Ils sont là.
En ordre de bataille, l'extrême droite -et non plus seulement le RN- dont l'arc antirépublicain prend sa source au cœur du RN pour venir "mourir" sur les rivages de la droite réactionnaire. La droite réactionnaire étant celle qui va du Macronisme au LR.
C'est donc bien eux ou nous.
Malheureusement pour la gauche ("nous") et ses 30% de représentativité au sein de l’électorat sont entachés d'une irréversible bêtise politique qui a consisté à sacrifier une partie de ses propres électeurs dans "l'autre arc" afin d'endiguer la marée brune celui que l'on qualifiait de "républicain". Inutile stratégie qui n'a fait que renforcer les idéaux xénophobes et racistes et surtout à permis la résurgence des vieux crocodiles sociaux-démocrates ou leur descendants putatifs.
En 1938, en 1939 et jusqu'au 1er septembre de cette funeste année, la droite réactionnaire a préparée le terrain à l'arrivée de Pétain, de la Cagoule et des nervis de la Révolution Nationale (...RN). C'était, à n'en pas douter, un Munich intérieur.
Après la trahison des accords de Munich, Daladier et Reynaud n'ont pas hésité à vendre les maigres conquêtes sociales (dont la semaine de 40H et les deux jours consécutifs de repos ainsi qu'un blocage des salaires) pour complaire au patronat, aux anti-bolchéviques et aux antisémites.
La SFIO, embourbée entre la non intervention en Espagne et l'absence de stratégie face à la découpe Tchécoslovaque a tout simplement signé l'arrêt de mort de la démocratie.
Le syndicalisme s'est vu a nouveau confronté au choix Cornélien entre Moscou et Munich. La CGT sous la houlette de Bothereau, Jouhaux et Saillant a dès mars 1936 (au congrès de Toulouse) tenté l'ultime réunification. On sait ce qu'il en devint lorsque dans un premier temps près 600 syndicats furent dissous dès 1939 par la CGT unifiée (à la signature du Pacte Ribbentrop-Molotov) puis carrément tous interdit en août 1940 par Pétain. Ironie de l'Histoire c'est Belin (ex-CGT) qui devint Ministre du Travail sous Laval.
Le Munich intérieur se répète sous nos yeux. Bardella et Le Pen sont dans l'après 2025 et la future dissolution qui s'annonce n'est qu'une pause temporaire pour eux. Un simple détour. Elle ne changera rien au prisme bicolore (rouge ou brun) qui est en train de prendre forme.
Quant aux forces sociales, elles sortent exsangues des luttes ininterrompues sous l'ère Macron. Et sont désormais incapables de s'unir pour briser les ambitions de Macron.
Le terrain est maintenant préparé par le patronat, la droite et le RN pour achever la gueuze et en finir avec cette France de fainéants.
Le NFP n'a pas de colonne vertébrale et encore moins de visions politiques. Cela nous coute cher et promet au monde du Travail des lendemains très durs. Notre Munich à nous c'est la résignation qui est la marque infamante des perdants.
La seule séquence en mesure d'inverser ce processus de dislocation viendra de la rue. Le sens commun populaire (au sens Orwellien) doit dominer toutes les réflexions des combats en cours et à venir. Le piège qui nous est tendu est bien celui de la mise au pas de la société par l'ordre et la sécurité. La flagornerie dont a fait preuve Barnier à l'égard du RN et les louanges de Marine Le Pen envers Bruno Retailleau sont les symptômes biens réels d'une Ve République qui agonise avant le dernier soubresaut et surtout elle ne peut que nous rappeler l'alliance objective qui s'est dessinée entre le Macronisme et l'extrême droite. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur leurs buts.
Désormais le facho-libéralisme (incarné pour l'heure par Macron, Barnier et Retailleau) commence dès la barrière parlementaire franchie au delà de la gauche d'opposition. Nulle part ailleurs.
C'est la démission et non la destitution.