Éric SKWÉRÈS

Abonné·e de Mediapart

3 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 septembre 2022

Éric SKWÉRÈS

Abonné·e de Mediapart

La sécurité sociale à poil

Petit résumé non-exhaustif de l'histoire de la sécurité sociale et défense du tout-vivant.

Éric SKWÉRÈS

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Si c'est le 13 Août 1935, dans les États-Unis d'Amérique de Franklin D. Roosevelt, que fût pour la première fois reconnu juridiquement le terme "sécurité sociale, dans le bien-nommé Social security act, il faudra attendre, en France, le 15 Mars 1944 pour qu'il se fasse sa place en politique, en étant adopté à l'unanimité par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.), dans son programme "Les jours heureux".

Officiellement créée en France en 1945, via les ordonnances des 4 et 19 Octobre, sous le premier gouvernement du président Charles de Gaulle, la sécurité sociale a connue maintes évolutions jusqu'à nos jours. De la nomination d'Ambroise Croizat, le 26 Janvier 1946, en tant que Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, qui lutta contre le système capitaliste, pour une sécurité sociale plus juste tout au long de ses trois mandats, à l'instauration du minimum vieillesse le 30 Juin 1956, visant à aider les personnes âgées disposant de trop faibles revenus.

Des ordonnances Jeanneney en 1967, imposant la division en trois parties du régime général (à savoir la santé, la famille et la vieillesse) et accordant dans le même temps une augmentation des voix du patronat dans les caisses primaires (passant de 25% à 50%), à la création de la Contribution Sociale Généralisée (C.S.G.) le 26 Décembre 1990, impôt dont tout le monde doit s'acquitter, y compris les plus précaires (et qui n'a d'ailleurs cessé d'être augmenté depuis sa création).

Du plan Juppé, annoncé le 15 Novembre 1995, allongeant la durée de cotisation pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public, augmentant les tarifs d'accès à l'hôpital, restreignant les médicaments remboursables et mettant en place le blocage et l'imposition des allocations familiales.

Sans oublier la modernisation apportée par la création de la carte vitale en 1998, puis l'année suivante, le 27 Juillet, celle de la Couverture Médicale Universelle (C.M.U.), permettant l'accès aux soins de toutes et tous, et pour terminer, la création du cinquième risque le 7 Août 2020.

Nous voici donc avec un joli petit pavé imbuvable. Et encore, il n'avait pas pour but d'être exhaustif, je n'ai en effet abordé qu'une fraction de l'histoire de la sécurité sociale. Mon but n'étant pas d'être complet sur le sujet, seulement de prouver que la sécurité sociale n'est pas un point fixe, qu'elle peut, et doit évoluer pour s'adapter à nos nouveaux besoins.

Défendue par le C.N.R. pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle faisait partie de ces mesures qu'il jugeait indispensable sitôt la paix retrouvée. Dès sa mise en place, elle fût victime d'attaques du patronat, et dut, sans cesse, être défendue bec et ongles, par Ambroise Croizat, par les travailleurs, les syndicats et la Gauche. Ce bouclier visant à défendre les trop faibles, les trop démunis, est encore aujourd'hui, victime de nombre d'offensives, du patronat, de la Droite, mais aussi d'une certaine frange de la Gauche, semblant avoir oublié ses luttes, ses valeurs. La France des jours heureux du P.C.F. devrait relire Les jours heureux du C.N.R., de cette époque où les communistes défendaient le travailleur face au patron, la prolétaire face au bourgeois.

Mais cessons-là cette digression. Pour reprendre l'image que j'ai employé ci-dessus, je considère la sécurité sociale comme un bouclier, permettant pas exemple aux plus démunis d'accéder aux soins (si tant est qu'ils ne vivent pas au beau milieu d'un désert médical). Ne serait-il pas temps, en cette période où la planète elle-même semble nous lancer un cri d'alarme, d'étendre cette protection au tout-vivant. À l'heure où, un député comme Aymeric Caron se voit raillé par certains, alors qu'il ne fait que demander que l'on cesse, sous prétexte de traditions et de divertissements, de torturer des animaux. L'Humanité ne pourra pas être sauvée en sacrifiant ce qui fait son humanité. Nous, qui nous sommes autoproclamés comme étant le pinacle de l'évolution sur notre Terre, avons la responsabilité de protéger ce tout-vivant. Et l'inclure sous la protection de la sécurité sociale me semble être un bon moyen pour se rapprocher de l'objectif qui nous concerne tous : la survivabilité de la planète et de ses habitants.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.