Lorsque j'accepte d'écouter ou de regarder à mon corps défendant les donneurs de leçon qui à gauche, qui à droite, qui journalistes, m'intimant l'ordre que dis-je me sommant de voter pour faire barrage ou faire corps avec l'arc républicain afin d'empêcher le RN de participer à la curée à venir qui consistera à vider de son contenu l'Etat de Droit et les Instituions de la République, je sens une montée d'urticaire !
Déjà que je daigne écouter une radio dite de Service Public (et non de Sévices Publics n'en déplaise aux esprits chafouins et irrespectueux), mais lorsque ses chroniqueurs me donnent des leçons de morales avec l'assentiment de leur "interviewé", j'en reste pantois.
En 2016, j'ai manifesté contre la loi Travail de l’inénarrable Myriam El Khomri. Le long du parcours entre Bastille et Nation (j'ai pris des photos !), des nuées de CRS encadraient cette manif. Arrivés à Bastille, nous avons été nassés par ces mêmes CRS. Le ministre de l'Intérieur n'était ni Darmanin, ni Castaner, ni Collomb mais Bernard Cazeneuve. Cela laisse songeur. Cette loi est passée et ni le programme de la NUPES ni celui du NFP n'ont mis à l'ordre du jour son abrogation.
En 2018, les Gilets Jaunes ont vertement rappelé au godelureau à l'Elysée , que les pauvres, cela existe, ce n'est pas un gros mot et que cela peut aller dans la rue. Les manifestants éborgnés, frappés au corps, molestés au visage, gazés, recevant des balles de LBD en peine face ne l'ont pas été sous le Ministère de Pierre Pucheu ou de Pierre Laval mais sous celui de Christophe Castaner...
Déjà, à cette époque heureuse du Macronisme bon teint et bon enfant, on nous sommait sous l'injonction restée célèbre de "condamner la violence"...Cela me parait si loin.
Aujourd'hui, on demande au Peuple de Gauche, inscrit sur les listes électorales, ne s'abstenant pas, ne votant pas blanc, de voter à droite et fermer sa g.....
C'est un comble. En fait on me demande de passer la serpillière. C'est à dire nettoyer les écuries d'Augias, ou pour être plus clair réparer le boulot que la gauche au pouvoir n'a pas fait en tournant le dos à ses convictions. Quant à Macron il n'a cessé de cracher sur le peuple depuis 7 ans à coup de trique et de matraques (elles étaient encore chaudes).
Dernière perfidité, on nous demande d'empêcher le RN de sortir de sa cage en s'abstenant bien de trop s'exposer et surtout en discutant tranquillement autour d'une tasse de thé. Ces crapules se moquent bien des Tribunes dans Libé ou dans Le Monde. En gros, emmurer le RN derrière un mur de parpaings. "Faire [un] barrage". C'est un vrai travail de professionnel. C'est un boulot de maçon.
C'est demander au pauvre type qui côtoie des électeurs du RN quotidiennement au fin fond de sa campagne ou de son bloc de béton, de faire le sale boulot.
On nous demande donc -avec célérité, abnégation et sans état d'âmes de voter pour "n'importe quel candidat pourvu qu'il ne soit pas du RN"....
C'est un peu court. Qui est comptable de ce gâchis ? Cette méthode a été appliquée par des opposants dans un pays dirigé par une autre crapule : La Russie de Poutine. C'est ce qu'ils ont appelés, le vote "intelligent" (initiative de feu Navalny) . Mais justement cette méthode s'applique avec honorabilité dans une dictature. Alors que nous n'y sommes même pas encore !!
J'ai néanmoins énormément d'estime pour les militants de gauche qui continuent justement avec abnégation a faire taire la bête immonde, ou aux candidats du NFP que l'on a parachuté dans des circonscriptions conquises d'avance par le RN. Eux, aux moins ils ont la main dans le cambouis. Ils tractent, Ils collent des affiches et sont prêts à en découdre avec leur maigre moyen et cela sans compter leur temps. Ils n'ont pas le temps d'écrire des tribunes. Un peu de sérieux et de décence. Merci à eux. Ils relèvent le niveau.
Nous n'en serions pas là si des avancées sociales dignes de ce nom n'avaient pas été oubliées en chemin quand cela n'a pas été des conquêtes sociales détruites par les pouvoirs qui se sont succédé. (pas de "s" à succédé et tant pis pour le reste !!!)
Je voterai (à droite) dimanche. Que dirais-je à mon gamin dans 20 ans ?