc pour E. Macron ! -, cela engendrait ainsi une faille, finalement tellement simple à vérifier …
5) Comment cela est-il possible ?
Ca mérite aussi un paragraphe. Car des questions se posent. Quid des « complices » ?! De leur nombre, surtout, et de leur orientation politique …
Même si le 49-3 a permis de mettre un terme à l’étude des budgets, ils avaient quand même été pris en main par les différents députés, avec une commission des affaires culturelles qui avaient donc rendu leur « avis », et les sénateurs – de vieux briscards pour la plupart, dont on imagine difficilement qu’ils purent être bernés – qui en avaient rendu leur rapport. Des sénateurs qui avaient d’ailleurs semblé particulièrement … empathiques envers les enseignants à l’annonce de l’acceptation de cette enveloppe de revalorisation … un peu trop sympas pour être honnêtes peut-être ?!
De plus, quid de ce qu’il se passerait en septembre 2023 … comment E. Macron peut-il imaginer qu’alors quand les enseignants découvriraient cette prétendue « surprise », différentes parties ne vérifieraient pas en détails ce fameux budget pour trouver où ont bien pu passer les 635 – 84 = 551 M€ manquants dans le budget annoncé de la revalorisation inconditionnelle !?
En tout cas cette conclusion sur la réalité de la realorisation inconditionnelle, avec une telle strétégie appliquée scupuleusement sans aucun respect pour la condition enseignante - bien au contraire - est juste insupportable.