"Il ne leur appartient pas de répondre, ni de comprendre. Il leur appartient d'agir et de mourir".
C'est ce qui sera inscrit sur l'épitaphe des députés du PS lorsque leur mandat ne sera pas renouvelé. Contrairement à une idée reçue et aux apparences (comme il se doit, trompeuses), cette citation (empruntée à un passage du roman de Len Deighton, "Mexico Poker") qualifie la nécessaire absence de parti pris, d'empathie, d'analyse et surtout de réflexion indispensable à l'action d'hommes dédiées à un objectif. Celui de rester au pouvoir coute que coute et de reproduire un schéma social qu'ils veulent intangible : dans le roman on demande des actes et des preuves de loyauté et non des choix philosophiques..
Leur passage à l'Assemblée Nationale aura été le symptôme d'une France malade et d'un parti déterminé a renier ses propres convictions et ses engagements. Comment dès lors espérer une inflexion ou pour le moins une remise en cause de ses choix politiques ?
C'est donc avec lucidité que l'on peut qualifier et surtout désigner avec certitude celles et ceux qui ont choisi le "Parti des Dominants".
Le PS en serait la vitrine acceptable et le RN son visage le plus abject. La Macronie et la Droite réactionnaire séculaire en seraient les habits confortables pour une bourgeoisie en mal de haine.
"À l'heure suprême l'athée invoque Dieu et le Royaliste la République. On se cramponne à ce qu'on a nié. [Victor Hugo]".
La taxe Zucmann, l'abrogation de la Réforme des Retraites et autres billevesées provenant (comme je l'ai déjà écrit dans un autre billet) du cerveau malade d'un électeur de gauche en mal d'égalitarisme et de justice sociale n'ont jamais fait, ni ne feront jamais l'objet de la moindre concession "du camp d'en face". ILS NE LÂCHERONT RIEN.
Notre croyance dans la vertu de l'onction élective et populaire est une illusion et une erreur. Tout au moins tant que ces institutions ne seront pas changées en profondeur et que la Ve République restera la matrice des partis assujettis à sa volonté.
Le NFP a fait élire sous ce label pourtant prometteur des hommes comme François Hollande, le fossoyeur de la gauche populaire et combative, digne héritier d'un Mitterand assoiffé de pouvoir et lui aussi complice d'un ultra-libéralisme qui a enfanté, trente ans plus tard, un Macron, sorte d'hybride entre Thatcher et Hollande. Un monstre en quelque sorte dont le sus-nommé Hollande continu son travail de sape et destructeur au sein de l'hémicycle.
Cela conduit, en dépit de toutes les menaces que cela suppose, à ne pas suivre les injonctions faites aux électeurs de "faire barrage à l'extrême droite" [et de faire le choix d'élire un candidat qui ne soit pas de notre camps] "en créant les conditions pour que le Front Républicain empêche l'élection d'un député d'extrême droite". C'est une faute politique, il faut choisir son camps. Il faut "prendre parti".
"Lorsque Démétrios assiégeait Athènes, Épicure marchait au milieu des Athéniens. Épicure prenait parti." [Paul Nizan].
Lecornu comme les autres avant lui servira son maître Macron. Le budget promis par Macron aux marchés et aux institutions internationales dont la Commission Européenne n'est pas la moindre sera bel et bien mis en œuvre.
Le rêve d'une gauche parvenant au pouvoir par la voie des urnes se heurte au mur de la triste réalité politique. La quadri-partition du paysage politique ne peut qu'aboutir qu'à des déconvenues et des désillusions. Les sœurs jumelles de l'abstentionnisme. Peut-être tomberont nous dans l'invocation d'un (ou d'une) guide autoritaire pour sortir ce pays de l'impasse politique ce qui serait la conséquence d'une paresse citoyenne et d'une médiocrité intellectuelle ou trouveront nous, les forces pour construire une nouvelle société en brisant les chaines de ce pouvoir.
Macron est le premier responsable de ce désastre. Il doit partir.