Il existe encore de nombreux régimes de retraite :
Les régimes de la fonction publique
Le régime général
Les régimes spéciaux
Au total il y a en réalité 42 régimes de retraite :
https://travail-emploi.gouv.fr/le-systeme-et-les-regimes-de-retraite
Évoquer, comme le fait Bayrou et tous ses affidés, d'un déficit du système de retraite par répartition est donc une imposture.
Les modes de calcul sont différents puisque par définition les salariés du régime général cotisent pour "une"caisse de retraite alors que les "pensions" versées aux fonctionnaires retraités le sont sur le budget de l'état et sont calculées en fonction de leur grille indiciaire (pour simplifier).
Le "taux" de cotisation du régime général est de 7,3% . Il n'y a pas un taux de cotisation sur les feuilles de traitement des fonctionnaires. Il est donc impossible de mêler les deux systèmes (pour ne pas dire les 42 !) car d'un côté, un fonctionnaire bénéficie d'un "traitement" et celui-ci est calculé dans une grille indiciaire qui est intégrée dans le budget de l'État au même titre que les pensions. Alors qu'un "salarié" verse dans une caisse de retraite (c'est la répartition) un pourcentage dont la totalité permet le paiement des retraites des salariés du régime général et pas seulement du privé... En effet il existait car ils sont en voie de disparition des régimes spéciaux relevant de caisses de retraite spécifiques alimentées par leurs cotisants. À noter que ces régimes n'étaient pas déficitaires contrairement aux poncifs médiatiques et à la paresse politique qui a souscrit trop souvent à ce discours. Désormais ces salariés des entreprises publiques nouvellement embauchés relèvent du droit du travail et donc alignés sur le régime général.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2302
Sous l'ère Hollande, Marisol Touraine a modifié le mode de "liquidation" (la liquidation étant le terme pour désigner le nombre d'annuités) pour l'aligner sur le régime général soit 172 trimestres.
De fait, le gouvernement de l'époque a préparé le terrain à Macron, c'est pourquoi une partie du PS est prêt à négocier avec Bayrou pour un fumeux conclave qui permet un tour de passe passe politique :
Ne pas remettre en cause le nombre d'annuités pour tous en faisant à croire que la conférence sociale suspendrai la réforme. C'est faux et le PS le sait.
L'abrogation supposée et promise de cette réforme n'est donc pas suffisante. Il faut également abroger la réforme Touraine comme la loi Travail qui fera l'objet d'un billet à part.
Un retour à un âge de départ à 60 ans ne peut se faire sans un nombre d'annuités raisonnable. C'est un contrat de perdants que beaucoup à gauche ne veulent pas voir.
C'est le moment propice pour connaître en détail les conditions de départ à la retraite des sénateurs et des élus. Ce n'est pas du populisme, c'est du bon sens et de l' honnêteté intellectuelle.
Hollande et une partie du PS ne le veulent pas à l'instar de Macron qui y voit une solution pour empêcher la remise en cause même partielle de sa réforme.
Bayrou l'a bien compris et il permet au PS de s'affranchir de la tutelle du NFP.
Il faut s'appuyer sur cette faute politique et les organisations syndicales ne peuvent pas se compromettre en se salissant les mains et en faisant le sale travail qu'une partie des socialistes refusent de faire et dont ils laisseront les organisations syndicales seules comptables de ce désastre. C'est cela la véritable trahison. C'est une nouvelle fois abandonner les travailleurs qui espéraient encore une ultime séquence qui leur aurait permis de partir en retraite plus tôt tout simplement . Hollande et une partie du PS s'en fout.
Si le PS doit se relever de ce choix politique douteux c'est en se séparant de ses brebis galeuses.
Le reste du NFP doit encourager les mouvements politiques qui le compose à l'unité quitte à ce que le PS éclate et que ses derniers dirigeants encore clairvoyants et lucides rejoignent le NFP.